Quatre syndicats d’infirmières ont lancé un observatoire en ligne pour évaluer les souffrances liées à cette profession. Le but : évaluer les causes de ce malaise et l’impact des mesures qui ont été prises.
Charge de travail colossale, stress constant, horaires de nuit ou décalés, perte du sens de leur travail, dépression, suicide… La souffrance infirmière est grande. Lundi 13 mai, quatre syndicats (Convergence Infirmière, SNIP, S.N.I.C.S et Snies) ont ouvert l’Observatoire de la souffrance au travail des professionnels infirmiers afin de quantifier ce malaise. Ce site repose sur un système de formulaire, de suivi et de statistiques. Il s’agit d’apporter « une aide syndicale pour repérer les causes les plus fréquentes de souffrance au travail » et « aider à une résolution », explique leur dossier de presse.
Les syndicats dénoncent une situation où même les « personnes qui souhaitent travailler dans les règles de l’art se heurtent à des organisations qui sacrifient la qualité du travail ». Et les conséquences sur le personnel infirmier sont dramatiques : « depuis juillet 2016, 12 professionnels infirmiers se sont donné la mort » sur leur lieu de travail ou en laissant une lettre décrivant les souffrances liées à leur métier. Par ailleurs, plus de 10 000 infirmiers ont été victimes d’agression en 2017, selon l’Observatoire national des violences en milieu de santé. Des attaques qui avaient provoqué un mouvement de grève, en mars dernier, aux urgences de l’hôpital parisien Saint-Antoine.
Iris Tréhin