Rejet radioactif à la centrale nucléaire de Golfech : 9 associations portent plainte contre EDF

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Des associations anti-nucléaires s’inquiètent de l’avenir de la centrale du Tarn-et-Garonne après la découverte de rejet radioactif.

C’est un « événement significatif pour l’environnement ». Dans un communiqué publié lundi, EDF a révélé un incident survenu le 19 octobre à la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne. Pendant deux minutes, de 18h55 à 18h57, l’un des deux réacteurs de la centrale a libéré des gaz radioactifs dans l’atmosphère. « Une centrale nucléaire rejette en permanence ce type de gaz » explique Jean-Pierre Delfau, président de l’association France Nature Environnement dans le département. « Mais il y a un seuil à ne pas dépasser, fixé à 4 milliards de Becquerels (l’unité de calcul de la matière radioactive) par mètre cube. » Lundi, le rejet a été de 136 milliards de Becquerels, déclenchant les alarmes de la centrale.

Contacté par téléphone, EDF n’a pas souhaité répondre mais expliqué dans son communiqué que la source de l’incident serait de nature humaine. L’erreur d’un employé qui aurait laissé échappé une trop grande quantité de gaz au niveau des conduits d’eau. Mais l’incident n’a été rendu publique que cinq jours plus tard, lorsque EDF a prévenu l’Autorité de Sécurité nucléaire, chargée de surveiller le sûreté nucléaire du pays, et la Commission Locale d’Information, l’organisme qui suit l’impact des activités humaines sur l’environnement. Pour les associations de défense de l’environnement, le délai est inacceptable. « La loi oblige EDF a déclarer ce type d’événement sans délai » indique Jean-Pierre Delfau. Réunis par les organismes Sortir du nucléaire et France Nature Environnement, neuf associations ont décidé de porter plainte.

« Désinformation volontaire »

Parmi ces structures, l’Association Française des Malades de la Thyroïde (AFMT), a déjà connu des situations similaires lors des événements de Tchernobyl. « Nous avons porté plainte pour des questions morales, parce qu’il y a un défaut de protection de la population, une désinformation volontaire » ajoute Chantal L’Hoir, présidente de l’association.

Autre point de tension, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a classé l’incident au niveau 0 sur l’échelle INES, signifiant un « écart ». Pour les associations, l’événement de la centrale de Golfech devrait être classé au niveau 3, « incident ».

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L’inquiétude reste vive autour de l’avenir de la centrale. « Si elle commence à aller mal, qu’ils ont déjà du mal à gérer les réacteurs alors que l’hiver commence à peine, on se dit que ça va mal finir », indique Chantal L’Hoir, présidente de l’AFMT. De son côté, EDF a rencontré hier soir les associations lors d’une assemblée générale à Pommevic, à 7 kilomètres de la centrale Golfech, mais la situation n’a pas progressé. Les dirigeant des neufs associations s’attendent à une bataille par avocats interposés.

Clara Griot

Démission de Hollande : la droite regarde vers 2017

La démission surprise de François Hollande, présentée hier soir, a soulevé une vague d’approbation dans les rangs de la droite. Une démission que tous veulent voir comme l’augure d’une prochaine victoire aux présidentielles.

Personne ne s’y attendait. Pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, un président sortant renonce à briguer un deuxième mandat. Cette décision, qui vient conclure un quinquennat très impopulaire, n’a pas manqué de faire réagir les ténors de la droite, qui ne perdent pas de vue l’objectif de reconquête du pouvoir.

La lucidité du chef de l’état saluée, un échec souligné

L’ensemble des élus LR ont salué la lucidité du président, soulignant en même temps l’échec de la politique menée par Hollande. Une position exprimée notamment par le gagnant de la primaire de la droite et du centre, le candidat à la présidentielle François Fillon.

Le secrétaire général du parti Les Républicains, Bernard Accoyer, s’est lui aussi félicité de ce renoncement, sans mâcher ses mots à l’égard  du président sortant :

« Ce retrait prématuré d’un président en exercice, inédit dans l’histoire de la Ve République, résonne comme un terrible aveu d’échec de l’ensemble de son quinquennat, qui aura été synonyme de reculs majeurs pour la France. »

Une défaite qui dépasse la personne de Hollande

Certains ont profité de cette annonce pour y voir un aveu de faiblesse de la part du PS, et discréditer par la même occasion ses ministres et potentiels futurs présidents du pays. Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi déclaré sur France 2 :

 « En tant que premier ministre sortant, Manuel Valls est solidaire et coresponsable du bilan. Comme Emmanuel Macron et Benoît Hamon dans une moindre mesure »,

égratignant dans un même temps le premier ministre actuel, fortement pressenti pour remplacer Hollande à la primaire de la gauche, l’ancien ministre de l’économie, qui se présente hors primaire à la présidentielle, et le candidat déclaré à la Belle Alliance populaire.

Même message  au centre, où Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, appelle à un renouvellement de la classe politique pour 2017.

Il est cependant compliqué de savoir quel sera réellement l’impact du renoncement de Hollande dans la course à la présidentielle. Il n’est pas exclu que la gauche trouve une forme d’unité après cette décision qu’une grande partie de la classe politique réclamait.

