Édouard Philippe ne pourra certainement pas compter sur le soutien de ses anciens collègues. Président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, Bruno Retailleau a annoncé ce mardi matin au micro de France Inter qu’il « ne pens[ait] pas voter » la réforme institutionnelle initiée par Emmanuel Macron (à partir de 14:48). « J’ai lu ce qu’avait écrit au Parisien Édouard Philippe. On ne fait pas une révision constitutionnelle pour punir, pour se venger parce qu’on n’est pas d’accord avec le président du Sénat ou avec un autre homme politique », a développé le sénateur de Vendée.
Sénateur depuis 2004, Bruno Retailleau a ensuite semblé s’interroger sur le déséquilibre entre pouvoir législatif et exécutif, accentué selon lui par la réforme à venir : « Le sens de cette révision, c’est d’affaiblir le Parlement, alors qu’on voit bien que l’exécutif a quasiment digéré l’Assemblée nationale. Est-ce qu’en France on n’a pas une hyper-présidentialisation ? Faut-il donner encore plus de pouvoir dans les mains d’un seul homme ? ».
Autre inquiétude du sénateur LR : que la baisse du nombre d’élus n’ait pas le souci de la représentation de l’ensemble du territoire. « On peut très bien abaisser le nombre d’élus mais respecter en même temps une juste représentation de tous les territoires de France, les villes, les petites villes, et les campagnes ». Avec « entre 20 et 25% de baisse on parvient à représenter les territoires », a-t-il jugé, alors que l’exécutif propose une réduction de 30% des parlementaires.
Théo Meunier avec AFP