C’est une réussite de haut niveau : la majorité des étudiants de la filière de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) trouvent un emploi immédiatement après leur cursus. Pour comprendre ce phénomène, décryptage d’un parcours universitaire qui concilie connaissances scientifiques et excellence sportive.
Jamais la filière Staps n’a été aussi populaire depuis sa création en 1974. Elle est une des plus prisées par les futurs étudiants : La plateforme Admissions Post-Bac (APB), sur laquelle doivent postuler les bacheliers, enregistre toujours plus de demandes chaque année pour les licences en sciences du sport, comme le montre l’infographie ci-dessous :
Les études de Staps (licence en trois ans puis possibilité de poursuite en master) visent à combiner maîtrise des connaissances scientifiques liées au sport et une pratique de bon, voire de haut niveau. Contrairement à ce que l’ont pourrait croire, on ne fait pas que du sport : les heures consacrées à la pratique sportive ne représentent qu’un tiers de l’enseignement. Le reste est dédié aux sciences (biologie, anatomie, physiologie, biomécanique…) et aux sciences humaines (psychologie, sociologie, histoire du sport…). Des modules de formation en secourisme et en informatique complètent le programme.
Comment explique-t-on le succès d’une filière qui, il y a encore peu de temps, était considérée comme une voie de garage pour des étudiants qui ne brillaient qu’en cours d’EPS ?
Un emploi à la clé
C’est une des forces de la filière : Le taux d’insertion dans la vie professionnelle est excellent. L’université Paris -Descartes réalise depuis plusieurs années des suivis des étudiants sortis de Staps. Ainsi, sur les onze personnes concernées par la dernière étude sur la formation Sciences du sport, dix ont trouvé un emploi 30 mois après leurs études. Par ailleurs, une majorité d’entre eux est employée en CDI.
Cette réussite s’explique d’abord par la variété des métiers du sport : accompagnement adapté de personnes handicapées, demande de coachs grandissante dans les salles de sports, travail dans l’événementiel ou recrutement dans les clubs : autant de secteurs qui ont toujours besoin de professionnels.
Du sport… mais pas que
Les universités ont également changé leur manière de promouvoir les études en STAPS. « Nous avons arrêté de communiquer uniquement sur le sport, précise Amélie Murat, Responsable du service professionnalisation et communication au sein de l’UFR STAPS de l’Université de Poitiers. Nous voulons avant tout former des jeunes sportifs avec un cerveau, des vrais professionnels, extrêmement compétents dans leur domaine et pas simplement des sportifs de haut niveau ». Il existe cinq formations qui préparent les étudiants à travailler dans différents secteurs :
Le revers de la médaille
Le succès des études Staps reste toutefois à nuancer. Premièrement, une partie non-négligeable d’étudiants en STAPS abandonnent en cours de L1 ou trouve un travail dans un secteur totalement différent une fois diplômés. De plus, le succès se retourne parfois contre les universités : les capacités d’accueil sont insuffisantes, et les conditions d’études se dégradent : amphithéâtres trop petits, matériel insuffisant, obligation de trouver des salles sur d’autres campus… De nombreux bacheliers n’étaient pas assurés de pouvoir entrer en Staps en septembre ( 83 000 attendaient encore une réponse après le seconde phase APB du 26 juin 2017) et d’autres se sont retrouvés sur la carreau début septembre, les filières étant toutes complètes.
Autre défi d’avenir pour la filière Staps : la féminisation des effectifs. Le cursus est encore un univers très masculin où les filles ne représentent que 29% des étudiants.
Clément Dubrul et Asmaa Boussaha