 

Emilie Salabelle


Cinq kurdes devant la justice pour participation à une entreprise terroriste

« Chez nous, tout le monde a des armes, ce n’est pas un problème« . Les explications que délivre S.C ne semblent pas convaincre la juge. Et pour cause : cet homme d’origine kurde est accusé par la justice française d’avoir détenu une arme illégale chez lui. Or, de nombreux indices le rapproche de l’organisation séparatiste kurde PKK, considérée comme terroriste par les autorités françaises. Pour ces raisons, il comparaissait aujourd’hui devant la 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris avec quatre autres hommes pour « participation à une entreprise terroriste ».

S.C crée une association franco-kurde à Reims en 2009, ville dans laquelle lui et les quatre autres prévenus habitent. Au nom de cette association, ils démarchent les membres de leur communauté pour avoir des dons. Problème : l’organisation n’a aucun compte bancaire, et ne reçoit in fine aucun financement. « Une coquille vide« , selon la juge, qui soupçonne que ces dons aient en réalité été destiné au PKK. Soupçons renforcés par des écoutes téléphoniques effectués par les enquêteurs.

En 2012, lors d’une perquisition chez S.C, ceux ci découvrent une arme illégale, qu’il aurait acheté en Belgique. « Je suis fan des armes, et je voulais juste l’avoir, mais pas m’en servir« , a-t-il expliqué à la barre, sans convaincre la juge.

En fin d’après-midi, l’audience a été suspendue. On ne sait pas encore quant le verdict sera rendu.

La métamorphose du Bataclan : un second souffle, un an après les attentats

Presqu’un an jour pour jour après l’attentat du 13 novembre qui a fait 90 morts et des centaines de blessés, la mythique salle de concert va rouvrir ses portes. Le chanteur britannique Sting sera le premier à jouer dans le Bataclan, entièrement refait à neuf mais à l’identique, après huit mois de travaux.

La musique va de nouveau résonner dans les murs du Bataclan. Le 12 novembre, à la veille des cérémonies de commémoration, le chanteur Sting sera le premier artiste à se produire dans ce « nouveau Bataclan », qui s’est débarrassé de tous ses anciens meubles et objets. Une métamorphose importante pour commencer un nouveau chapitre, après un an de fermeture à la suite des attentats du 13 novembre. « Du toit jusqu’au plancher, des peintures jusqu’aux carrelages. Nous avons même décidé de changer les sièges, alors qu’il n’y avait pas de sièges le soir du 13 novembre, car c’était un concert debout. On voulait être certain qu’il ne resterait rien de cette soirée », a expliqué Jérôme Langlet, le président de la salle.

Le Bataclan a été fermé pendant un an après l'attentat du 13 novembre. Huit mois de travaux ont été nécessaires pour rénover la salle entièrement.
Le Bataclan a été fermé pendant un an après l’attentat du 13 novembre. Huit mois de travaux ont été nécessaires pour rénover la salle entièrement. AFP PHOTOS/Archives

Il s’agit de « tout changer pour ne rien changer », car si le Bataclan se pare de nouveaux atours, son âme est restée la même. Les habitués de la salle de concert ne seront donc pas dépaysés par ce changement, à deux exceptions près : le hall qui était très sombre est maintenant plus lumineux, et les poteaux en plâtre sur les balcons ont été enlevés. Plus de 25 entreprises ont travaillé pour donner une nouvelle vie au Bataclan, soit plus de 100 ouvriers tous les jours. Peu de temps après le drame, plusieurs entreprises, des artisans et d’autres volontaires sont venus apporter leur aide pour la reconstruction. « Cela a été une petite lumière dans le processus. Cela a été incroyable, le nombre de personnes qui sont venues… Ça nous a beaucoup touchés », s’est ému Jérôme Langlet.

Ramener le Bataclan à la vie

A une semaine du concert, le mystère reste entier : hormis les travailleurs, personne n’a encore pu voir à quoi ressemblait le Bataclan, pas même la presse. Le directeur de la salle s’est d’ailleurs félicité qu’aucune image ne soit sortie avant l’heure. « J’ai envie qu’on voie le Bataclan vivre, avec du public, des artistes. Je ne veux pas que les premières images le montrent vide », a-t-il ajouté.

En attendant le 12 novembre prochain, il est seulement possible de voir la façade rénovée du Bataclan. / Martin BUREAU AFP PHOTOS
En attendant le 12 novembre prochain, il est seulement possible de voir la façade rénovée du Bataclan. / Martin BUREAU AFP PHOTOS

Au lendemain du concert de réouverture, une plaque commémorative sera apposée sur la façade du Bataclan. Les membres du groupe Eagles of Death Metal qui jouait le soir de l’attaque devraient être présents, ainsi que des rescapés de la tuerie. En revanche, la salle de concert sera fermée le jour anniversaire du drame. « Ce sera un moment de recueillement, nous ne ferons rien. Chacun se recueillera comme il le souhaite », a précisé Jérôme Langlet.

De son côté, le chanteur britannique Sting entend « commémorer et honorer ceux qui ont perdu la vie dans l’attaque de l’année dernière, et célébrer la musique et la vie que représente cette salle de spectacle mythique », lors de son concert le 12 novembre. L’artiste ne recevra pas de cachet pour sa prestation et les recettes seront versées aux associations « Life For Paris » et « 13 Novembre: Fraternité et Verité ».

De nombreux concerts ont déjà été programmés jusqu’au printemps avec, entre autres, Marianne Faithfull, Youssou Ndour, le groupe Tinariwen, Yael Naim ou encore FFF. De quoi redonner au Bataclan tout son dynamisme et inciter les amateurs de musique à revenir voir jouer leurs artistes préférés, comme avant.

 

Marie-Hélène Gallay avec AFP