La fête nationale espagnole se déroule cette année dans l’ombre de la crise d’indépendance catalane. L’occasion pour Madrid de réveiller le patriotisme du peuple espagnol.
Des drapeaux espagnols ornent les balcons de Madrid ce jeudi 12 octobre. Ils décorent le parcours que suivront 3 900 militaires au cours de la journée lors de leur parade annuelle. Comme chaque année, l’Espagne fête son Día de la Hispanidad, jour de fête nationale. Et ce alors que le pays traverse sa crise la plus grave depuis des décennies. La Catalogne a jusqu’au 19 octobre pour revenir sur sa déclaration d’indépendance. Si la Catalogne ne cède pas, Madrid prendra le contrôle de la Catalogne comme le lui permet l’article 155 de la Constitution.
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Cette année, la célébration se fait sous le signe de l’unité nationale, avec pour slogan « fiers d’être espagnols ». Un cri de ralliement lancé par la ministre de la Défense María Dolores de Cospedal. C’est une démonstration de force que prévoit le gouvernement. Exceptionnellement, la police nationale est aussi conviée à défiler. Deux semaines plus tôt, celle-ci était accusée d’être intervenue trop durement lors du référendum d’autodétermination. Et, le ministère de la Défense a diffusé une vidéo montrant les prouesses militaires de Madrid, notamment des avions de combat.
« Ils ont plus peur du dialogue que de la violence »
« On demande le dialogue et on nous répond en mettant le 155 sur la table. Entendu », a réagi Carles Puigdemont mercredi soir, qui continue à défier Madrid. Dans un tweet, il a ajouté : « Ils ont plus peur du dialogue que de la violence ».
Demanes diàleg i et responen posant el 155 damunt la taula. Entesos.
— Carles Puigdemont (@KRLS) 11 octobre 2017
Els espanta més el diàleg que la violència: « Un sindicat policial, agressiu contra el diàleg » via @elnacionalcat https://t.co/zzDSYmzu7M
— Carles Puigdemont (@KRLS) 11 octobre 2017
Le recours à la violence pour mettre un terme à la crise catalane n’est pas exclu, faisait savoir le ministre des Affaires étrangères espagnol Alfonso Dastis, interviewé ce jeudi par la chaîne CNews. « Nous espérons qu’il n’y aura pas besoin d’utiliser la force », a-t-il ajouté. Le ministre espère « ne pas devoir recourir à » l’arrestation de Carles Puigdemont et de son entourage, dans le cadre d’une enquête judiciaire pour sédition.
– Jean-Gabriel Fernandez