Perpignan : une sexagénaire condamnée à 4 mois avec sursis pour l’agression de femmes voilées

Une sexagénaire a été condamnée, lundi 9 avril 2018, par le tribunal correctionnel de Perpignan, à quatre mois de prison avec sursis pour « injures à caractère raciste » et « violences aggravées ». En novembre, elle s’en était pris à sept femmes voilées qui venaient chercher leurs enfants dans une école en centre-ville de Perpignan, près du domicile de la femme âgée. Une croix autour du cou, les bousculant, elle s’était exclamée : « Vous n’avez rien à faire là, voilées », « rentrez chez vous », ou encore « l’Islam est un poison ».

Entendue par la police, la sexagénaire n’a pas nié, bien au contraire. « Je suis islamophobe et je hais cette religion », a-t-elle dit au tribunal. Alors que le parquet avait requis six mois de prison avec sursis, elle a été condamnée à quatre mois, ainsi que deux ans de mise à l’épreuve avec obligation de soins et suivi psychiatrique. Enfin, il lui est interdit de se présenter aux abords de l’école et elle devra 500 euros de dommages et intérêts à chaque plaignante.

Solène Agnès avec AFP

Bouc-Bel-Air (13) : le maire porte plainte après une « tempête rouge » liée à Alteo

Le maire de Bouc-Bel-Air, près de Marseille, a porté plainte lundi après la pollution de sa commune par un « nuage de poussière rouge » dimanche. La « tempête rouge » était composée de résidus de bauxite – une roche latérique – provenant du site de stockage de l’usine Altéo. 

Une surprise météorologique que les habitants de Bouc-Bel-Air ne sont pas près d’oublier. Dans la nuit de samedi à dimanche, les Boucains vivant sur le lotissement de la Tuilerie ont été frappés par une « tempête rouge« , composée des résidus de bauxite du site de stockage de Mange-Garri, à proximité de la ville. La faute à un très fort vent de Sud et Sud-Est qui a soufflé sur la zone.

« Les faits météorologiques étaient prévus et connus à l’avance« , a indiqué Richard Mallié, maire de la commune, dans sa plainte. Pour l’élu LR, la société Altéo, gestionnaire du site, n’a pris aucune « action préventive« . « La responsabilité du pollueur Altéo doit s’appliquer« , a-t-il annoncé dans un post sur sa page Facebook, auquel il a joint la copie de son dépôt de plainte. « J’ai déposé plainte à la gendarmerie de Bouc-Bel-Air lundi, et je n’étais pas tout seul, il y avait des riverains qui étaient là pour la même chose » a déclaré Richard Mallié à l’AFP.

Ce n’est pas la première fois que le site de Mange-garri est au coeur d’une polémique au sujet du stockage de bauxite. Altéo avait notamment dû s’expliquer en 2016 sur le rejet en mer de bauxites par le biais d’un effluent liquide pollué au coeur du parc des Calanques. Une présence qui porte atteinte à la vie animale et végétale, et qui avait notamment motivé la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, à demander une expertise indépendante sur « l’étanchéité du stockage de résidus solides« .

Axelle Bouschon

Droits de douane : la Chine porte plainte contre les Etats-Unis devant l’OMC

La Chine a saisi l’Organisation mondiale du commerce en réponse à la décision de l’administration Trump d’imposer des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium.

Pékin estime que les taxes douanières imposées par les Etats-Unis sur l'acier et l'aluminum sont contraires aux règles de l'OMC.
Pékin estime que les taxes douanières imposées par les Etats-Unis sur l’acier et l’aluminum sont contraires aux règles de l’OMC. @DR

Selon un document publié mardi 10 avril par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pékin a porté plainte contre les Etats-Unis devant cette instance chargée de réguler les relations commerciales internationales

Cette plainte fait suite à la décision prise le 8 mars par Donald Trump d’imposer une taxe de 25% sur les importations d’acier aux Etats Unis et de 10% sur celles d’aluminum. Ce virage protectionniste fait depuis planer le risque d’une guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques.

Pour Pékin, ces mesures sont contraires aux règles de l’OMC. La Chine a donc exigé « l’ouverture de consultations avec le gouvernement des Etats-Unis ». Une première étape dans ce processus de règlement des conflits commerciaux pouvant durer plusieurs années.

La Chine favorisée par l’OMC selon Trump

Quelques jours auparavant, Donald Trump avait accusé l’OMC de faire le jeu de la Chine, appelant l’organisation à réviser les conditions dans lesquelles la Chine y a adhéré en 2001. « Nous sommes mal représentés. L’OMC est inéquitable envers les Etats-Unis », a estimé vendredi 6 avril sur Twitter le président américain.

 

Hasard du calendrier, cette saisie de l’OMC survient alors même que Xi Jinping se déplaçait ce mardi au « Davos chinois », le Forum de Boao pour l’Asie. Loin des accusations de protectionnisme de la part de son homologue américain, le président chinois s’y est posé en défenseur de la mondialisation. « La Chine va entrer dans une nouvelle phase d’ouverture. Nous espérons sincèrement muscler nos importations », a assuré Xi Jinping devant un parterre de chefs d’entreprise et de hauts responsables internationaux.

Alexandre Berteau (avec AFP)

La Cour de justice de l’UE inflige un revers à Uber France

C’est un nouveau revers juridique pour Uber. La Cour de justice de l’Union européenne a décidé mardi que les États membres pouvaient désormais interdire le service de transport entre particuliers UberPop, « sans notifier préalablement la Commission européenne d’un projet de loi incriminant un tel exercice ».

Uber provoque la colère des chauffeurs de taxis ©Núcleo Editorial/Flickr
Uber provoque la colère des chauffeurs de taxis qui dénoncent une « concurrence déloyale »
©Núcleo Editorial/Flickr

La France a le droit d’interdire UberPop, a décidé mardi la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE). Dans son communiqué, elle a expliqué que la France et les autres pays de l’UE pouvaient interdire l’exercice illégal d’une activité de transport comme UberPop sans en avertir Bruxelles au préalable.

Uber France est poursuivie en France pour avoir « organisé, via le service UberPop, un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non professionnels qui transportent des personnes à titre onéreux« . Pour se défendre, Uber France met en avant son statut de « plateforme technologique » et insiste sur le fait qu’Uber Pop est un service de la société de l’information et ne relève pas du domaine du transport. Selon la société, les autorités françaises auraient donc dû notifier la Commission européenne du projet de la loi « Thévenoud », qui règlemente les droits et les devoirs des taxis et des voitures de transport avec chauffeurs (VTC). Ce qu’elle n’a pas fait. « Uber France en déduit qu’elle ne saurait donc être poursuivie » en vertu d’une directive relative aux services de la société de l’information, datant d’il y a vingt ans, a indiqué la CJUE.

En fait, cette nouvelle décision de la CJUE se fonde sur une précédente qu’elle a rendue en décembre dernier, suite à la plainte d’une association de taxis barcelonais qui dénonçait une concurrence déloyale. La Cour avait alors affirmé que le service UberPop relevait bien du domaine du transport, et devait être réglementé au même titre que les taxis. Mardi matin, la Cour a donc annoncé que « l’obligation de notification préalable à la Commission n’a pas vocation à s’appliquer« . Désormais, les Etats membres sont donc libres d’interdire ou de réglementer Uber sans passer par l’Union européenne.

Constance Cabouret