« 4.000 policiers et gendarmes » mobilisés pour la parade des champions

Ce samedi à 16h, a lieu la parade des champions sur les Champs-Élysées à Paris. Pour l’occasion, le dispositif a été détaillé en milieu d’après-midi par le préfet de la ville de Paris, Laurent Nuñez.

Plus de 70.000 personnes sont attendues ce samedi pour venir acclamés 300 athlètes olympiques et paralympiques à l’occasion de leur défilé sur les Champs-Élysées, jusqu’au rond-point de l’Étoile.

Pour l’occasion, 4.000 policiers et gendarmes seront mobilisés sur le secteur, a annoncé sur son compte X Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur démissionnaire.

Le préfet de la ville de Paris, Laurent Nuñez a donné une conférence de presse durant laquelle il a détaillé l’ampleur du dispositif. « Le ministre de l’Intérieur a demandé à ce qu’on soit en niveau maximal », explique-t-il. « Un périmètre de protection antiterroriste » sera mis en place tout autour du périmètre de sécurité qui va être mis en place pour cette parade. D’ici à demain, le secteur va être « entièrement déminé ».

Fin du marathon sécuritaire

Depuis l’arrivée de la flamme olympique à Marseille, le 8 mai dernier, des milliers de forces de l’ordre ont été sollicités jour après jour afin de permettre aux événements liés à cette compétition sportive de se dérouler au mieux.

Pendant la durée des Jeux olympiques et paralympiques plus de 30.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés chaque jour. Près de 15.000 militaires sont venus renforcer les effectifs des forces de l’ordre. Et pour soutenir cet effort, plus de 22.000 agents de sécurité privée ont été recruté.

Un troisième débat aurait-il fait basculer l’élection présidentielle américaine ?

L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'un débat présidentiel au National Constitution Center à Philadelphie, Pennsylvanie, le 10 septembre 2024. (Photo : Saul Leob / AFP)

A l’issue du débat du 10 septembre dernier entre Donald Trump et Kamala Harris, le candidat républicain semblait vouloir débattre de nouveau. L’ancien président des Etats-Unis a finalement fait volte-face, estimant qu’un nouvel affrontement n’avait pas d’utilité. Un troisième échange aurait-il pu changer le cours du scrutin ?

L’annonce est tombée le 12 septembre sur le réseau Truth Social. « Il n’y aura pas de troisième débat » a déclaré le candidat républicain. En réalité, Kamala Harris et Donald Trump ne se sont affrontés que lors du débat du 10 septembre dernier. En évoquant un troisième débat, l’ancien président fait référence à son échange avec Joe Biden, candidat initial à sa propre succession.

Lors du débat face à Kamala Harris, Donald Trump a montré quelques limites. A travers quelques formules maladroites comme celle affirmant que certains migrants mangent les chiens et les chats, il a été bousculé, restant sur la défensive. A l’inverse, Kamala Harris semblait mieux préparée et ses interventions concises collaient parfaitement avec les séquences de 2 minutes imposée par le débat. La candidate démocrate a reçu le soutien de la chanteuse Taylor Swift quelques instants après la confrontation.

Pour certains spécialistes, le refus de Donald Trump de débattre s’explique par sa position actuelle dans la campagne. « Il a considéré qu’il n’avait pas besoin d’un second débat, analyse Patrick Martin-Genier, enseignant en droit public à Sciences Po Lyon et spécialiste de la politique américaine. Le débat n’a pas changé les rapports de force sur le terrain, ce n’est pas ce qui va faire basculer le scrutin de novembre prochain. »

La question des états pivots

A quelques mois de l’élection, le spécialiste estime que la majorité des électeurs ont déjà fait leur choix. Le résultat du scrutin dépendra de quelques états pivots dans lesquels l’incertitude règne entre Donald Trump et Kamala Harris. Ainsi, les débats nationaux télévisés n’ont à ce stade plus un rôle majeur dans l’élection.

« Dans l’histoire politique des Etats-Unis, ce n’est jamais arrivé qu’à ce stade une élection bascule complètement à cause d’un débat, rappelle Patrick Martin-Genier. On se souvient certes de débats marquants entre Nixon et Kennedy par exemple, car ce sont des grands moments de la démocratie américaine, sans pour autant avoir nécessairement une influence décisive dans l’élection. »

Pour faire la différence, les candidats doivent désormais se concentrer sur les états pivots, également appelés « swing states« . On compte notamment le Nevada, l’Arizona, le Wisconsin ou encore la Pennsylvanie. « L’élection va se jouer sur le terrain dans ces territoires, c’est là bas que Donald Trump et Kamala Harris sont attendus par les électeurs sceptiques, affirme Patrick Martin-Genier. Les gens déjà décidés sur leur suffrage ne changeront pas d’avis avec un troisième débat national. » Le débat du 10 septembre avait d’ailleurs lieu à Philadelphia, en Pennsylvanie.

