De quoi l’ubérisation est-elle le nom ?

Le député PS de l’Ardèche, Pascal Terrasse, a remis aujourd’hui au Premier ministre Manuel Valls son rapport sur l’économie collaborative. Souvent qualifiée d' »ubérisée », en référence à l’application de VTC Uber, pour désigner le fait qu’une start-up numérique menace un modèle économique classique, l’économie collaborative est-elle forcément synonyme de ce phénomène ?

Non-licensed private hire cab drivers park their cars as they stage a protest against the government's decision about their sector, on the Place de la Republique square in Paris on February 4, 2016, a week after angry French taxi drivers blocked key roads to protest against competition they judge unfair. The French Transportation ministry has sent formal notices last week to twenty of the transport network platforms (Uber, SnapCar, Driver-Private..) to remind them that the Loti (public transport on demand) licenses that regulate transportation, easier to get than the VTC (private hire cars) driving cards, applies only to collective transport, cars that carry at least two passengers. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON / AFP / THOMAS SAMSON
Des chauffeurs de VTC manifestent à Paris. Photo AFP / Thomas Samson

« L’économie collaborative, c’est tout sauf l’ubérisation », ce sont par ces mots que commence le rapport sur l’économie collaborative de Pascal Terrasse. Ce rapport propose 19 mesures afin d’apporter un cadre juridique et fiscal à l’économie collaborative. Cette économie repose sur des échanges de biens et de services se faisant via des plateformes numériques, sites ou applications. Cette économie sert notamment à donner de la valeur et à amortir des biens de particuliers. Uber, Blablacar, Le Bon Coin, Airbnb… Elles sont de plus en plus nombreuses à provoquer la colère des acteurs « classiques » de l’économie comme les hôteliers ou les taxis, pour qui ces plateformes ne sont ni plus ni moins que de la concurrence déloyale. C’est là qu’intervient le terme d' »ubérisation » de l’économie.

Souvent utilisé par les médias et dans le discours public, il est devenu « une vraie tarte à la crème » pour Grégoire Leclercq, président de la Fédération des auto-entrepreneurs (FEDAE) et co-fondateur de l’observatoire de l’ubérisation, interrogé par le Celsa Lab : « D’où cet observatoire pour « expliquer, vulgariser, analyser et proposer » autour de ce phénomène inexorable ». Dans son utilisation courante, « Ubérisation» est surtout teinté de négatif : pas de sécurité de l’emploi, pas d’assurance, absence de professionnels… Pour Grégoire Leclercq, « ce mot définit tout d’abord un phénomène de société. La plupart des acteurs voient dans ce phénomène des menaces fiscales telles que le manque de protection sociale ou la déréglementation à outrance. Et aussi des opportunités, avec un service de qualité, disponible sur le web, une facilité d’utilisation et une modernisation des métiers ». Ce phénomène résulte de « la convergence de trois leviers : l’accès au digital et à la numérisation pour tous, l’émergence d’une très nombreuse population d’indépendants et la révolution de la consommation, plus impatiente et plus sélective », précise-t-il.

Economie collaborative ou « ubérisée » ?

Pour le président de la FEDAE : « Il ne faut pas confondre économie ubérisée et économie collaborative, d’ou l’importance de bien définir cette dernière ». Le point commun principal de ces deux concepts est la présence du numérique. L’économie collaborative est basée sur la confiance que s’accordent les utilisateurs au sein de ces communautés digitales. Elle est d’ailleurs quantifiée par le « scoring », la notation des utilisateurs. Elle vise à mettre en commun services, biens et avis. Selon Grégoire Leclercq, la crise serait l’une des origines de ce phénomène. Mettre en commun sur une plateforme numérique revient à faciliter les échanges et à réduire les coûts en supprimant les intermédiaires. Ce qui, pour lui, différencie les deux concepts est qu’à la base, cette économie n’est pas lucrative, elle vise seulement à amortir les coûts. Comme Blablacar qui permet d’amortir son trajet en voiture.

L' »ubérisation », mère de tous les maux

Cependant, cette pratique est devenue pour certains une source de revenus, d’ou les problèmes de fiscalité et l’arrivée du concept d' »ubérisation » (en référence à Uber Pop) : entre « économie collaborative, innovation numérique et travail indépendant (freelance) ». Une solution pour pallier le chômage. L' »ubérisation » est toujours lucrative et se passe entre trois acteurs : le prestataire qui veut gagner sa vie en rendant service au consommateur qui veut le payer en passant par une plateforme qui se paie en commissions contre la garantie d’une expérience de qualité. Notamment grâce à la notation du prestataire et à la réception du paiement. La seule façon de sortir le terme « ubérisation » du péjoratif et d’apaiser les tensions est d’encadrer cette forme d’économie, la plaçant ainsi sur un plan plus égalitaire avec l’économie classique, bien que toujours différent. Pour Grégoire Leclercq, « s’il y a un point négatif dans ce phénomène, c’est bien son nom ! Il aurait fallu utiliser un nom plus neutre mais les médias et les commentateurs se sont emparés de celui-ci ».

