Coronavirus : We are one, Cannes, Berlin, Venise… lance un grand festival international de cinéma sur YouTube

We Are One: A Global Film Festival, un grand festival de cinéma en ligne, se tiendra du 29 mai au 7 juin prochain sur Youtube. Une vingtaine de festivals internationaux vont participer à cette initiative mondiale pour faire face à la crise du coronavirus qui touche durement le milieu du cinéma.

We are one, le grand festival de cinéma virtuel. (Crédit : capture écran youtube)

 

Le festival américain Tribeca a annoncé, lundi 27 avril, le déroulé de We Are One: A Global Film Festival qui sera diffusé sur YouTube. Pendant dix jours, du 29 mai au 7 juin, de nouveaux films comme des classiques du monde entier seront diffusés gratuitement sur la plateforme en ligne. Une première pour ce milieu pourtant indissociable de ses grands écrans et ses tapis rouges. Et peut-être une dernière ?

Faire vivre le cinéma et réunir des dons pour faire face au Covid-19

We Are One: A Global Film Festival regroupera les programmations d’une vingtaine de festivals internationaux dont le Festival de Cannes, le Festival international du film de Berlin, le Sydney Film Festival, le Tokyo International Film Festival, le Tribeca Film Festival, le Venice Film Festival, ou encore le New York Film Festival, entre autres. L’occasion de découvrir de nombreux longs-métrages, courts-métrages et documentaires. Des tables rondes virtuelles seront également organisées. Le programme complet sera partagé dans les jours à venir.

Les téléspectateurs auront aussi la possibilité de faire un don à l’Organisation mondiale de la santé, ainsi qu’à des partenaires de secours locaux pour lutter contre la crise de Covid-19.

Thierry Frémaux et Pierre Lescure, délégué général et président du Festival de Cannes, se réjouissent de l’organisation d’un tel évènement. Ce festival d’un genre nouveau pourra « mettre en lumière des films et des talents vraiment extraordinaires, permettant au public de découvrir à la fois les nuances des récits du monde entier et les personnalités de chaque festival. »

Le Festival de Cannes, quant à lui, n’est pas encore complètement annulé mais aucune date officielle de report n’a été communiquée. Les sections parallèles (Semaines de la Critique, Quinzaine des Réalisateurs) ont, elles, annulé leur édition 2020.

Sarah Ziaï

Mort de Robert Herbin : le monde du football rend hommage à une légende de l’AS Saint-Etienne

Robert Herbin, ancien joueur et entraîneur du club de foot de Saint-Etienne, est décédé lundi à l’âge de 81 ans. Les personnalités du ballon rond rendent hommage à celui qu’on surnommait le Sphynx pour son flegme et sa parole rare, un des plus grands palmarès du football français.

Avant de passer sur le banc d’entraîneur, Robert Herbin a porté le maillot vert de Saint-Etienne de 1957 à 1972. (domaine public)

L’ancien entraîneur de Saint-Etienne Robert Herbin s’est éteint lundi 27 avril à l’âge de 81 ans des suites de problèmes cardiaques et pulmonaires. Le journaliste sportif de Radio France Jacques Vendroux a annoncé la nouvelle lundi soir sur Twitter.

Robert Herbin a passé la quasi-totalité de sa carrière de joueur professionnel sous le maillot stéphanois. De 1957 à 1972, ce milieu défensif de formation, athlétique et longiligne, a disputé 509 matches avec l’AS Saint-Etienne et compté 22 sélections avec l’Equipe de France. Après avoir remporté cinq titres de champion de France sur le terrain, Robert Herbin continuera d’écrire la légende du club sur le banc de l’équipe première de 1972 à 1983 en remportant sept trophées supplémentaires (quatre titres de championnat et trois Coupes de France).

