Manifestation des travailleurs en Ehpad : « On n’en peut plus »

Presque deux ans après le mouvement de grève national dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, la grogne persiste chez le personnel.

 

Les travailleurs dans les Ehpad et aides à domicile manifestaient ce matin devant le ministère de la Santé. Ils réclament une hausse des salaires, et l’ouverture de 40.000 postes sur tout le territoire. (Crédit : Alice Ancelin/CELSA)

 

Ils étaient une centaine à se mobiliser ce mardi matin devant le ministère de la Santé. Syndicats, directeurs d’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), aides-soignant(e)s, et aides à domicile réclament au gouvernement plus de moyens financiers et humains. Une mobilisation qui s’inscrit dans un mouvement de grève nationale de tous les travailleurs du « grand âge » aux quatre coins du pays. « Depuis près de deux ans, on tire la sonnette d’alarme concernant la prise en charge des personnes âgées, à domicile et en établissements, et le gouvernement reste sourd à notre demande, constate Jean-Paul Zerbib, représentant national de la CFE-CGC sur cette problématique. L’urgence, c’est la création de postes. »

Pourtant, la semaine dernière, le ministère d’Agnès Buzyn annonçait dans son Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020 (PLFSS) la création de 5.200 postes en Ehpad sur tout le territoire, ainsi qu’une enveloppe de 50 millions d’euros pour les aides à domicile. Des mesures largement jugées « insuffisantes » par l’intersyndicale, qui réclame la création de 40.000 postes, soit l’équivalent « d’une ou deux personnes de plus par établissement en France », selon Jean-Paul Zerbib. 

 

Un ratio de 6 soignants pour 10 résidents

S’ils réclament l’ouverture de postes, les manifestants interpellent aussi le gouvernement sur la nécessité de rendre attractif un corps de métier aujourd’hui à bout de souffle. « Et l’attractivité, ça passe par l’augmentation des salaires, c’est la première chose à faire si l’on veut que les choses évoluent, affirme Eric Fregona, directeur adjoint de l’AD-PA (Association des Directeurs au service des Personnes Âgées). En France, on a un ratio de 6 aides-soignants pour 10 résidents. Alors que pour s’occuper d’eux dignement, il en faudrait 8, minimum ».

Un manque de personnel que constate aussi Roger, résident de 81 ans à l’Ehpad de Saint-Maur-les-Fossés (94). « Il ne sont pas assez, c’est terrible, assure-t-il. Moi ça va, je suis encore assez autonome. Mais ce qui me chagrine, ce sont ceux en fauteuil, les plus dépendants, qui ne sont pas très bien assistés ». Mais Roger ne blâme pas pour autant les soignants. « La preuve, je suis venu manifester avec eux aujourd’hui, et je les soutiens totalement », souligne-t-il, bras dessus bras dessous avec une des aides-soignantes de son Ehpad. 

 

Martine,aide-soignante dans un Ehpad du Val-d’Oise : « J’ai l’impression de mal faire mon travail » (Crédit : Alice Ancelin/CELSA)

 

“On perd notre vocation”

 

Martine travaille dans un Ehpad du Val-d’Oise depuis près de 20 ans. « On fait tout vite : les toilettes, les repas, le coucher. C’est l’usine. Et c’est épuisant, on perd notre vocation, avoue-t-elle. J’ai 48 ans, et j’ai déjà été arrêté plusieurs fois pour des problèmes de dos à force de courir partout tout le temps ». Comme elle, nombreux sont les travailleurs en Ehpad qui ont des accidents de travail, et les arrêts à rallonge sont réguliers. « J’ai une collègue qui a fait un burn-out l’année dernière », ajoute Martine. Certains vont même jusqu’à quitter leur emploi, pour se reconvertir. « Les soignants sont en réelle souffrance, appuie Karine Halgrain, membre du syndicat UNSA Santé. Ils sortent des écoles avec une certaine éthique, mais sur le terrain ils n’arrivent pas à appliquer ce qu’on leur prodigue en formation ». Un avis que confirme Martine : « j’adore mon métier, mais j’ai l’impression de mal faire mon travail ».

