Levallois célèbre la photographie émergente avec une exposition

33 photographies sont à découvrir dans les salons d’honneur de l’Hôtel de ville de Levallois-Perret. Crédits : Lucas Martin

L’Hôtel de ville de la commune des Hauts-de-Seine expose depuis le 6 octobre les travaux des lauréats du Prix Levallois. Depuis 10 ans, ce dernier récompense les jeunes talents de la photographie.

En un mouvement de tête, nos yeux passent d’un portrait en noir et blanc à des témoignages visuels du conflit israélo-palestinien. Plus loin, les photographies d’Alexander Gronzky figent dans le temps l’urbanisation anarchique et frénétique des villes chinoises. Une diversité assumée par le Prix Levallois, qui récompense chaque année depuis 2008 un ou une photographe de moins de 35 ans, toutes nationalités confondues. Aucun thème ou format n’est imposé, seule compte la cohérence du projet.

Révélateur des talents de demain

Le prix fête cette année ses 10 ans et propose depuis le 6 jusqu’au 21 octobre une rétrospective des oeuvres primées, dans le cadre de l’exposition « Prix Levallois, 10 ans ! ». L’occasion de découvrir les salons d’honneur du luxueux Hôtel de ville de Levallois-Perret, transformés le temps d’une quinzaine de jours en galerie d’art éphémère, mais surtout 33 photographies qui témoignent de la richesse de la photographie moderne.

« Peu de prix de photographie tiennent 10 ans, d’autant plus lorsqu’ils sont nés d’une initiative communale. Cette exposition, c’est l’occasion de marquer le coup », se réjouit Clotilde Juvin. La chargée des expositions et de la médiation culturelle de Levallois-Perret est fière du chemin parcouru : « Certains lauréats ont fait de la photographie leur métier, cela signifie qu’on ne s’est pas trompé ! » Par exemple, la Belge Bieke Depoorter, lauréate en 2017 grâce à ces travaux en Egypte, collabore avec la prestigieuse agence internationale Magnum.

Le photographe russe Alexander Gronzky, lauréat du Prix Levallois en 2011, est réputé pour ses travaux sur les paysages. Crédits : Lucas Martin
Le photographe russe Alexander Gronzky, lauréat du Prix Levallois en 2011, est réputé pour ses travaux sur les paysages. Crédits : Lucas Martin

« Une approche esthétique toujours intéressante »

Et dans le petit monde de la pellicule, le prix compte. C’est du moins l’avis de Dimitri Beck, directeur de la photographie chez Polka, un trimestriel français spécialisé dans l’image. « Il y a de beaux lauréats à chaque fois. Ce sont des artistes qui ont des visions diverses, mais toujours une approche esthétique intéressante. Le Prix Levallois a réussi à s’imposer comme un prix ouvert aux pas de côtés », souligne-t-il. Le magazine a même décidé d’être le partenaire de l’édition 2018, afin de soutenir la démarche. « Cela permet d’apporter sa contribution à la promotion de la photographie émergente », se félicite Dimitri Beck.

Cette année, c’est le Français Pierre-Eli de Pibrac qui a décroché la victoire pour son projet sur les travailleurs de la canne à sucre à Cuba. Comme chacun de ces prédécesseurs, il devra léguer à Levallois-Perret deux oeuvres qui iront rejoindre la collection de la ville. « Cette exposition est aussi un moyen de restituer à la collectivité ce qui lui appartient. Il n’y a aucune retombées économiques liées à ce prix, mais on sensibilise les gens à la jeune création photographique, une tâche loin d’être évidente », estime Clotilde Juvin.

Les curieux ont jusqu’au 21 octobre pour découvrir cette exposition. Le vernissage aura lieu ce jeudi 11 octobre à partir de 19 heures, en présence des commissaires et directeurs artistiques, mais aussi de certains lauréats.

Lucas Martin

En Turquie, la disparition du journaliste saoudien suscite des interrogations

Lundi 8 octobre 2018, plusieurs personnes se sont rassemblées devant le Consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, là où Jamal Khashoggi a disparu. ©OZAN KOSE / AFP
Lundi 8 octobre 2018, plusieurs personnes se sont rassemblées devant le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, là où Jamal Khashoggi a disparu.
©OZAN KOSE / AFP

Une semaine après sa visite au consulat saoudien d’Istanbul, la disparition de Jamal Khashoggi reste un mystère.

Enlèvement ou assassinat ? Voilà les deux hypothèses les plus crédibles à en croire les images de vidéosurveillance. Mardi 2 octobre, Jamal Khashoggi, un journaliste critique du pouvoir de Riyad, s’est rendu au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul pour des démarches administratives. Entré dans l’enceinte diplomatique, il n’en est jamais ressorti selon la police turque.

La thèse du commando

Les autorités turques ont révélé samedi 6 octobre qu’un groupe de quinze Saoudiens a fait l’aller et retour à Istanbul et au consulat le jour de la disparition du journaliste. Deux avions privés étaient arrivés d’Arabie saoudite à Istanbul ce jour-là et les personnes à leur bord avaient des chambres réservées dans des hôtels proches du consulat. Le quotidien turc Sabah a également publié les noms, l’âge et les photographies de quinze hommes présentés comme l' »équipe d’assassinat » dépêchée par Riyad. Les autorités turques ont obtenu mardi l’autorisation de fouiller le consulat saoudien, mais cette fouille n’a pas encore eu lieu.

