Accident de car mortel à Rochefort : 6 adolescents tués

Jeudi matin, un accident de car a coûté la vie à six adolescents à Rochefort, en Charente-Maritime. Le président de la République François Hollande souhaite que « toute la lumière » soit faite sur l’accident. La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, qui a la tutelle des transports, et la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem se sont rendues sur place.

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Six adolescents ont été tués ce jeudi 11 février dans un accident entre un minibus scolaire et un camion de 13 tonnes. Le bilan fait aussi état de trois blessés légers, dont le conducteur du minibus. Huit autres adolescents sont sortis indemnes de la collision frontale, qui a eu lieu vers 07h15 dans une rue de Rochefort longeant les quais du port de commerce, au centre de la commune de 25000 habitants. Le véhicule transportait 17 à 18 personnes et le poids lourd était chargé de gravats, selon les premiers éléments de l’enquête. Cet évènement fait suite à un accident similaire dans le Doubs ayant causé la mort de deux adolescents et fait sept blessés légers mercredi 10 janvier. Le camion venait de l’île d’Oléron et se dirigeait vers Surgères.

Les blessés ont été orientés vers les hôpitaux de La Rochelle et Saintes, précise la préfecture de Charente-Maritime dans un communiqué. Neuf autres personnes ont été prises en charge par les services de secours, ajoute la préfecture, sans donner de précisions sur l’état des chauffeurs des deux véhicules impliqués.

« Vous imaginez les dégâts, le carnage« 

Selon Hervé Blanché, maire de Rochefort, le camion qui transportait des gravats « a perdu son chargement, la ridelle s’est ouverte au passage du bus« , éventré du côté gauche à la base des vitres. Selon lui, le temps était modérément pluvieux au moment de l’accident mais la pluie ne semble pas en cause et la rue où l’accident est survenue, qui longe la zone portuaire, ne présente pas de problème de circulation particulier. « La ridelle était ouverte à peu près à un angle de 90 degrés lorsque la camion a croisé le bus, et est venue le trancher à peu près à hauteur des vitres« , a précisé Jérôme Servolle, du syndicat Unsa Police, interrogé sur BFMTV. « Vous imaginez les dégâts, le carnage« , a-t-il souligné, indiquant que la sortie des corps était en cours peu avant 10h00.

L’autocar blanc était déchiqueté sur toute sa longueur du côté gauche, juste sous le niveau des vitres dont la plupart ont volé en éclats, ont constaté des correspondants de l’AFP. L’impact le plus important se trouvait à l’arrière gauche du véhicule, sans qu’on sache dans l’immédiat si le camion à l’origine du drame doublait l’autocar ou le croisait de face. Selon un porte-parole du groupe Keolis (filiale de la SNCF), ce car appartient au réseau départemental Les Mouettes, opéré par une filiale de Keolis Littoral.

Pour le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies: «  Il n’est pas du tout normal qu’un camion de ce type et transportant des gravats perde totalement son chargement pour aller tuer des enfants, c’est ça la question qui est posée a priori ce matin« .

Ségolène Royal et Najat Vallaud-Belkacem sur place

« Suite au terrible drame survenu en Charente-Maritime impliquant un minibus scolaire, Ségolène Royal se rend sur place pour soutenir les familles dans la détresse » a déclaré un porte-parole de la ministre, ajoutant qu’elle serait sur place en milieu de matinée. L’accident a suscité de vives réactions de la part des membres du gouvernement:

 

 

François Hollande a ajouté que « toute la lumière devra être faite sur les circonstances de ce drame » et adresse aux proches des victimes ses sincères condoléances et les assure de la solidarité de toute la Nation. Selon la présidence, « le plan NOVI (Nombreuses victimes) a été immédiatement déclenché et tous les services sont sur place pour apporter les secours nécessaires et accompagner les familles« .

 

Pourquoi le site d’information Bastamag est jugé pour diffamation

Chairman and CEO of French industrial group Bollore, Vincent Bollore attends a press conference for the launch of the "BlueTruck" Metro, a new electric bus aimed at delivering fresh goods, on December 10, 2015 in Paris. The "BlueTruck" Metro is the result of a partnership between Metro Cash & Carry France and the branch of Bollore group, Blue Solutions. The new bus is displayed on the sidelines of the COP21, climate summit, taking place at Le Bourget, on the outskirts of Paris. / AFP / ERIC PIERMONT
Vincent Bolloré à Paris, le 10 décembre 2015. PHOTO AFP / ERIC PIERMONT

Ce jeudi 9 février à 13h s’ouvre le procès en diffamation contre le site d’information Bastamag au Tribunal de grande instance de Paris. Le groupe Bolloré avait porté plainte pour un article sur l’accaparement de terres en Afrique et en Asie par des fonds d’investissement ou des multinationales. Parmi les sociétés citées, la filiale luxembourgeoise Socfin, dont le groupe Bolloré est actionnaire à hauteur de 39%. Publié en octobre 2012, l’article se basait notamment sur des rapports d’ONG pour étayer ses informations.