Anne-Charlotte Dancourt

Taxis, VTC, Loti… La bataille des licences et des habilitations

Une semaine après la grogne des taxis, les VTC sont à leur tour dans la rue. Le débat concerne cette fois-ci les différentes licences et habilitations. C’est surtout le statut Loti qui fait polémique. Moins chère, plus rapide à obtenir que la carte professionnelle VTC, il est aujourd’hui épinglé par le gouvernement, qui veut tout bonnement l’interdire aux différentes plateformes de mise en relation (comme Uber). Qui bénéficie de quelle licence? Qui fixe les tarifs? Quels statuts pour quelles sociétés? CelsaLab dresse un tableau comparatif pour y voir plus clair dans le bras de fer qui oppose taxis, VTC et Loti

 

Manifestation VTC Paris février 2016 / AFP / DOMINIQUE FAGET
Manifestation VTC Paris février 2016 / AFP / DOMINIQUE FAGET

La bataille entre VTC et taxis s’enlise. Cette fois-ci, c’est au tour des chauffeurs VTC et surtout des Loti (transports collectifs sur réservation) de manifester. Ce lundi 8 février, ils ont bloqué l’accès aux terminaux 1 et 3 de l’aéroport Roissy et mené une opération escargot sur l’autoroute A1. Dans leur viseur, les mesures annoncées par le gouvernement. En réponse à une forte mobilisation des taxis la semaine dernière, Manuel Valls avait promis des « contrôles incessants » pour traquer les chauffeurs qui effectuent des courses de type VTC sans habilitation. En clair, le gouvernement veut rendre impossible aux chauffeurs des plateformes VTC de rouler avec un simple statut de capacitaire Loti plus simple, plus rapide et moins chère à obtenir qu’une carte professionnelle VTC.

Surtout, l’exécutif estime qu’il s’agit d’une pratique illégale puisque ce statut concerne les  transports collectifs et non individuels. Les plateformes VTC ont reçu dans ce sens des lettres de mise en demeure avec une injonction claire : elles doivent se mettre en conformité et donc arrêter d’employer des chauffeurs Loti d’ici au 28 février prochain. Selon ces mêmes plateformes, quelque 10.000 chauffeurs seraient menacés de perdre leur emploi. L’année dernière, Le Monde indiquait que les chauffeurs Loti pouvaient représenter jusqu’à 40% du total des chauffeurs des plateformes VTC. Ce qui est sûr, c’est que le nombre de détenteurs du statut est en constante augmentation. Selon l’observatoire taxi/VTC, un observatoire alimenté par les recherches des étudiants de l’école de guerre économique, ils sont passés de 20.000 en 2009 à 70.000 en 2015.

Rania Berrada

Le numérique au service de la santé

En 1800, l’espérance de vie des Français était de 30 ans. Deux siècles plus tard, elle culmine à 82 ans. Principale raison : les fantastiques progrès de la médecine. Du vaccin de Pasteur contre la rage à la réussite des premières greffes de visage, de nombreuses découvertes ont bouleversé la vie quotidienne des Français. Aujourd’hui, c’est le numérique qui est en passe de révolutionner le domaine de la santé. Continuer la lecture de « Le numérique au service de la santé »

Le Qatar pourrait candidater pour les JO du 2028

Le Qatar pourrait de nouveau candidater pour les JO (Jeux Olympiques) d’été, après ses deux échecs pour 2016 et 2020, a avoué Thani al-Kuwari, un responsable du Comité olympique qatarien, lundi à Doha.

 

Radoslaw Kawecki of Poland reacts after winning men's 200m backstroke during the 12th Fina World Swimming Championships (25m) on December 7, 2014 in the Qatari capital Doha. AFP PHOTO/ MARWAN NAAMANI / AFP / MARWAN NAAMANI
Radoslaw Kawecki de la Pologne réagit après avoir remporté 200m dos des hommes lors des Championnats du monde de natation 12e FINA ( 25m ) le 7 December ,2014. AFP PHOTO/ MARWAN NAAMANI / AFP / MARWAN NAAMANI

 

En marge d’une conférence de journalistes sportifs, M.Kuwari a assuré que « la vision et l’objectif, c’est d’être hôte des Jeux Olympiques,un jour ». Quand il a été interrogé sur l’éventualité d’une candidature de l’émirat après les échecs de ses campagnes pour les JO de 2016 et 2020 , il a répondu:«Bien entendu,avant de préciser : On espère de les avoir un jour, on ne sait jamais.Peut-être en 2028».

Selon ce responsable qatarien, « tous les sites seront prêts, surtout après 2022 », année ou se déroulera le Mondial de foot au Qatar. Évènement sportif polémique pour les questions de Droits de l’homme pour les travailleurs sur les chantiers des sites de la compétition.

En plus des sites pour Qatar 2022, le pays est en train de construire des sites pour les Championnats du monde d’athlétisme qu’il organise en 2019 et les Championnats du monde de natation,en 2023. En se montant presque prêts pour accueillir des Jeux Olympiques.

Les JO 2016 auront lieu en août, à Rio de Janeiro, et ceux de 2020, à Tokyo. La ville hôte des JO 2024 sera désignée le 13 septembre 2017, à Lima. Paris est candidate, tout comme Budapest, Los Angeles et Rome.

GRJ