Google aide Porto Rico à rétablir Internet

Deux semaines après l’ouragan Maria, Porto Rico peine à rétablir le réseau et les communications téléphoniques. Le géant Google déploie à partir de lundi ses « ballons internet », pour permettre aux Portoricains de communiquer avec leurs proches.

 

Les Porto ricains retrouvent Internet, deux semaines après l'Ouragan Maria ©Getty Images
Les Portoricains retrouvent Internet, deux semaines après l’Ouragan Maria ©Getty Images

 

Les services de télécommunications à Porto Rico ont fortement été touchés par le passage de l’Ouragan Maria : 83% des stations mobiles sont hors service, et les habitants ne peuvent pas communiquer avec leurs familles. Google a obtenu l’autorisation de la FCC, autorité américaine de régulation des télécommunications, de déployer les ballons Loon, indique le site Mashable.

Ces ballons, gonflés à l’hélium, ont été créés pour permettre la couverture Internet dans les zones rurales. Ils sont envoyés à 20 kilomètres de la surface de la terre et ils sont grands comme un terrain de tennis. Grâce aux panneaux solaires, leur autonomie est de 100 jours. Google a déclaré qu’il est possible d’envoyer environ 160 Go de données sur une zone de la taille de la Suède : suffisant pour « envoyer et recevoir environ 30 millions de messages Whatsapp, ou 2 millions d’e-mails ».

Deux semaines après l’ouragan Maria, les 3,5 millions de Portoricains n’ont pas accès aux réseaux dont ils ont besoin pour communiquer avec leurs proches. Seulement 25% des antennes de téléphone mobile ont été remises en fonction. Sur Twitter, le gouverneur de Porto Rico Ricardo Rossello montre que les premiers « ballons internet » sont prêts à arriver sur son territoire.

 

 

Léa Broquerie

 

Redoine Faïd et Fabrice Hornec, deux figures du grand banditisme devant les assises

Damien LANGLET
Damien LANGLET

Six hommes soupçonnés d’avoir attaqué un fourgon blindé à l’explosif en 2011 sont jugés ce lundi après-midi devant les assises de Douai (Nord). Parmi les accusés, Rédoine Faïd et Fabrice Hornec, deux figures du grand banditisme.

Le procès de six hommes accusés de grands banditisme s’ouvre cet après-midi à Douai. Les faits remontent au 17 mars 2011. Sur la route nationale RN17, au nord d’Arras, trois hommes mettent en place un faux balisage de rétrécissement de route à l’aide d’un camion-benne qu’ils avaient immobilisé auparavant. Le conducteur du camion-benne est séquestré. Les six hommes tendent ensuite une embuscade au transporteur de fonds de la société Loomis. Le fourgon se retrouve bloqué par le camion-benne. Les malfaiteurs, tous armés, disposent de charges explosives. Ils emportent plus de deux millions d’euros à bord de deux voitures volées.

Témoignage anonyme

Deux mois après ce braquage, les enquêteurs reçoivent une information anonyme : l’attaque aurait été commandée par Fabrice Hornec et Rédoine Faïd, deux figures du banditisme en France. Le 28 juin, Rédoine Faïd est interpellé en compagnie de deux complices. Fabrice Hornec est quant à lui déjà incarcéré pour un autre braquage réalisé quelques mois plus tôt.

Les deux hommes ont toujours nié leur participation aux faits et assurent ne pas se connaître. Ils sont notamment poursuivis pour vol en bande organisée avec arme, violences en réunion, séquestration et destruction du bien d’autrui.

Le procès promet d’être particulièrement atypique vu l’éloquence de Rédoine Faïd, rare dans le milieu du grand banditisme. Pour autant, cela n’a pas empêché l’homme de 44 ans d’être condamné plusieurs fois à des peines lourdes par le passé.

Repenti ?

Au moment des faits, Rédoine Faïd était en liberté conditionnelle et se présentait dans une autobiographie publiée en 2010, « Braqueur, des cités au grand banditisme », comme un ex-délinquant, spécialiste des attaques de fourgons blindés. Il assurait avoir « tourné la page ».