Le Ministère de la Santé reste pour l’instant inactif face aux revendications des travailleurs en Ehpad et aides à domicile. « Un dialogue est installé, mais on nous répète qu’il n’y a pas d’argent, déplore Karine Halgrain. Jusqu’où devra-t-on aller pour se faire entendre ? ».

 

Alice Ancelin

Le difficile parcours pour la scolarisation des enfants handicapés

La scolarisation de l’enfant en situation de handicap.

La scolarisation des élèves en situation de handicap : Les différentes difficultés rencontrées et les démarches à entreprendre pour réussir son intégration

A la rentrée 2019, plus de 12 millions d’élèves ont franchi les portes des écoles. Dans le même temps, l’accueil des enfants en situation de handicap a sensiblement diminué. Comme chaque année, des milliers d’enfants handicapés n’ont pas pu rentrer en classe. Une situation inacceptable pour les associations. 

Quelles sont les difficultés rencontrées par les familles?

Aujourd’hui, il y a encore des parents qui n’ont pas leurs enfants handicapés à l’école, soit parce qu’ils n’ont pas les moyens qu’ils ne peuvent pas aller travailler pour s’occuper de leurs enfants, soit parce que c’est une instruction partielle avec quelques heures par semaine. Mais aussi, ils sont sur des listes d’attente sur des établissements médicaux spécialisés qui depuis des années n’ont pas de place pour leurs enfants.

Ainsi, parvenir à scolariser son enfant handicapé n’est jamais une mince affaire. Il faut dire que leurs parcours scolaire inquiètent les parents. Petit à petit, ces derniers se trouvent devant des choix difficiles à faire et des décisions plus difficiles à prendre.

Et les questions qui se posent et qui s’enchainent:

Faut-il scolariser les plus petits, et à partir de quel âge? Auprès de qui s’informer? Quelles démarches accomplir?

Depuis la rentrée 2019, la scolarisation est rendue obligatoire à partir de trois ans. Donc pour favoriser l’instruction, améliorer la qualité de scolarisation et répondre aux besoins éducatifs des élèves handicapés, la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) facilite les démarches et donc assure l’inscription dans l’école vers laquelle l’élève a été orienté, la mobilisation des adaptations pédagogiques nécessaires pendant l’instruction du dossier et le suivi pour garantir un accompagnement attentif et régulier.

  • L’école de référence : Les parents sont appeler à prendre contact avec l’école de leur secteur qui doit inscrire leur enfant. Ils doivent se tourner vers la MDPH si à un moment donné le responsable estime qu’un aménagement de la scolarité est nécessaire.
  • La MDPH : Sa première mission est d’accueil les personnes handicapées et leurs familles. Le premier rendez vous peut être accompagné d’une assistante sociale. C’est le fil conducteur de la scolarisation des élèves handicapés.
  • L’enseignant référent : Ce dernier est capable de recevoir et mener avec les parents une première réflexion sur la scolarisation de l’enfant en situation d’handicap. Le directeur de l’école fournira son adresse.
  • Les associations de parents : Indépendamment du handicap, les associations de parents sont considérés comme représentatives, ils ont un rôle reconnu par l’Education nationale. Ils participent aux conseils d’école, de classe et d’administration des établissements d’enseignement.

La mobilisation des moyens pour assurer la scolarisation des enfants en situation d’handicap

L’intégration des élèves en situation handicape souffre encore d’un déficit de formation des équipes éducatives. Malgré que le droit à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental. A la lumière de ce problème, l’éducation nationale consacre 2,4 milliard d’euros pour scolariser 340.000 élèves handicapés. Le budget dédié à la scolarisation de ces enfants a augmenté de 25% depuis deux années. Par la suite, cette dernière offre à chaque enfant en situation de handicap une rentrée similaire à celle de tous les autres enfants. 

 

Racha Miled

L’Irlande se prépare à un Brexit sans accord

Paschal Donohoe, ministre des Finances irlandais
© Aron Urb

Un plan d’1,2 milliard d’euros. C’est ce que prévoit le ministre des Finances irlandais, Paschal Donohoe. Devant le Parlement irlandais, il a souligné, ce mardi, la difficulté à laquelle sera confronté son pays, si le Royaume-Uni sortait de l’Union européenne sans accord. « Nous ferons face aux défis d’un Brexit sans accord en position de force », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous sommes prêts ».

