Dans l’orange bleue on revient sur l’actualité de la semaine. Dans nos 5 actus :
Au Sénégal, neuf personnes ont été tuées dans les violences qui ont éclaté dans le pays, après la condamnation de Ousmane Sonko ce jeudi 1 juin.
Ce vendredi 2 juin, le gouverneur de la région de Belgorod, en Russie a déclaré que deux civils ont été tués et deux ont été blessés lors de frappes ukrainiennes. Une prolongation des pressions qui touchent la Russie depuis le 22 mai.
À Paris, le siège de l’Unesco a accueilli lundi 29 mai un nouveau round de négociations sur un future traité international concernant la pollution plastique.
L’Opep se réunira ce dimanche 4 juin à Vienne sur fond de tensions entre Moscou et Ryad. Mais des signes de discorde entre principaux producteurs semblent se profiler à l’horizon.
Haïti, le Burkina Faso, le Mali et le Soudan en alerte maximal d’insécurité alimentaire, c’est ce qu’indique l’ONU dans un rapport publié ce lundi 29 mai.
Deux militaires ont été mis en examen jeudi 1er juin dans le cadre de l’instruction sur la mort de 27 migrants décédés dans la manche en novembre 2021. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir refusé de venir en aide aux migrants, malgré leurs nombreux appels à l’aide.
Le matin du 24 novembre 2021, le canot embarquant les migrants vers les côtes britanniques fait naufrage. Dans l’après-midi qui suit, un pêcheur, apercevant plusieurs corps flottant, donne l’alerte au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross). Plusieurs canots de sauvetage sont envoyés sur place. Le drame provoque la mort de 27 passagers, âgés de 7 à 46 ans, majoritairement des Kurdes irakiens. Il s’agit alors du naufrage le plus meurtrier dans le détroit du Pas-de-Calais depuis la généralisation des traversées de migrants en 2018. Une information judiciaire est ouverte.
Le refus de secourir les migrants
Un an et demi plus tard, le 25 mai 2023, cinq militaires, affectés au Cross et soupçonnés d’avoir fauté dans leur mission de secours la nuit du naufrage, sont mis en examen. Jeudi 1er juin, l’instruction se tourne vers deux militaires de plus. Ces derniers se trouvaient la nuit du drame à bord du patrouilleur de la marine française le « Flamant », à « proximité relative » du canot en détresse. Ces mises en examen s’ajoutent à celles de dix passeurs présumés, majoritairement afghans.
« mais vous êtes dans les eaux anglaises, Monsieur ! ».
Les autorités militaires françaises sont mises en examen par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du tribunal judiciaire de Paris car elles auraient refusé de porter secours aux migrants malgré une quinzaine d’appels à l’aide. Les documents de l’enquête révélée par le journal Le Monde en novembre 2022, font notamment état d’une conversation téléphonique qui interpelle. Une interlocutrice du Cross objecte à un migrant en train de se noyer, « mais vous êtes dans les eaux anglaises, Monsieur ! ». Les retranscriptions téléphoniques montrent néanmoins que le Cross a ensuite contacté à plusieurs reprises les garde-côtes britanniques. Toute la nuit les autorités françaises et britanniques se renvoient la balle, sans que personne ne viennent en aide au naufragés.
La coopération franco-britannique en question
Les deux militaires inculpés sont sortis libres de leur interrogatoire jeudi 1er juin, le code de justice militaire restreignant fortement les possibilités de placement sous contrôle judiciaire des membres de l’armée. L’affaire questionne la responsabilité des autorités françaises dans le drame, mais remet également sur la table le sujet de la coopération franco-britannique dans le cadre des traversées de la Manche.
Depuis le traité du Touquet, signé le 4 février 2003, les agents français et britanniques peuvent effectuer indifféremment des contrôles sur les côtes des deux pays. En théorie, l’accord vise à éviter les traversées illégales. En pratique, la délocalisation en France du contrôle des entrées sur le territoire britannique a pour effet d’inciter de nombreuses personnes à tenter la périlleuse traversée de la Manche. Dans leurs auditions comme témoins fin 2021, des agents du Cross invoquent un manque de moyens qui les contraint « à prioriser ». L’un d’entre eux rapporte notamment que le Cross a traité « des centaines voire des milliers d’appels » le soir du drame.
Avec le Brexit, la contestation du traité du Touquet n’a fait que croître tandis que les traversées illégales sur des embarcations précaires ne font qu’augmenter. En 2022, 46 000 demandeurs d’asile ont traversé la mer vers l’Angleterre et quelque 8 000 naufragés ont été secourus dans les eaux françaises.
Plusieurs personnes ont été blessées en Iran après que les forces de l’ordre aient ouvert le feu lors d’une manifestation, selon des groupes de défense de droits de l’homme. L’une de ces groupes a diffusé des images de personnes blessées avec des bruits de tirs, déclarant que 25 individus ont été touchés au cours de la répression de cette manifestation anti-régime.