Des préoccupations très économiques

Si les électeurs ne sont pas tous décidés, ils partagent toutefois des préoccupations communes. « Les Américains sont très inquiets au sujet de l’économie, de l’inflation et du chômage de masse, décrypte Patrick Martin-Genier. Sur ces sujets, Donald Trump et Kamala Harris ont deux visions différentes basées sur des argumentations opposées. » La question de l’industrie est centrale dans de nombreux états.

Les autres sujets sur lesquels les candidats pourraient débattre ont déjà été évoqués clairement par les candidats. La guerre en Ukraine est l’un des exemples. « Donald Trump a promis d’arrêter la guerre mais il n’a pas promis de lutter pour la victoire ukrainienne, il veut simplement la paix, commente Patrick Martin-Genier. Il est très imprévisible mais tous les Américains ne sont pas favorables à cette guerre et ça pourrait jouer en sa faveur. »

Ce type de sujet est déjà très tranché et un débat ne permettrait pas aux électeurs d’en apprendre davantage. « Je pense que Donald Trump connait ses principaux points forts et qu’il a su capitaliser dessus pendant les débats, conclut Patrick Martin-Genier. Il veut désormais être sur de ne pas exposer certains de ses points faibles dans un nouveau débat contre Kamala Harris. » Selon l’expert, il est très peu probable que ce refus de débattre de nouveau desserve Donald Trump dans sa course à la Maison Blanche.

Rémy VIDEAU

MMA: Avec la sphère, le « show » proposé par l’UFC rentre dans une nouvelle dimension

Après avoir conquis les plus grandes salles du monde (NewYork, Paris, Abou Dhabi), l’Ultimate Fighting Championship s’attaque à la sphère de Las Vegas pour l’UFC 306 dans la nuit de samedi. L’occasion de proposer un divertissement unique pour cette entreprise qui adore faire le show. 

20 millions de dollars, c’est le montant déboursé par l’UFC (Ultimate Fighting Championship) pour organiser sa soirée dans la salle futuriste de la Sphère à Las Vegas. Une somme colossale, à la hauteur des ambitions de l’organisation qui espère changer à jamais l’histoire des sports de combat avec cet évènement.

Au programme, des beaux combats avec notamment le main Event entre Sean O’Malley et Merab Dvalishvili, mais surtout une véritable expérience dans cette arène à la pointe de la technologie avec la diffusion d’un film entre chaque combats, des jeux lumineux, et même la présence d’hologrammes ! Un spectacle à l’image du MMA et de l’UFC selon Alexandre Herbinet, journaliste sportif spécialisé dans les sports de combat chez RMC sport, « C’est dans l’ADN du MMA de faire du show, la sphère va bien sûr avec ça puisque tu vas proposer un spectacle qui est unique dans les sports de combat. Sur l’UFC 306, je pense que la sphère est un argument de vente, tout autant que le combat principal l’est. »

Toujours plus de show

Dès son arrivée sur le devant de la scène, le MMA s’est tout de suite construit comme un spectacle. Sur la trace des autres sports de combat comme la boxe ou le catch, l’UFC a rapidement misé sur le « show » et continue de tenter de produire des spectacles toujours plus impressionnants les uns des autres.

Pour cela, l’UFC n’a rien laissé au hasard. Des entrées impressionnantes, un speaker reconnaissable entre mille et surtout un storytelling de qualité.


Un sport aussi violent, aussi différent ne peut pas être raconté de la même manière qu’un autre sport. Alors on joue sur les rivalités, sur la haine comme lors du combat entre McGregor et Khabib Nurmagomedov, ou tout simplement sur les histoires singulières de ses combattants.

Affiche promotionnelle de l’UFC 229 avec comme Combat principal Conor McGregor vs Khabib Nurmagomedov.