Ce plan d’1,2 milliard d’euros devrait atténuer l’impact d’un « no deal » ; 600 millions d’euros seront notamment injectés dans certains secteurs clé comme l’agriculture et le tourisme. « C‘est un budget sans précédent (…) mais ce sont des heures sans précédent », a complété le ministre.

Un Brexit sans accord, qui rétablirait des frontières physiques entre l’Irlande – membre de l’UE – et l’Irlande du nord – province britannique – pourrait priver 55 000 Irlandais de travail et faire plonger le Produit intérieur brut (PIB) du pays de 6%, selon des données gouvernementales. Politiquement, le retour des frontières menacerait aussi la paix avec l’Irlande du nord, après des décennies de conflits.

Ce matin, la chancelière allemande avait également déclaré, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre britannique, Boris Johnson, qu’un nouvel accord de Brexit entre Londres et Bruxelles était « extrêmement improbable«  en ajoutant que le Royaume-Uni ne pouvait quitter l’Union européenne sans laisser l’Irlande du Nord dans une union douanière avec les Européens.

Boris Johnson de son côté, a promis un Brexit « coûte que coûte » le 31 octobre, avec ou sans accord, et les négociations avec Bruxelles sont dans l’impasse à trois semaines de l’échéance.

Celsalab avec AFP

Agriculteurs : le point sur les blocages par région

Depuis mardi matin, les agriculteurs mènent des opérations escargot et des blocages dans toute la France, à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA). Ils protestent contre les arrêtés anti-pesticides, les accords de libre-échange et dénoncent aussi l' »agribashing« . Le point sur les opérations par région. 

© Jean-Philippe Ksiazek/ AFP

 

  • Hauts-de-France :

Les agriculteurs de la Somme ont mis en place des barrages aux entrées d’autoroutes. Selon France Bleu Picardie, la circulation est particulièrement compliquée au rond point de l’A29 à Boves.

  • Occitanie :

Les agriculteurs se sont installés sur le périphérique au sud de Toulouse (Haut-Garonne) et viennent de sortir un barbecue. L’opération s’est poursuivie jusqu’à 15h.

La RN88 a été bloquée jusqu’à 14h30, selon France Bleu Occitanie. Des tables de pique-nique y ont été dressées.

Les agriculteurs se sont également rassemblés sur le viaduc du Viaur (Tarn) où ils ont affiché ce message : « vous tuez vos paysans ».

  • Grand-Est

Des centaines de tracteurs bloquent l’accès aux autoroutes à six endroits en Alsace, indique France Bleu Alsace sur Twitter. 

  • Normandie

Les exploitants ont commencé à se mobiliser sur l’A 84 dans les deux sens, Rennes-Caen et Caen-Rennes au niveau des échangeurs de Villedieu-les-Poëles, Fleury et Torigni. Un barrage filtrant était prévu entre 11 heures et 14 heures au rond-point de Guilberville. Une mobilisation s’est tenue sur le périphérique de Caen ce midi.

  • Nouvelle Aquitaine

À Pau (Pyrénées-Atlantiques), les perturbations se concentrent autour du magasin Auchan et du centre commercial Quartier Libre. Une dizaine de véhicules ont bloqué la route de Morlanne (Pyrénées-Atlantiques).

►Pau : les perturbations se concentrent autour d’Auchan et Quartier Libre
► Sauveterre-de-Béarn : le rond-point des glaces est bloqué

► Le détail : https://t.co/BGN1lsCm5a pic.twitter.com/2oFUY0ALCP

— France Bleu Béarn (@Bleu_Bearn) October 8, 2019

  • Pays de la Loire

Les agriculteurs se sont réunis à Angers (Maine-et-Loire), le long de la Maine. Ils bloquent aussi la D323 dans le sens de Atoll-Angers. À Laval (Mayenne), plus d’une centaine d’agriculteurs ont organisé une opération escargot. La préfecture a fait le point sur Twitter en alertant sur la fermeture de l’A81.

La rédaction du Celsalab