Le ministre des Affaires étrangères devrait quitter ses fonctions actuelles pour s’installer dans le fauteuil de président des Sages.
Nos confrères de RTL l’ont annoncé ce mardi midi : Laurent Fabius serait sur le départ. Selon la radio, le président François Hollande l’aurait en effet choisi pour présider le Conseil constitutionnel. Si cela venait à se réaliser, le ministre des Affaires étrangères prendrait la place de l’actuel président Jean-Louis Debré, dont le mandat arrive à échéance le 4 mars, et ce pour une durée de 9 ans. Le Conseil constitutionnel se compose de neuf membres, chacun élu pour neuf ans, et il se renouvelle d’un tiers tous les trois ans. Les présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat doivent également présenter un candidat à l’entrée dans le Conseil des Sages. Claude Bartolone a choisi Corinne Luquiens, actuellement secrétaire générale de la chambre basse. De son côté, Gérard Larcher, le président du Sénat, annoncera son ou sa candidat(e) au même moment que François Hollande.
En cas de désignation de Laurent Fabius, la place au Quai d’Orsay serait vacante. Plusieurs noms ont déjà été avancés pour le remplacer. Le plus récent est celui de Martine Aubry, ce matin-même. La maire PS de Lille s’est empressée de démentir l’information. Avant elle, c’est Ségolène Royal qui fut un temps pressentie, de même que Jack Lang, Hubert Védrine, ou encore Elizabeth Guigou.
L’identité de ce remplaçant mystère devrait être révélée demain. Le départ de Laurent Fabius occasionnerait alors un remaniement ministériel. Une thèse corroborée par la soumission de quatre noms par François Hollande à la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique, institution chargée de passer au peigne fin les patrimoines des futurs élus ou … ministres.
L’Assemblée nationale aux trois-quarts vide a voté ce lundi 8 février vers 22h la constitutionnalisation de l’état d’urgence par 103 voix contre 26 et 7 abstentions. Le texte initial a notamment subi deux modifications: la fixation de la prorogation de l’état d’urgence à quatre mois maximum et l’impossibilité de dissoudre l’Assemblée nationale pendant cette période. Deux mesures qui ont fait des vagues au sein de l’Hémicycle.
Le premier round du projet de révision constitutionnelle a été tranché à l’issue de plusieurs heures de débat et d’un vote fortement marqué par l’absentéisme. Il s’agit du premier article d’un projet de révision hautement symbolique qui inclue notamment la déchéance de nationalité. Pourquoi inscrire l’état d’urgence dans la loi des lois ? Ce qui va changer en 3 points.
Quatre mois renouvelables
C’est une question au moins aussi polémique que la déchéance de nationalité : l’état d’urgence doit-il être prolongé ? Par définition, cet état ne peut être que temporaire. Sa durée initiale est actuellement fixée à 12 jours. Mais le Parlement peut, comme il l’a fait à la suite des attentats du 13 novembre, décider de le prolonger. Le Sénat planche d’ailleurs ce mardi 9 février sur une reconduite d’une durée de trois mois à partir du 26 février prochain. Le premier article de la révision constitutionnelle voté ce lundi 8 février fixe un nouveau cadre pour cette prorogation. Désormais, elle ne pourra excéder une durée de quatre mois mais reste, en revanche, renouvelable après un vote du Parlement. C’est un amendement UDI, avec un avis favorable du gouvernement, qui est à l’origine de cette restriction. Pour justifier le choix des quatre mois, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde a établi un parallèle avec le délai qui préside aux interventions militaires de la France. De son côté, Manuel Valls, s’il estime que cet amendement « ne repose pas sur des éléments précis » a salué une durée « raisonnable » qui donne « suffisamment de temps pour faire face au menace ».
Une Assemblée nationale indissoluble
Mais c’est un autre amendement qui aura réussi à provoquer l’ire du Premier ministre. En marge du premier article de la révision constitutionnelle, les députés ont également voté en faveur de l’indissolubilité de l’Assemblée nationale pendant l’état d’urgence sur proposition socialiste. Une mesure fustigée par les députés LR présents lors du vote mais également par le gouvernement. Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a ainsi immédiatement fustigé la mesure sur Twitter.
