Trois associations ont plaidé aujourd’hui devant le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer. Elles ont assigné la préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio en justice, à qui elles reprochent le traitement des mineurs isolés de Calais lors du démantèlement de la jungle. Les trois associations, le Gisti (Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés), l’ADDE (Avocats pour la Défense des Droits des Étrangers) et le SAF (Syndicat des Avocats de France), ont ainsi demandé un référé en justice après que plus de 1600 mineurs ont été placés en Centres d’accueil et d’orientation pour mineurs (CAOMI).
Les avocats demandent à ce que soient transmis aux juges les noms, prénoms et destinations de chaque enfant. Ils souhaitent en outre qu’un cahier des charges soit transmis à chaque centre. Fabienne Buccio a été accusée par les représentants des associations de vouloir « se débarrasser du problème. »
D’après les informations de « La Voix du Nord », la majorité de ces mineurs n’avaient pas l’intention de quitter Calais, et voulaient rejoindre l’Angleterre. Après le démantèlement, une grande partie d’entre eux a été placé en CAP (Centre d’accueil provisoire), pour être « mis à l’abri ». Pour faire face à l’afflux de jeunes et désengorger les centres calaisiens, les jeunes ont ensuite été évacués dans quelques 60 CAOMI en France. Selon les représentants de la préfète, ils auraient été « informés de la situation » et il n’y aurait eu « aucune atteinte à la liberté individuelle des mineurs. »
Le tribunal rendra sa décision en délibéré vendredi à 9 heures.