Jacques Vendroux était aussi un ami de la figure emblématique du Forez. C’est d’ailleurs lors d’une interview en 1972 pour sa prise de fonction sur le banc de l’AS Saint-Etienne que le journaliste lui a donné son surnom « Le Sphynx » pour ses réponses lapidaires. Dans une interview accordée au quotidien L’Equipe, Jacques Vendroux décrit « un affectif comme vous ne pouvez pas l’imaginer » :

« Je ne supporte pas les gens qui n’ont pas d’émotions, lui en était rempli. Quand tu as de l’affect, tu es un peu excessif et tu peux être un peu taiseux dans certaines circonstances. Ce n’était pas le cas avec son petit cercle d’amis. Robby était quelqu’un de très fidèle. »

D’abord son coéquipier au milieu de terrain stéphanois, Jean-Michel Larqué a ensuite été sous la houlette de Robert Herbin de 1972 à 1977. L’ancien consultant de TF1 se souvient sur RMC d’un « entraîneur qui a apporté des méthodes nouvelles […] et qui a formé de nombreux joueurs« .

Sur les réseaux sociaux, les hommages se succèdent pour la « légende éternelle » qui a également entraîné l’Olympique lyonnais, rival de l’AS Saint-Etienne, mais aussi le Racing Club de Strasbourg et le club parisien du Red Star FC.

Kévin Gasser

Coronavirus : en Allemagne, la remontée du taux d’infection alerte les autorités

Alors que le déconfinement s’amorce peu à peu outre-Rhin, l’Allemagne enregistre une nouvelle hausse du nombre de contaminations au Covid-19 sur son territoire après une accalmie notable ces dernières semaines. 

Des masques en vente dans les stations de métro à Berlin, afin d’endiguer la propagation du coronavirus. (Photo by Tobias Schwarz / AFP)

Depuis le 20 avril, les magasins ouvrent peu à peu, et les élèves retournent sur les bancs de l’école. Alors que les Lander, États fédéraux allemands et autonomes en matière de santé, entament peu à peu leur phase de déconfinement, la remontée du taux d’infection alarme les autorités et le secteur médical.

D’après les chiffres publiés lundi 28 avril par l’Institut Robert Koch, en charge de la surveillance de l’évolution de l’épidémie de coronavirus, le taux d’infection a de nouveau atteint le seuil de 1.0 – en d’autres termes chaque malade contamine une autre personne – alors qu’il avait chuté à 0.7 mi-avril. Les virologues et les autorités avaient jusqu’ici toujours insisté sur l’importance de maintenir un taux inférieur à 1.

Un déconfinement qui brûle les étapes ?

Angela Merkel, qui a maintes fois souligné que ce retour à la normale était précipité, s’inquiète de la capacité d’accueil des hôpitaux. Bien que le pays soit largement équipé et ne compte « que » 5 913 décès pour 156 337 cas d’après les derniers chiffres, un nouveau pic pourrait engendrer la saturation des services de réanimation. « A 1.1, nous pourrions atteindre les limites de notre système de santé en termes de lits en réanimation d’ici octobre. Avec un taux à 1.2, nous atteindrons les limites de notre système de santé en juillet. Avec un taux à 1.3 nous y arriverons déjà en juin », a ainsi alerté la chancelière.

L’Allemagne, jusqu’ici érigée en modèle dans la gestion de la crise sanitaire, compte aussi une hausse du taux de létalité des cas de Covid-19. Établi à 3,8%, il reste cependant plus bas que celui des pays voisins. Selon certains rapports, il serait de 4% en France et de 8% en Italie.

Ces observations risquent de ralentir le déconfinement alors que les Allemands retrouvent peu à peu un semblant de normalité dans leur vie quotidienne et que de nombreux Lander sont favorables à une levée des messures. Le gouvernement et les régions doivent se réunir jeudi afin de discuter des prochaines étapes du déconfinement, avant des décisions attendues le 6 mai.