La suppression de la dissolution pendant l’état d’urgence votée par la majorité constitue une faute grave#directAN
Manuel Valls, appuyant à demi-mots la position de Ciotti, a affirmé que la mesure ouvrait « trop de problématiques » et qu’il fallait s’en tenir « au cadre tel qu’il a été défini dans un souci d’unité et de rassemblement ». Le locataire de Matignon peut pousser un soupir de soulagement. Le cadre a été globalement respecté. Les parlementaires ont par exemple refusé qu’une loi organique, et non une simple loi ordinaire, fixe les mesures de police administrative autorisées. Un refus qui n’a pas été du goût des députés EELV. Face aux assauts répétés de Cécile Duflot en faveur d’un encadrement plus strict de l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a vivement réagi, non sans ironie : « comme si l’état d’urgence était le danger, pas le terrorisme ».
Un article liberticide ?
Et le locataire de Beauvau d’égrainer les chiffres de l’après-13 novembre. 83% des assignés à résidence et 61% des perquisitions ont concerné « des personnes de l’islamisme radical » qui étaient fichées, et le reste portait sur des « réseaux délinquants » pouvant être en lien, a-t-il affirmé. Des chiffres loin d’emporter l’adhésion des 26 députés qui ont voté contre le premier article du projet de révision constitutionnelle. Parmi eux, des écologistes, des socialistes « frondeurs » ainsi que des députés LR. Ils ont tour à tour condamné un article synonyme de « recul de nos libertés » selon les mots de Noël Mamère (groupe écologiste). Faux, répond le gouvernement par le biais de son nouveau garde des Sceaux. D’après Jean-Jacques Urvoas, avec le vote de cet article, « les libertés publiques ne pourront que mieux se porter ». Et le ministre de la Justice d’ajouter que « dans toutes les législations européennes, les états d’exception figurent dans la Constitution ». La France ne devrait donc plus faire office d’exception si cet article venait à être entériné par le Sénat puis par le Congrès. Et il a de bonnes chances de l’être. La réforme de l’état d’urgence n’avait pas été débattue depuis sa création en 1955, en pleine guerre d’Algérie.
Kantar Media vient de publier un chiffre surprenant : 2 insultes par seconde sont publiées sur les réseaux sociaux. L’injure est reine sur le web et ce sont les jeunes qui en font les frais en premier. La cyberviolence persévère et les « haters » prolifèrent grâce à la protection de l’anonymat.
« Pute », « salope », connard »,… Les insultes fusent sur les réseaux sociaux. Une étude publiée début février par Kantar Media* révèle que les messages offensants sont en hausse de 3 points en un an seulement, de 2014 à 2015. Selon Respect Zone, une association qui lutte contre la cyberviolence, presque un adolescent sur deux avoue s’être déjà fait injurier ou harceler sur le web. Ceux qu’on appellent les « haters » (ceux qui haïssent, ndlr) se font de plus en plus fréquents sur internet : Respect Zone comptait 14 880 signalements en 2013, contre 10 000 l’année précédente. Mais un tiers des jeunes se retient d’en parler.
Aujourd’hui plus que jamais, les solutions se font urgentes. Respect Zone a notamment lancé un label ainsi qu’un plug-in original pour ridiculiser les haters au lieu de leur donner un quelconque crédit.
Il en existe deux. Le premier prend la forme d’une cabine classique mais dans laquelle il n’y a pas forcément un dispositif de mesure de la vitesse. Certaines seront donc vides, et impossible pour l’automobiliste de savoir lesquelles. Les dispositifs seront régulièrement déplacés dans les cabines de telle sorte à varier les zones à couvrir.
Le second radar, signalé par un panneau, est lui aussi susceptible d’être vide. Pas de multiplication des radars donc. Ce modèle sera expérimenté en 2017.
Quelle mise en place ?
Onze cabines ont été déployées sur 37 km sur la départementale 939 entre Aubigny-en-Artois et Le Parcq, à l’ouest d’Arras (Pas-de-Calais). Pour une raison simple : cette portion est un nid à accidents. En 5 ans, on dénombre 6 morts et 28 blessés graves.
Entre 10 000 et 12 000 radars leurres doivent être installés en France dans le cadre du projet dévoilé en octobre dernier par le gouvernement. A titre de comparaison, 4 200 radars sont actuellement en service. Le dispositif doit donc permettre de quadrupler le nombre de zones couvertes par des radars.
D’où vient cette curieuse idée ?
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la Suisse ont déjà appliqué ce système. La ville de Genève a ainsi installé 156 emplacements… mais seulement 15 radars. Une mesure qui permet de réduire les dépenses de la commune sans perdre en efficacité. Plus près de nous, à Melgven, dans le Finistère, certains riverains excédés par la vitesse des automobilistes avaient installé une “poubelle customisée”. Convaincant, mais la police n’avait pas apprécié la chose.
Louis Mondot