Depuis surnommé par les policiers « l’Ecrivain », l’homme né à Creil (Oise), a été condamné en avril 2016 à 18 ans de prison pour avoir pris part à une attaque de fourgon blindé qui a coûté la vie à une policière. Il a ensuite été condamné à 10 ans de prison en mars 2017 pour son évasion de la prison de Sequedin (Nord), au cours de laquelle il avait pris quatre surveillants en otage, arme au poing, et fait exploser plusieurs portes à l’explosif.

Le procès doit durer deux semaines.

 

Louise Boutard

5 questions à Aminata Niakaté, candidate écologiste dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine

Cette jeune avocate est la candidate d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine. Si son nom ne vous disait rien avant les législatives, c’est normal, Aminata Niakaté vient de Vitry-sur-Seine. Rencontre pour comprendre ce qui l’a poussée à se présenter.

Aminata Niakaté (à droite) est la candidate EELV sur la 9e circonscription des Hauts-de-Seine avec pour suppléant David Gau (à gauche). Crédit: Chloé Tixier
Aminata Niakaté (à droite) est la candidate EELV sur la 9e circonscription des Hauts-de-Seine avec pour suppléant David Gau (à gauche). Crédit: Chloé Tixier

D’où vient votre engagement écologique ?

Etant originaire du Mali je me sens concernée par cette problématique. Là-bas il y a la pollution des plastiques, j’ai vu des fermiers faire faillite parce que de gros industriels du secteur agroalimentaire sont venus s’y installer, ce qui les a ruinés. Je suis donc très sensible à ce genre de sujet. Et de manière générale, les questions de santé publique, le non-gaspillage et le commerce équitable sont des thèmes qui me touchent particulièrement.

Pourquoi Europe Ecologie Les Verts ?

J’ai toujours voulu m’engager en politique pour pouvoir participer aux décisions qui vont régir ma vie, je ne voulais pas seulement être spectatrice. J’ai décidé de m’engager en 2009, juste après les européennes, car je me suis rendue compte que les écologistes ce n’est pas que l’environnement, c’est aussi les questions d’égalité, auxquelles je suis sensible, et l’idée de faire de la politique autrement. Ce sont ces principes là qui m’ont fait franchir le pas et m’engager politiquement chez EELV.

Pourquoi être candidate à Boulogne-Billancourt alors que vous venez de Vitry-sur-Seine ?

C’est vrai que ce n’est pas du tout mon territoire mais les militants avaient besoin d’une candidate, ils m’ont sollicitée et j’ai accepté d’y être la porte-parole des écologistes. De toute façon, je n’avais pas vocation à l’être sur mon territoire puisque qu’EELV a décidé de soutenir le candidat socialiste. Et comme l’enjeu est national, peu importe que je sois d’ici ou d’ailleurs, le programme porté est le même pour tous les candidats écologistes. On pourrait croire que ça dérangerait les gens mais au final, quand on va leur parler, on a plutôt un bon accueil.

Pensez-vous que vous avez une chance dans cette circonscription ancrée à droite ?

Ah c’est sûr qu’en venant ici je savais que c’était une terre de mission. Mais en même temps, le contexte est aussi compliqué pour la droite, puisqu’il y a deux candidats LR-UDI. En plus il n’y a pas de candidat En Marche. Quant au PS il soutient l’Union des Démocrates et des Ecologistes (UDE) mais de loin, donc on a une chance. Après, moi je suis une optimiste incorrigible. Ce qui ne veut pas dire que j’ai peur de l’échec. Car même si on ne remporte pas les élections, on sait qu’on progresse dans le débat d’idées, que la société devient de plus en plus sensible aux questions écologiques. Et si je suis venue faire campagne ici c’est aussi pour faire avancer ce débat là.

Comment vous imaginez-vous la vie en tant que députée ?

Alors je me suis toujours dit « si t’y vas, il faut que t’aie ton gagne pain à côté». Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que j’ai vu des gens changer au fur est à mesure des années parce que c’était devenu un enjeu financier et alimentaire de garder son mandat. Or, à partir de ce moment là, l’engagement passe au second plan. Donc je tiens à rester avocate malgré tout.