 

Colette AUBERT

Coronavirus : résultats reportés, entraînement perturbé, l’incompréhension des aspirants professeurs d’EPS

Toujours dans le flou concernant la publication de leurs résultats d’admissibilité prévus le 14 avril en raison du confinement mis en place, les candidats au CAPEPS continuent leur préparation pour les épreuves orales d’admission dont les contours ne sont pas encore connus.

Les candidats au concours de professeur d’EPS se préparent pour les épreuves orales malgré une situation floue. (USAG Humphreys – Bob McElroy Creative Commons)

Les 6 817 candidats au certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive (CAPEPS) rongent leur frein depuis le 14 avril, date initiale de publication des résultats des épreuves d’admissibilité qui se sont tenues à la mi-mars, et en février pour le concours interne. Mais l’épidémie de coronavirus et le confinement ont boulversé le calendrier.

Le ministre de l’Education, Jean Michel Blanquer, avait d’abord confirmé le 15 avril sur LCI le maintien des oraux d’admission en « juin-juillet » pour ces concours. Puis André Cavel, président du jury du CAPEPS avait annoncé les résultats « fin de semaine » soit le vendredi 24 avril, avant de repousser leur publication à une date inconnue. « Nous serons sans doute fixés dans la seconde moitié de la semaine prochaine (ndlr : semaine du 27 avril au 1er mai) après les annonces du Premier Ministre sur le déconfinement et le temps d’une déclinaison des mesures au niveau de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur », a-t-il écrit dans un mail destiné aux formateurs vendredi dernier.

« J’ai l’impression qu’on s’en fiche de nous »

Déstabilisés par l’incertitude, les étudiants confinés continuent toutefois en ligne la préparation de leurs éventuelles épreuves orales avec leurs formateurs. Mais Noémie (le prénom a été modifié), étudiante en première année de master STAPS à Lyon, se sent « mise de côté ».

« Si la date du 11 mai avait été fixée dès le début, on ne serait pas dans cet état d’esprit. Je me sens un peu perdue. J’ai vraiment l’impression qu’on s’en fiche de nous. »

Chaque année, les candidats admissibles passent les épreuves orales à Vichy et sont évalués sur une mise en situation professionnelle, un entretien oral et des prestations physiques. Là encore, les étudiants n’ont aucune certitude quant au maintien de ces modalités de concours, suspendues au processus de déconfinement qui sera éclairci par Edouard Philippe ce mardi. L’inaccessibilité des structures d’entraînement et équipements nécessaires posent la question de la tenue de ces épreuves. Noémie détaille la difficulté de se préparer dans ces conditions.

« Même nos enseignants évoquent la possibilité d’une annulation des épreuves physiques. Je fais des exercices de musculation et je cours de temps en temps pour me maintenir en forme mais se préparer à la course de haies ou à la natation chez soi, c’est impossible. A la limite, la danse peut se faire chez soi, mais n’étant pas une spécialiste je suis très vite limitée dans mes idées. »

Arnaud Rachon, étudiant en deuxième année de master à Strasbourg, profite d’un confinement chez ses parents à la campagne pour se « préparer à toute éventualité » malgré « l’incompréhension ». S’il est admissible et que les modalités de concours sont maintenues, il devra, entre autres, réaliser une épreuve de 800m et un lancer de javelot. En phase de réathlétisation après une longue blessure, Arnaud adapte sa préparation à ces épreuves spécifiques grâce à des programmes d’entraînement dénichés sur Internet.

« Cette attente relève du mépris »

Conscient des « effets délétères » que peut avoir cette attente sur « la qualité du recrutement 2020 », André Cavel rappelle que le ministère de l’Education prévoit « un délai de trois semaines minimum entre la publication de l’admissibilité et le début des épreuves d’admission, ce qui donne au ministère une marge qu’il utilise pour éviter des ‘stop and go’ inutiles et source également d’angoisse. »

Au contraire, le Syndicat national de l’Education physique et sportive (SNEP FSU) considère que « cette attente relève du mépris » et upresse le ministère de publier les résultats.

 

Kévin Gasser