Le président Vladimir Poutine a annoncé ce matin la mobilisation de 300.000 Russes pour combattre en Ukraine. Dans une allocution préenregistrée et diffusée ce mercredi, il a prévenu l’Occident que Moscou utiliserait « tous les moyens » pour se défendre.
« Ce n’est pas du bluff », a martelé, Vladimir Poutine, accusant les pays occidentaux de vouloir « détruire » la Russie, d’avoir recours au « chantage nucléaire » contre elle et signifiant ainsi qu’il était prêt à utiliser l’arme nucléaire.
Face à des contre-offensives éclair des forces de Kiev qui ont fait reculer l’armée russe, le président russe a choisi de miser sur une escalade du conflit, avec une mesure qui ouvre la voie à l’afflux de militaires russes en Ukraine. « J’estime nécessaire de soutenir la proposition (du ministère de la Défense) de mobilisation partielle des citoyens en réserve, ceux qui ont déjà servi (…) et qui ont une expérience pertinente », a déclaré Vladimir Poutine ce mercredi. « Nous ne parlons que de mobilisation partielle », a-t’il insisté, alors que des rumeurs sur une mobilisation générale suscitaient l’inquiétude de nombreux Russes.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a précisé que 300.000 réservistes étaient concernés par cet ordre de mobilisation, soit à peine « 1,1% des ressources mobilisables ». Cet ordre entre en vigueur dès mercredi 21 septembre.
Accusation de l’occident
Vladimir Poutine s’en est pris une fois encore à l’Occident avec virulence, l’accusant d’avoir « dépassé toutes les limites dans sa politique agressive » et de vouloir « affaiblir, diviser et, en fin de compte, détruire notre pays ».
« Nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple », a-t-il poursuivi, rappelant que la Russie » possède divers moyens de destruction, dont certains sont plus modernes que ceux des pays de l’Otan ».
Après l’annonce mardi de l’organisation de « référendums » d’annexion dans quatre régions de l’est et du sud de l’Ukraine à partir de vendredi, la mesure prise par le président russe marque un tournant dans le conflit. D’autant que la doctrine militaire russe prévoit la possibilité de recourir à des frappes nucléaires si des territoires considérés comme russes par Moscou sont attaqués.
Le discours de Vladimir Poutine intervient après que l’armée russe ont essuyé des revers face à des contre-offensives ukrainiennes dans les régions de Kherson (sud) et de Kharkiv (nord-est), où les forces de Moscou ont été contraintes de céder beaucoup de terrain. Le ministre russe de la Défense a déclaré mercredi que l’armée russe avait perdu 5.937 soldats depuis le début de l’offensive, un bilan officiel bien supérieur au précédent, mais très en deçà des estimations ukrainiennes et occidentales qui font état de dizaines de milliers de pertes.