Taïwan : le ministère de la Défense demande une enveloppe budgétaire record de 22 à 28 milliards d’euros

Confronté à la menace militaire chinoise et aux pressions des États-Unis de Donald Trump, le gouvernement taïwanais prévoit de faire exploser son budget consacré à la défense. Un projet sur le long terme, alors que Pékin poursuit ses exercices aux abords de l’île.

À Taïwan, le ministère de la Défense envisage de requérir un budget d’une valeur de 22 à 28 milliards d’euros. Un montant record, qui excèderait largement l’enveloppe de 2024, d’environ 17,1 milliards. D’après un membre du Parlement chargé des questions de sécurité interrogé par l’AFP, ce nouveau budget viserait à renforcer la protection de l’île en cas d’attaque chinoise.

La Chine, qui revendique sa souveraineté sur le territoire taïwanais, mène régulièrement des exercices militaires aux environs de l’île. Vendredi matin, la marine chinoise a mis en ligne un communiqué sur le réseau social WeChat, annonçant que le dernier porte-avions chinois en date, le Fujian, avait franchi le détroit de Taïwan. Le but officiel : “procéder à des tests de recherche scientifique et des missions d’entraînement”, d’après la publication.

Néanmoins, l’initiative « semble relever de la symbolique visant à montrer l’ascension de la Chine en tant que puissance militaire forte et, de surcroît, grande puissance maritime », analyse auprès de l’AFP Collin Koh, spécialiste des questions navales à la S. Rajaratnam School of International Studies de Singapour.

Taïwan sous pression américaine

Sous Donald Trump, les États-Unis, principal rival de la Chine, poussent Taïwan à intensifier ses efforts en matière de défense, pouvant expliquer l’augmentation du budget alloué. D’autant que Taipei négocie actuellement avec Washington une vente d’armes susceptible d’être intégrée au montant final.

Alors que le vice-ministre de la Défense taïwanais Po Horng-huei avait déploré, en janvier dernier, “le gel budgétaire le plus grave de l’histoire du ministère”, Taipei a annoncé, fin août, vouloir porter son effort défensif à 3,3% de son PIB dès l’année prochaine, puis à 5% en 2030.

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