Comme tout spectacle, l’UFC s’appuie surtout sur ses têtes d’affiche. Les combattants, au-delà de produire une performance sportive, sont surtout là pour divertir le public, à l’image des gladiateurs de l’époque. « Les sports de combat notamment la boxe, qui est le plus vieux et le plus connu, on appelle ça le Prize fighting, c’est-à-dire que tu ne prends pas les coups pour le plaisir, c’est pour vivre, donc c’est un business ». 

@iamfabrel Je tape les gens pour vivre #francisngannou #ufc #mma #237 #lecontinent #camerountiktok #videosdroles #pourtoi #afrique ♬ son original – Fabrel Origi


«  Le MMA ce n’est pas un sport, c’est un business adossé à un sport »

Du côté de l’UFC, on a compris que c’était le spectacle qui rapportait gros. Comme toute entreprise, l’UFC court après l’argent. « Moi, je dis souvent, le MMA, ce n’est pas un sport, c’est un business adossé à un sport, on est là pour faire de l’argent ». Une grande partie du business de l’entreprise est basée sur ce que l’on appelle les « Pay per view ». Contrairement aux sports traditionnels où l’on paye un abonnement à l’année, les sports de combat fonctionnent avec ce système et permettent aux fans d’acheter l’accès au show télévisé pour chaque événement. L’objectif est donc d’attirer le plus de clients sur chaque évènements. « C’est pour ça que ça demande du show, des sons, des lumières, des belles entrées, du spectacle ».

« Les gens payent leur Pay per View aux USA et il faut leur en donner pour leur argent ». 

Un business pour les combattants qui peuvent négocier des meilleurs contrats et sponsors en livrant un spectacle et en étant appréciés du public. « parfois, on va préférer un combattant qui est plus spectaculaire qu’un mec qui est mieux classé parce qu’on sait que ça fait des bons combats ».

Finalement, leur plus gros combat se situe sur le terrain de la notoriété, car c’est sur ce terrain qu’ils peuvent se démarquer. Car oui, en MMA, ce ne sont pas forcément les performances sportives qui font la paye ou la renommée du combattant. C’est un tout, une aura, une histoire, une carrure et surtout une capacité à faire le show. Conor Mc Gregor a révolutionné le sport en ce sens, il a compris que ce ne sont pas les combats qui allaient le rendre célèbre et riche, mais son image. 

Il a parfaitement su tirer son épingle du jeu avec sa démarche spéciale, son assurance et son trash talk (injures et provocations envers son adversaire). « Quand Dana White donne les plus grands combattants de l’histoire de l’UFC, il cite Conor McGregor et Wanda Roussey, ce n’est pas forcément les plus grands sportivement, par contre au niveau de l’argent qu’ils ont généré, ils méritent cette place ». 

Avec une notoriété qui ne cesse d’augmenter, le MMA va continuer de se développer, tout comme son modèle économique. Le spectacle proposé par l’UFC devrait continuer dans les prochaines années, d’autant qu’avec l’arrivée massive de concurrents comme le PFL ou le KSW, il faudra faire toujours plus de show pour continuer d’attirer les foules. 

Mohamed Sadat 

Le documentaire « Russians at war » : liberté d’expression ou défenses des agresseurs ?

Le festival international du film de Toronto (TIFF) a suspendu le 12 septembre la projection du documentaire « Russians at War » suite à de préoccupations croissantes concernant la sécurité publique et les réactions négatives de la communauté ukrainienne. Alors que le film est perçu par certains comme une opportunité d’explorer la perspective russe, d’autres le considèrent comme une tentative de minimiser les souffrances du peuple ukrainien. Cette situation soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression, la responsabilité artistique et la représentation des récits de guerre dans le cinéma contemporain.

Le documentaire controversé « Russians at War« , réalisé par Anastasia Trofimova, a suscité un vif débat depuis sa première au Festival de Venise. Alors que la réalisatrice russo-canadienne décrit son œuvre comme une tentative de comprendre son pays d’origine et les soldats russes, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme de la propagande du Kremlin.

Le Festival international du film de Toronto (TIFF) a annoncé le 12 septembre, la suspension des projections de « Russians at War » qui devait être présenté lors de l’événement. Cette décision fait suite à des préoccupations significatives concernant la sécurité publique et les menaces pesant sur les opérations du festival. Alors que le TIFF a initialement défendu le film, il a jugé nécessaire de protéger ses invités et son personnel face aux risques potentiels associés à cette projection. « Cela a été une décision incroyablement difficile », a-t-il déclaré dans le communiqué, en précisant, que lors de la sélection des films, le TIFF se laissent guider par sa mission, ses valeurs et principes. « Nous croyons que ce film mérite une place dans la programmation de notre festival, et nous sommes déterminés à le projeter lorsqu’on pourra assurer un environnement plus sûr« , a-t-il indiqué.

