Mohammed Ben Salmane visé par une plainte pour « complicité d’actes de torture »

En visite à Paris depuis dimanche dernier, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salmane fait désormais l’objet d’une plainte pour « complicité d’actes de torture » en raison de l’implication du royaume dans la guerre au Yémen.

1404210829_358f5e23dd_b
Les magistrats en charge des crimes de guerre au tribunal de grande instance de Paris ont reçu le 9 avril une plainte déposée par l’association yéménite de défense des Droits de l’homme.

Alors qu’il s’apprêtait à dîner au Louvre avec Emmanuel Macron à l’occasion d’une exposition sur Delacroix (« peintre connu notamment pour son célèbre tableau La liberté guidant le peuple« , précise l’Élysée dans un communiqué), le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salmane a été visé par une plainte pour « complicité d’actes de torture », selon les informations de Franceinfo. Déposée par Me Joseph Breham, représentant l’association yéménite de défense des Droits de l’homme, la plainte a arrivé lundi soir sur les bureaux des magistrats en charge des crimes de guerre au tribunal de grande instance (TGI) de Paris.

Longue de quinze pages, la plainte accuse l’Arabie saoudite d’avoir sciemment pris pour cible des populations civiles yéménites. Marchés, camps de déplacés, hôpitaux et immeubles résidentiels auraient été visés. Sont également pointées du doigt des prisons secrètes et des disparitions forcées : « près de 2000 » depuis le 22 juin 2017 selon les avocats des familles concernées, rappelle la plainte.

La justice française dans l’obligation d’agir

Pour rendre sa plainte plus solide, Me Joseph Breham s’appuie sur la Convention sur la torture, signée par la France et entrée en vigueur en 1987, qui rend les poursuites obligatoires contre quiconque est soupçonné de complicité d’actes de torture :

CONVENTION DEF

En d’autres termes, la simple présence du prince héritier sur le sol français oblige la justice française à le poursuivre. L’avocat espère donc que sa plainte sera instruite par le pôle crime de guerre du TGI, juridiction également en charge d’enquêter sur les crimes de guerre perpétrés en Syrie.

La situation au Yémen est préoccupante. Selon l’ONU, 80% de la population (22 millions de personnes) a besoin d’aide humanitaire, et 60% est en insécurité alimentaire. Depuis 3 ans, le pays est le théâtre d’un conflit opposant des rebelles yéménites chiites Houtis et une coalition de pays arabes menée par l’Arabie saoudite. La guerre a fait 10 000 morts et 53 000 blessés.

Colin Gruel

Un nouveau prix littéraire créé à Barbès

Jean Vedreine est propriétaire de la Brasserie Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris. Passionné de musique, il a lancé début avril un prix littéraire récompensant la meilleure oeuvre littéraire inspirée de l’univers de la musique.

Sept livres sont en lice, et le jury est composé de onze membres, dont le président, Antoine de Caunes.
Sept livres sont en lice, et le jury est composé de onze membres, dont le président, Antoine de Caunes.

Mettre la musique à l’honneur dans une oeuvre littéraire. Un mélange des genres imaginé par Jean Vedreine, propriétaire de la Brasserie Barbès. Sept livres sont en lice, et le jury, composé de 10 membres, sera présidé par l’animateur Antoine de Caunes. Le prix de la Brasserie Barbès sera décerné le 5 juin prochain.

La composition du jury :

  • les écrivains Laurent Chalumeau, Frederika Amalia Finkelstein, Yannick Haenel
  • l’écrivain, blogeur et éditeur (Editions de la Goutte d’or) Johann Zarca, prix de Flore 2017
  • l’éditeur John Jefferson Selve
  • les journalistes Laurianne Melierre et Alice Pfeiffer
  • la musicienne Tatiana Mladenovitch
  • la productrice Binetou Sylla
  • le responsable musical à Médiathèque des Halles Damien Poncet

Les sept livres en compétition sont :

  • La Disparition de Karen Carpenter de Clovis Goux (Actes sud)
  • Jewish Gangsta: aux origines du mouvement goon de Karim Madani (Marchialy)
  • New Moon: café de nuit joyeux de David Dufresne (Seuil)
  • La Rumeur: il y a toujours un lendemain de Hamé et Ekoué (L’Observatoire)
  • Fantômes de la renommée (Ghosts of Fame) d’Antoine Couder (Mediapop)
  • La ballade silencieuse de Jackson C. Frank de Thomas Giraud (La Contre-allée)
  • La B.O. de ma jeunesse d’Alexis Ferro (Anne Carrière)
La Brasserie de Barbès se situe au coeur du 18e arrondissement de la capitale. Capture d'écran : Google Maps.
La Brasserie de Barbès se situe au coeur du 18e arrondissement de la capitale. Capture d’écran : Google Maps.

