Essonne : le maire accusé d’avoir menacé les gens du voyage sera jugé en juin

Après 48 h de garde à vue, le parquet a requis mardi soir le placement sous contrôle judiciaire du maire « Debout la France » de Wissous, Richard Trinquier. Il comparaîtra le 14 juin au tribunal d’Evry.

Gens du voyage
Les gens du voyage se sont installés sur un terrain vague. Crédit CC

A l’origine de l’affaire, l’installation dimanche d’une dizaine de caravanes de gens du voyage sur le parking d’une crèche en construction de Wissous. Furieux, l’édile de la commune, Richard Trinquier, s’était rendu sur place. Alcoolisé, équipé d’un sabre japonais et d’une étoile de shérif, le maire de la commune les aurait menacés, selon une information du Parisien . Dépêchés sur place suite à un appel apeuré des personnes sur place, les policiers ont interpellé Richard Trinquier ainsi qu’un membre de la communauté itinérante, en possession d’une arme de chasse.

Un certain penchant pour les armes

Le maire « Debout la France » est un habitué des controverses impliquant des armes. En 1995, Richard Trinquier avait profité d’un vide juridique encadrant les polices municipales pour armer ses agents de 357 magnums et de fusils à pompe. L’édile s’était par ailleurs octroyé unilatéralement le port d’armes par arrêté municipal, avant d’être désarmé par le Conseil d’Etat en 2004. La même année, il avait équipé sa police de tasers, armes non encore homologuées à l’époque, provoquant l’intervention du préfet.

Le 14 juin prochain, celui que certains de ses administrés surnomment « le shérif » comparaîtra au Tribunal d’Evry accompagné de son épouse. Cette dernière est suspectée d’avoir dissimulé des armes avant l’arrivée de la police à leur domicile.

Victor-Isaac Anne

 

Tolbiac : le président de l’université demande l’intervention des forces de l’ordre

Le président de l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-1), Georges Haddad, appelle ce mercredi 11 avril a une intervention des forces de l’ordre sur le site de Tolbiac, occupé depuis fin mars, estimant que « la ligne rouge a été franchie » après des violences.

Tolbiac © LaMeute – Graine
La « ligne rouge a été franchie »

« La gravité des violences constatées dans le centre Pierre-Mendès-France (Tolbiac) ne permet plus d’assurer la sécurité des personnes », selon le président de l’université Panthéon-Sorbonne, Georges Haddad, qui « considère que la ligne rouge a été franchie ». « Dès lors, j’ai demandé au préfet de police son concours pour rétablir le fonctionnement habituel du centre », indique-t-il dans un message envoyé mercredi matin aux étudiants, personnels administratifs et enseignants-chercheurs.

 

Le président avait fait savoir dans une lettre adressée lundi à la préfecture de police qu’à la suite de la « découverte de cocktails Molotov au sein de centre Pierre Mendès-France et des violences qui se sont produites dans la nuit du 6 au 7 avril, la sécurité du centre n’est plus assurée ».

Axelle Bouschon (avec AFP)

Scandale Cambridge Analytica : Mark Zuckerberg face aux sénateurs

Le PDG de Facebook a été auditionné mardi devant le Congrès américain. Le réseau social est accusé de ne pas avoir protégé les données de 87 millions de ses utilisateurs, exploitées illégalement par Cambridge Analytica pour servir la campagne présidentielle de Donald Trump.

 Mark Zuckerberg a répondu pendant près de trois heures aux questions des sénateurs américains. © Capture d'écran - NBC
Mark Zuckerberg a répondu pendant près de trois heures aux questions des sénateurs américains. © Capture d’écran – NBC

« Cette audition est tout sauf ordinaire car Facebook est tout sauf ordinaire« . Le sénateur américain John Thune résume parfaitement la situation dans laquelle se trouve Mark Zuckerberg, dans la tourmente après les révélations sur l’utilisation de données de plusieurs millions de comptes sur Facebook par Cambridge Analytica à des fins politiques. « L’histoire que vous avez créée avec Facebook représente l’American dream mais vous avez le devoir de ne pas transformer Facebook en un cauchemar pour la vie privée » a poursuivi le sénateur républicain.

L’homme d’affaires, qui avait délaissé jean et sweat-shirt à cette occasion, a reconnu des erreurs : « Je suis responsable de ce qui se passe en ce moment« . Après avoir présenté publiquement ses excuses, Mark Zuckerberg n’a toutefois pas tardé à annoncer des mesures drastiques. Facebook va d’abord informer tous ses utilisateurs victimes de collecte de données par Cambridge Analytica: 87 millions de personnes sont concernées. Le réseau social va également mener une investigation sur les applications collectant les données de ses utilisateurs lorsque ceux-ci s’y connectent avec leur compte Facebook. Enfin, Mark Zuckerberg a annoncé avoir amélioré son intelligence artificielle permettant de mieux détecter les faux comptes, « Vous n’avez pas le droit d’en avoir un sur Facebook« , a réaffirmé le milliardaire.

Des départs mais un rebond en bourse

La question du modèle économique a aussi fait débat. Le patron de Facebook a justifié sa gratuité par la présence de publicités ciblées car « les gens n’aiment pas les pubs, encore moins celles qui ne les intéressent pas« . Mark Zuckerberg n’a cependant pas exclu la possibilité de lancer une version payante du site. Autre point dénoncé par les sénateurs : les conditions d’utilisation du réseau social, jugées trop floues selon eux qui recommandent une réglementation à l’encontre des géants du web. Une proposition à laquelle le réseau social ne se conformerait que si elle est jugée « bonne » par Mark Zuckerberg.

En attendant, plusieurs personnalités de la Silicon Valley dont Steve Wozniak, co-fondateur d’Apple, ou encore Elon Musk, le PDG de Tesla et de SpaceX, ont tout récemment quitté le réseau social. À défaut d’avoir convaincu l’ensemble des sénateurs présents de ses bonnes intentions, Mark Zuckerberg aura rassuré ses investisseurs  : l’action de Facebook qui avait perdu près de 17,8% en deux semaines a rebondi au cours de l’audition pour atteindre les 165 dollars, sa meilleure séance depuis avril 2016.

 

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Hugues Garnier

INFOGRAPHIE – « Dialogue avec l’Église » : le discours de Macron fait débat

Ce lundi, le président de la République était invité par l’Église catholique de France dans une réception inédite par son ampleur. Face à 400 personnalités du monde clérical, Emmanuel Macron a tenu un discours cherchant à renouer le “dialogue” avec la première religion de France… Une vision qui a suscité de vives polémiques, notamment chez les partisans de la France Insoumise, qui dénoncent une enfreinte à la loi de 1905 sur la neutralité de l’État. Deux visions s’affrontent.

Les propos d'Emmanuel Macron devant des personnalités cléricales ont suscité la polémique.
Les propos d’Emmanuel Macron devant des personnalités cléricales ont suscité la polémique.

Fanny Guyomard