 

Réactions de la communauté ukrainienne

 

Le consulat général d’Ukraine à Toronto a exprimé son indignation et a demandé l’annulation de la projection du film, affirmant que « Russians at War » blanchit les soldats russes responsables de crimes de guerre. Le consul général, Oleh Nikolenko, a critiqué le soutien du gouvernement canadien au documentaire, y compris une subvention de 340 000 dollars du Fonds canadien des médias. Il a insisté sur le fait qu’Anastasia Trofimova, en collaborant avec une unité d’invasion russe pour réaliser son film, « viole gravement la législation ukrainienne« .

Le documentaire a suscité également des réactions négatives de la part du Congrès ukraino-canadien (UCC), qui soutient qu’il porte atteinte à la souveraineté ukrainienne et minimise la gravité de la guerre.« À partir de la description du film proposée sur le site du TIFF, il est clair que le film établit une équivalence entre le coupable et la victime, présentant la guerre d’agression génocidaire de la Russie contre l’Ukraine comme un jeu néfaste », a déclaré l’UCC. 

Le chef de l’Office du président de l’Ukraine, Andriï Ermak, a déclaré sur son canal Telegram qu’il est honteux qu’un film propagandiste ait été présenté au Festival de Venise, tout comme le fait que la réalisatrice Anastasia Trofimova et d’autres acteurs de la culture russe puissent travailler dans un monde civilisé, alors que leur pays tue des Ukrainiens tous les jours.

Le ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine a été l’un des premiers à condamner la projection de ce documentaire, le qualifiant de « déformation de la réalité de l’agression russe » et le considérant comme un outil de propagande. Dans une lettre envoyée au président de la Biennale de Venise, Pierpaolo Buttarello, le 7 septembre 2024, l’ambassade d’Ukraine en Italie a souligné l’inadmissibilité de la projection d’un film prorusse alors que la Russie continue de mener une guerre violente contre l’Ukraine.

 

Les voix du cinéma s’élèvent

 

Darya Bassel, productrice de « Songs of Slow Burning Earth« , a également exprimé son indignation sur Facebook. Elle a noté que la réalisatrice commence par exprimer sa surprise face à l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, tout en ignorant les nombreuses guerres et conflits dans lesquels la Russie a été impliquée au cours des dernières décennies. « La réalisatrice (Anastasia Trofimova) déclare que son pays n’a pas participé à des guerres depuis de nombreuses années et qu’elle n’a lu sur les guerres que dans des livres« , a-t-elle écrit. Finalement, Darya Bassel conclut que le film présente les soldats russes comme des victimes manipulées par des jeux politiques, tout en négligeant la souffrance des Ukrainiens.

 

Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, Anastasia Trofimova a tenté de justifier sa démarche, expliquant qu’elle avait passé sept mois avec un bataillon russe en Ukraine pour réaliser son film. « Mon espoir est que leurs histoires contribuent à une compréhension plus profonde de cette guerre insensée et traumatisante« , a-t-elle déclaré. En même temps, ses propos n’ont pas apaisé les critiques. Les ambassadeurs d’Ukraine ont exprimé leur profond mécontentement face à la présentation du film, qualifiant cette initiative de « manipulation orwellienne de la vérité« .

 

La réalisatrice Anastasia Trofimova (à droite) et sa mère assistent au photocall du film « Russians at War » présenté hors compétition lors de la 81e édition du Festival international du film de Venise au Lido de Venise, le 5 septembre 2024. @Alberto PIZZOLI / AFP

Liberté d’expression et la responsabilité artistique

 

La suspension de la projection de « Russians at War » au TIFF soulève des sujets plus globaux sur la liberté d’expression et le rôle des festivals de cinéma dans la promotion de films controversés. La controverse qu’il suscite aborde des questions cruciales sur la représentation de la réalité, la responsabilité des artistes et la manière dont les récits de guerre sont construits. La question qui se pose est de savoir si la compréhension et l’empathie peuvent émerger d’un récit qui fait preuve de complaisance envers l’agresseur en négligeant les souffrances des victimes. Dans un monde où les histoires de guerre sont souvent racontées à travers des prismes divergents, il est important de se rappeler que la vérité doit être défendue, même dans l’art.