Noémie Gobron

Le député LREM Sébastien Nadot veut alerter » sur « ce qui se passe au Yémen, une situation absolument terrible »

Sébastien Nadot, député LREM, a déposé une demande d’ouverture d’une commission d’enquête sur le Yémen le 6 avril, deux jours avant l’arrivée en France du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane qui termine ce mardi sa visite.

Sébastien Nadot, député LREM de la Haute-Garonne. Crédit : capture d’écran, chaîne Youtube Nadot 2017.
Sébastien Nadot, député LREM de la Haute-Garonne. Crédit : capture d’écran, chaîne Youtube Nadot 2017.

Que se passe-t-il au Yémen ? Les armes françaises vendues notamment à l’Arabie Saoudite participent-elles au désastre humanitaire que vit le pays, en proie à une guerre civile depuis trois ans ? C’est à ces épineuses questions que souhaite répondre Sébastien Nadot, député La République en marche (LREM) de la 10ème circonscription de la Haute-Garonne. Le parlementaire, membre de la commission des affaires étrangères, a déposé le 6 avril une proposition de résolution tendant à l’ouverture d’une commission d’enquête à propos du Yémen. Celle-ci serait « chargée d’étudier le respect des engagements internationaux de la France au regard des autorisations d’exportations d’armes, munitions, formations, services et assistance que notre pays a accordées pendant ces trois années aux belligérants du conflit au Yémen ».

Dans son exposé des motifs, Sébastien Nadot assure que « les pays de la Coalition réunis autour de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis ne sont pas seuls responsables de la situation dramatique au Yémen. Les États qui fournissent armes, munitions, formation et assistance sont également parties prenantes au sens du droit international. » Il précise également que « depuis le début de la guerre au Yémen en mars 2015, la France a régulièrement octroyé des licences de vente d’armes à des entreprises françaises qui ont ensuite servi aux belligérants du conflit. »

Quel est le but de votre démarche ?

Il y a plusieurs aspects. Tout d’abord, mettre en lumière le conflit au Yémen et le désastre humanitaire qu’on peut supposer, et qui a même été évalué. Mi-janvier 2018, le bilan de l’ONU estimait que 10 000 personnes, à majorité des civils, avaient déjà été tuées dans ce conflit. On décompte au minimum 40 000 blessés et 2,5 millions d’individus déplacés. Le second c’est de remettre en question le travail du Parlement sur le fait que normalement, le gouvernement est responsable devant le Parlement. En tant que parlementaires, nous devons contrôler l’action du gouvernement. Il s’agit d’un domaine, certes particulièrement sensible, mais si on ne contrôle pas les domaines sensibles, on peut se poser des questions sur le rôle du Parlement.

Vous avez déposé officiellement cette proposition le 6 avril, soit deux jours avant l’arrivée en France de Mohammed ben Salmane, prince héritier de l’Arabie Saoudite et belligérant du conflit. Peut-on y voir un lien ?

En premier lieu, cette commission doit alerter à propos de ce qui se passe au Yémen, une situation absolument terrible. Mohammed ben Salmane est le chef d’État de facto de l’Arabie saoudite, donc oui le lien est évident, il y a une fenêtre médiatique. Mais tous les jours, il y a des civils qui meurent et qui n’ont absolument rien à voir avec les questions de conflits internationaux. Nous sommes au XXIème siècle, et les chiffres des décès liés au choléra par exemple sont totalement inquiétants. Si on n’alerte pas sur cette question, nous, pays des droits de l’Homme, qui le fera ? Doit-on compter sur des grandes puissances qui en ce moment ont beaucoup d’autres sujets en tête ? Je ne crois pas.

Comment a été reçu cette initiative au sein de la majorité ?

Je suis membre du Parlement donc je n’ai pas de contact avec les ministres. Au sein de la majorité parlementaire, je fais du travail d’orfèvre, je discute avec les députés un par un. Actuellement, il y a 25 députés LREM qui ont cosigné ma demande.

Avez-vous cherché des soutiens du côté de l’opposition ?

Dans un premier temps, il faut avoir une ossature suffisamment intéressante et forte au niveau de La République en Marche, pour ensuite ouvrir le débat. Mais je suis d’ores et déjà en discussion avec d’autres formations politiques sur le sujet.

Quel est le calendrier ?

Pour le moment, c’est une phase d’ajout des cosignataires issus de la majorité, je me donne jusqu’à jeudi. Ensuite, un document officiel sera produit. Je vais demander à ce qu’on ait déjà un débat en commission des affaires étrangères. On peut espérer un débat parlementaire sous quinze jours si débat il y a.

Lucas Martin

Revivez la manifestation à la Sorbonne

Le mouvement étudiant contre la sélection à l’université et la réforme du baccalauréat et du lycée se poursuit cet après-midi avec la tenue d’une nouvelle manifestation, au départ de la l’université la Sorbonne.

Live Blog Manif La Sorbonne
 

Sur place Laetitia Lienhard, avec Camille Sarazin