Les 6.193 salles sont invitées à éteindre leurs enseignes en dehors des heures d’ouverture, baisser le chauffage à 19°C, réduire la climatisation, ou encore adapter les horaires d’ouverture « en fonction des flux de public ». (LOIC VENANCE/ AFP)
La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) a publié ce mercredi des recommandations pour leurs adhérents afin de leur permettre de faire face à la crise énergétique. Parmi elles, il est évoqué une réduction du nombre de séances ou encore une baisse de chauffage.
Les salles de cinéma doivent faire face à une nouvelle crise. Ce mercredi, la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) a publié “La charte de tous les cinémas pour une réduction immédiate de la consommation d’énergie”. Soit, une liste de recommandations pour les cinémas afin de leur permettre de faire face à la crise énergétique.
Elle alerte ses adhérents sur la nécessité de « respecter l’objectif gouvernemental d’un chauffage maximal à 19°c” ou encore à “réguler les horaires d’ouverture en fonction des flux de public”.
Autrement dit, certaines séances comme celles du matin pourraient être amenées à disparaître, par manque d’affluence. “C’est important de prendre en compte les séances qui ne tournent pas. Écologiquement parlant, c’est une aberration de continuer à les proposer”, explique David Obadia, délégué général de l’Association française des cinémas art et essai (AFCAE) au CelsaLab.
Pourtant, face à ces alternatives, certains spectateurs sont réticents. “Je n’ai pas tellement envie d’avoir à apporter un plaid avec moi, lance Christophe en riant. On verra si la différence se ressent. Si c’est le cas, je préfère rester chez moi, au chaud”, avoue-t-il, un ticket froissé à la main. Quant à Mathieu, véritable cinéphile, la solution est déjà toute trouvée. “Au pire, on gardera nos vestes et puis c’est tout. C’est franchement pas la fin du monde”, assure-t-il confiant. Rien ne pourra l’empêcher de se rendre à sa séance hebdomadaire.
« Des mesures simples et pratiques”
“La charte de tous les cinémas pour une réduction immédiate de la consommation d’énergie” se divise en six points. Diminution de l’éclairage, réduction du chauffage et de la climatisation mais aussi une “nomination dans chaque cinéma d’un référent énergie”. De cette manière, cela permettrait de “vérifier que ces mesures sont bien mises en place” mais aussi de “sensibiliser les salariés et les bénévoles des cinémas à la mise en œuvre de cette charte”.
Pour cause, « avec la flambée des prix de l’énergie, des cinémas vont se retrouver avec des contrats qui auront augmenté de 400 voire 500% et c’est un énorme problème”, explique David Obadia, délégué général de l’Association française des cinémas art et essai (AFCAE).
Pour Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la FNCF, le message est clair. « On ne peut pas dire : nous les gens du cinéma, ça ne nous concerne pas. On est impliqués avec le public, avec chaque spectateur et chaque maillon de la société. Il y a donc une volonté de faire adhérer les spectateurs à cette démarche », explique-t-il à AlloCiné.
“Je trouve ça logique”
Dans les salles de certains cinémas indépendants, la charte publiée par la FNCF reflète une réalité déjà bien présente. “Nous avons réduit nos séances depuis quelques temps puisque la pandémie nous a pas mal fragilisé”, confie Mathias*, agent de billetterie dans le cinéma indépendant l’Epée de Bois.
Mais si la montée des prix de l’électricité handicap le secteur, elle permet de faire adopter un comportement plus responsable et écologique aux salles de cinéma, comme le souligne Béatrice, amatrice de thrillers. “Je trouve ça logique. Je ne comprends même pas que la baisse de l’éclairage ou la fermeture des salles vides ne soit pas déjà appliquée. Et puis, tout le monde doit faire des efforts en termes d’écologie”, conclut-elle.
*le prénom a été modifié
Imane Lyafori