Depuis la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, après son entrée dans l’ambassade saoudienne d’Istanbul, les critiques se font de plus en plus nombreuses à l’encontre du régime de Mohammed ben Salman, y compris dans les rangs de ses alliés.
Cela fait plus d’une semaine que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a disparu. Confronté à des accusations d’assassinat politique, Riyad n’a pas encore prouvé son innocence, tandis que l’enquête de la police turque semble confirmer l’hypothèse du meurtre.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni haussent le ton
D’habitude discrets quant aux violations des droits de l’homme perpétrées par le régime saoudien, les Etats-Unis et le Royaume-Uni se sont montrés fermes ce jeudi. Donald Trump a réclamé des explications à l’Arabie saoudite sur le sort du journaliste et a indiqué que des enquêteurs américains travaillaient avec la Turquie et l’Arabie saoudite pour résoudre cette affaire. Cette information a été démentie par la Turquie plus tard dans la journée. Donald Trump a également ajouté : « Nous sommes très déçus de voir ce qui se passe. Nous n’aimons pas ça ».
Le ministre des Affaires étrangères britanniques, Jeremy Hunt, a, quant à lui, déclaré que « si ces allégations sont vraies, il y aura de graves conséquences car notre amitié et nos partenariats sont fondés sur des valeurs communes ».
Des alliés économiques de longue date
Ces mises en garde occidentales sont d’autant plus surprenantes que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont passé d’importants contrats d’armement avec Riyad, dans le cadre de la guerre menée par le régime au Yémen.
La France, qui livre également des armes à l’Arabie saoudite, reste quant à elle plus discrète et se déclare simplement « préoccupée par la disparition » de Jamal Khashoggi. Ce silence de la diplomatie française a été souligné, notamment par Georges Malbrunot, journaliste au Figaro.
Disparition de Khashoggi: la France remporte la palme de la discrétion. Trump "suit l'affaire de près". Londres menace ce jeudi l'Arabie de "graves conséquences" en cas de responsabilité de Riyad. De son côté, Paris en reste à "souhaiter que toute la lumière soit faite". pic.twitter.com/DM9x7imw23
— Georges Malbrunot (@Malbrunot) October 11, 2018
Accusée de violations des droits de l’homme, l’Arabie saoudite a retiré jeudi après-midi sa candidature d’adhésion à l’Organisation Internationale de la Francophonie dont le 17ème congrès se tient en ce moment en Arménie.
A.D.A