Washington au courant

Le Washington Post, pour qui Jamal Khashoggi a plusieurs fois travaillé, affirme que les renseignements américains étaient au courant d’un projet de capture de son collaborateur. Le Saoudien s’était exilé en 2017 aux États-Unis, après être tombé en disgrâce à la cour du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Le président Trump s’est dit « préoccupé » en début de semaine par le sort du journaliste saoudien. Il a promis de parler « le moment voulu » aux dirigeants saoudiens, tout en confirmant ne « rien » savoir de ce qui s’est passé. Dans une tribune publiée par le Washington Post, la fiancée de journaliste, Hatice Cengiz, « J’implore le président Trump […] d’aider à faire la lumière sur la disparition de Jamal ».

H.G.

Depuis le Brexit, les demandes de passeports français explosent chez les Britanniques

A l'aube du Brexit, les demandes de passeports français de la part des Britanniques explosent.(Photo : Tolga AKMEN / AFP)
A l’aube du Brexit, les demandes de passeports français de la part des Britanniques explosent.(Photo : Tolga AKMEN / AFP)

Le ministère de l’Intérieur a annoncé mercredi avoir reçu huit fois plus de demandes de passeports français de la part des Britanniques en 2017 par rapport à 2015.

Ils étaient 386 en 2015. Ils sont 3173 en 2017. Huit fois plus. Les Britanniques installés en France veulent obtenir la nationalité française, dans un contexte de tension entre le Royaume-Uni et l’Europe, à l’aube du Brexit.

« Le contexte du Brexit a généré, depuis trois années, une augmentation très sensible du nombre de demandes d’accès à la nationalité française déposées par des ressortissants britanniques », a indiqué la Place Beauvau. Les citoyens d’outre-Manche représentent 3,5% des dossiers déposés entre les deux années, contre 0,4% en 2015. En 2017, « un tiers des demandes » concernait des conjoints de Français.

300 000 Britanniques en France

Lors du référendum du 23 juin 2016, le « oui » au Brexit l’avait emporté avec 51,9% des voix, contre 48,1% de « Remain », le vote pro-européen. Mais nombreux sont les Britanniques à vouloir rester européens. Le ministère des Affaires étrangères recense d’ailleurs environ 300 000 Britanniques sur le sol français. D’après l’Insee, en septembre 2017, « la Nouvelle-Aquitaine est la première région française d’accueil des résidents britanniques », à tel point que « 26% d’entre eux y ont élu domicile ».

Nationalité : Britannique… mais pas que

Déjà en 2016, le nombre de Britanniques devenus citoyens d’un autre Etat membre de l’UE avait plus de doublé. Il était de 6555 contre 2478 en 2015, soit une hausse de 165%. D’après Le Figaro, « 1,2 million de Britanniques vivent actuellement dans un pays membre de l’Union européenne ». L’UE perdra officiellement un Etat membre le 30 mars 2019; deux ans après l’activation de l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui déclenche le processus de sortie.

 

N.G.

 

Soupçons de fraude: Interpellations en série dans le football belge

Des enquêteurs ont perquisitionné le siège du FC Bruges. Le coach du club, Ivan Leko a été interpellé. (Photo AFP/Belga)
Des enquêteurs ont perquisitionnent le siège du FC Bruges mercredi 10 Octobre. Le coach du club, Ivan Leko, a été interpellé. (Photo AFP/Belga)

 

Une soixantaine de perquisitions ont été menées, mercredi 10 octobre, dans sept pays européens, dont la Belgique et la France, dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons de fraudes dans le championnat de football belge, annonce le parquet fédéral belge.

Au total, 220 policiers ont été mobilisés en Belgique, en France, au Luxembourg, à Chypre, au Monténégro, en Serbie et en Macédoine, et « un grand nombre de personnes » ont été interpellées, selon un communiqué du parquet fédéral belge. « L’instruction judiciaire couvre des activités menées dans le cadre d’une organisation criminelle, le blanchiment d’argent et la corruption privée », poursuit le parquet.

L’entraineur du FC Bruges parmi les interpellés

Des perquisitions ont visé les clubs d’Anderlecht, du Standard de Liège, du FC Bruges et de Genk, actuel leader de la Jupiler Pro League, la première division belge.

Elles ont donné lieu à plusieurs interpellations, dont celle du Croate Ivan Leko, entraîneur du FC Bruges, qui dispute cette saison la Ligue des champions. Interrogé par l’AFP, le parquet fédéral a également confirmé l’arrestation à son domicile belge de Mogi Bayat, ancien manager général du Sporting de Charleroi, présenté par les médias belges comme l’agent de joueurs le plus puissant de Belgique.

Le Parquet confirme aussi l’interpellation de plusieurs arbitres de Jupiler Pro League. Selon la RTBF, la liste des interpellés est encore plus large. Des responsables de clubs, des agents de joueurs, un ancien avocat, un bureau comptable, un entraîneur et des journalistes feraient ainsi également parti des interpellés.