Les manifestations ont éclaté jeudi 1er juin 2023 à Abdanan, dans la province d’Ilam peuplée de Kurdes. Elles sont liées au décès de Bamshad Soleimankhani fin mai alors que le jeune homme de 21 ans sortait de prison. Lorsqu’il a été relâché, sa famille a constaté qu’il avait de la mousse dans la bouche et elle l’avait donc transporté à l’hôpital. Les médecins ont enregistré de multiples fractures sur son corps et des brûlures de cigarette. Pour eux, le défunt aurait succombé de ses blessures, des blessures endurées pendant la détention.
Selon Hengaw, l’une des organisations de défense des droits, Bamshad Soleimankhani est un soutien au mouvement d’opposition. Les raisons pour lesquelles le jeune homme a été arrêté restent inconnues à l’heure actuelle.
« Parlez de votre handicap, mais seulement en termes positifs lors des entretiens d’embauche », conseille François de Malliard, chargé de la Mission handicap chez Cap Emploi. Ce vendredi se tenait au 40 quai de la Rapée à Paris, le forum annuel pour aider les personnes en situation de handicap sur la voie de l’alternance, proposé par les associations, Cap Emploi, Agephip et l’Apec.
Au 13e étage d’un immeuble longeant la Seine près de Gare de Lyon à Paris, Samuel, souffrant de problèmes d’asthme très conséquents, participe à un forum d’insertion en alternance pour personnes handicapées. « Ma valeur ajoutée ? C’est d’être RQTH » (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, ndlr), répond le jeune homme au regard espiègle, quand on l’interroge sur ses qualités.
Dès 9h, il a participé à quatre ateliers afin de prendre confiance en lui, savoir se présenter, répondre aux questions difficiles, ainsi que comparer des offres d’alternance. « Je veux surtout faire du X design web en tant que chargé de projet ou designer », explique le jeune homme de 24 ans.
Aux côtés de consultants, sur des fauteuils en cuir de couleur, il a notamment appris comment se vendre en entretien d’embauche. Par exemple, une membre de l’association lui a conseillé de mettre en avant le fait qu’il soit déjà en alternance aujourd’hui pour sa troisième année de licence et qu’il sait donc comment agir en entreprise. « Vous avez sûrement dû accomplir des challenges lors de votre année, mettez-les en avant quand on vous pose des questions sur vous », lui recommande Keira Outsmani, du groupe APEC. Samuel arrive ensuite à mettre en avant trois qualités : autonomie, persévérance et sérieux.
Des futurs alternants très diversifiés
« Le forum ça permet surtout de me rassurer. L’année dernière j’avais trouvé mon entreprise surtout grâce au campus, mais aujourd’hui je pense que j’avais besoin de prise en charge pour apprendre à mieux me vendre », avoue Samuel. Il a déambulé avec trois autres personnes en situation de handicap entre les stands de conseil.Tous n’ont ni le même âge ni le même domaine d’études.
Mohamed, par exemple, a 50 ans et est en pleine reconversion professionnelle « Je quitte le domaine de l’assurance pour aller vers celui de l’immobilier », commente-t-il avec le sourire. Lui souffre de maux de dos, et doit donc avoir un fauteuil ergonomique au travail. Il a appris comment le mentionner en entretien d’embauche subtilement avec François de Malliard, représentant de Cap emploi. Ce dernier lui a donné une technique : « Vous devez faire la méthode sandwich ; une bonne nouvelle, une moins bonne, et pour finir quelque chose de positif« . Donc, pour annoncer son mal de dos, Mohamed devra dire : « Je peux travailler sans problème 8h par jour, mais je dois avoir ce modèle de fauteuil là pour m’aider, et Cap Emploi propose de le financer« .
En plus de ces conseils, l’enjeu du jour est double pour les 13 participants du forum. Après s’être amélioré le matin en entretien, en présentation et en rédaction de CV, l’après-midi c’est face aux entreprises que le vrai travail commence. Elles sont une quinzaine à être partenaires des associations mobilisées et chacune propose une trentaine d’offres. Samuel, lui, en a profité pour s’inscrire à deux entretiens : l’un pour l’entreprise de publicité Publicis en web design et l’autre en chef de projet pour le comité des Jeux olympiques de Paris 2024. Une occasion de mettre à profit les conseils du matin.
Donner « concrètement » des solutions aux recruteurs
Mélissa Devenat, alternante à l’APEC, est là pour conseiller les futurs alternants. Elle a été recrutée suite au forum de l’année dernière et témoigne de son parcours. « L’accès à l’emploi et à l’alternance est encore plus compliqué pour nous, parce qu’un recruteur veut toujours prendre la meilleure personne pour un poste et nos conditions nous limitent parfois« , atteste-t-elle. Pour lutter contre ces difficultés, une seule manière : être concret lorsqu’on parle de son handicap. « Cela ne sert à rien de dire toute sa maladie ou son handicap, il faut juste concrètement expliquer quelles sont les solutions adaptées à nos problèmes« . Cette manière de ne pas laisser les entreprises démunis, d’apporter une solution directe permet, selon cette jeune femme, de montrer sa force et sa capacité d’adaptation.
Cette journée de forum d’insertion sous forme d’initiation de 8h permettra à certains d’avoir une alternance avec les entreprises présentes, ou au moins un premier contact. C’est aussi l’occasion pour d’autres personnes handicapées de s’inscrire à l’APEC et donc de bénéficier d’un réel suivi personnel plus poussé sur du long terme.