Sarafina SPAUTZ

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Sleeping Giants: le nouvel étendard des cybermilitants

 

 

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L’idée est vieille comme internet : grâce au réseau, les citoyens peuvent se rassembler et peser de tout leur poids sur la société. Mais le succès des pétitions en ligne n’étant que tout relatif, les militants du net ont trouvé un nouveau moyen d’action. Via Twitter, Les Sleeping Giants pèsent sur la réputation des annonceurs afin d‘attaquer le modèle économique de certains sites d’actualité complotistes. Et le concept s’exporte. En France, c’est le site Boulevard Voltaire qui est visé.

“Nous essayons d’arrêter les medias racistes et sexistes coupant leurs revenus publicitaires. Beaucoup d’entreprise n’ont pas conscience de ce qui se passe. Il est temps de leur dire ». Voilà ce qu’on peut lire sur la biographie du compte Twitter des Sleeping Giants (@slpng_giants), suivis par 90.000 abonnés. En 6 mois, selon les gérants anonymes de ce mouvement, ce sont près de 2200 annonceurs qui se sont retirés du site américain Breitbart News suite à leurs pressions. L’organe de presse complotiste est un soutien actif de Donald Trump et a joué un rôle dans l’élection de ce dernier. Selon les membres de Sleeping Giants, il « attise la haine. »

La référence à Trump n’est pas anodine. Car le premier tweet des Sleeping Giants date du 17 Novembre 2016, soit neuf jours après l’élection de Donald Trump. Sleeping Giants est le nom de ce choc vécu par certains Américains qui n’imaginaient pas l’élection de Trump serait possible, et n’avaient pas mesurés l’influence d’un organe comme Breitbart News. A la poursuite des annonceurs internationaux de Breibart, des comptes officiels des Sleeping Giants ont été créés au Canada, au Brésil, au Royaume-Uni, en Suède… Chacun œuvre pour la cause commune : stopper Breitbart. Mais chacun milite aussi contre des médias de son propre pays. En France, la cible désignée est Boulevard Voltaire, site d’information d’extrême droite fondé par Robert Menard et Dominique Jamet. Ces toutes jeunes divisions du compte nord-américain peinent encore à faire le plein de militants. La division française, avec plus de 2000 abonnés, fait figure de chef de file en Europe.

Les Sleeping Giants dans le monde: la France chef de file en Europe

Voir en plein écran

Selon The Drum , le départ des annonceurs a provoqué une chute de la valeur des publicités de Breitbart de 41%, ce qui représente une coupe non négligeable dans l’économie d’un média gratuit.  En effet, ce sont le nombre de vues sur les articles accompagnés d’encarts publicitaires qui permettent au média une viabilité économique. Les annonceurs, eux, ne savent où est placée leur publicité. Ils paient des espaces à une régie publicitaire dont le rôle est de distribuer les annonces sur tous les sites leur mettant à disposition des espaces dédiés.

Et il est tout à fait possible pour un annonceur d’exprimer son refus d’apparaître sur un certain nombre de sites pour ne pas y associer leur image. C’est là le moyen d’action des Sleeping Giants dont les membres interpellent directement les annonceurs. Derrière l’apparente spontanéité de ce mouvement, la répétition des tweets a créé un véritable standard du genre :

  • Une image, souvent, comme preuve mais aussi pour jouer sur le contraste : Publicité féministes à côté d’un article sexiste, publicité pour un matelas aux vertus écologiques à côté d’un article climatosceptique…
  • Une question, quelquefois : « savaient-vous que vous financez la haine ? »
  • Une menace, plus rarement. Un chantage à l’image, sur le « soutien » et donc la caution indirecte que les annonceurs apportent aux sites incriminés.

Le procédé peut s’apparenter à un chantage financier organisé auprès des médias dans le but de modifier leur ligne politique. On sait que Twitter est une caisse de résonance en matière d’image, et une campagne négative contre leur marque effraie la plupart des entreprises. Les internautes l’ont bien compris, et jouent désormais sur ce levier. Auront-ils la peau de Breitbart ? Peut-être, à l’usure, mais le site Américain compte sur sa boutique en ligne et un vivier toujours important d’annonceurs comme Amazon qui n’ont pas encore l’intention de retirer leurs annonces.

Gaël Flaugère