La plainte vise également Pierre Haski, directeur de publication de Rue89 pour avoir repris l’article dans la catégorie “meilleur du web”. La journaliste Dominique Martin Ferrari et trois autres personnes sont aussi jugées pour avoir relayé l’article sur leur blog.

Dans un article paru le 5 février, Bastamag se demande s’il est “encore possible d’évoquer les activités du groupe Bolloré et leurs impacts sociaux et environnementaux”.

Louis Mondot

Corruption dans le tennis : maintenant, place aux arbitres

Après l’athlétisme et le football, c’est le tennis qui est à son tour frappé par la corruption.  Après les révélations faites le mois dernier sur de possibles cas de tricheries de la part de joueurs dans le tennis, c’est maintenant au tour des arbitres.

 

                                              

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                                                                                              Credit Photo : Afp le 09 /02 /2016 

 

The Guardian  a révélé mardi 9 février que deux arbitres avaient été suspendus l’année dernière par la Fédération internationale de tennis (ITF), après avoir été impliqués dans une vaste affaire de paris truqués. Cette affaire intervient moins d’un mois après le soupçon pesant sur 16 joueurs pour corruption et trucage de leurs matchs. Cette fois-ci, c’est au tour des arbitres d’être accusés. Pourquoi les affaires de corruption dans le monde du tennis font-elles si peu de bruit ? Y avait-il des affaires similaires auparavant, passées sous silence ?

Complicité pour validation de points

Le Kazakh Kirill Parfenov et le Croate Denis Pitner ont été suspendus après avoir manipulé des résultats de matchs et fait du parrainage sur des sites de paris sportifs. Le premier a été suspendu à vie en février 2015, et le deuxième suspendu d’un an en août dernier après avoir notamment transmis à un entraîneur une information sur la santé d’un joueur et parié sur certaines rencontres. Selon The Guardian, « ces personnes avaient volontairement tardé à valider les points sur leurs tablettes lors de matchs sous leur supervision pour permettre à des parieurs de placer leur mise en sachant déjà ce qu’il s’était passé. Certains auraient même directement prévenu des complices entre le point et sa validation. » Depuis un accord passé en 2012 entre l’ITF et la société Sportradar, il est désormais possible de parier en live sur des rencontres mineures du circuit.

La réaction tardive de la Fédération international de tennis

La sanction était discrète et l’ITF ne l’a pas rendue public. Mais après l’enquête dévoilée par le quotidien anglais sur ces sanctions, la Fédération internationale de tennis a expliqué que « précédemment, le code de conduite de l’ITF pour les arbitres ne permettait pas de rendre publiques les sanctions concernant les officiels. Ce code a été amendé en décembre 2015 afin de pouvoir le rendre public. »

Pour rappel, en janvier dernier, BuzzFeed et la BBC ont dévoilé une vaste affaire de matchs truqués lors de la décennie écoulée. Parmi eux, 16 joueurs du top 50 mondial ont été signalés au comité éthique du tennis.

                                                                                       

Le tennis est t-il un sport victime du parrainage ?

Plusieurs tennismen se sont exprimés sur ce sujet et la plupart d’entre eux affirment que les matchs truqués sont plus graves que les affaires de dopage. Dans le monde du tennis, on trouve des sportifs de seconde classe qui jouent dans des tournois de secondes zones. Mais très vite, ils sont victimes de leur choix étant donné que la plupart d’entre eux ne font pas partie du top 100 mondial, ce qui les conduit à aller vers les sites de parrainage. Un simple clic, quelques contacts avec des arbitres plus ou moins connus, voilà qui fait de l’argent facile et qui encourage plusieurs tennismen à prendre ce risque. Cette méthode (légale) permet à ces tennismen de seconde classe de payer leurs déplacements (entre 2 et 3 fois par mois), leurs hôtels et leur entraîneur.  Par contre la vie d’un tennisman peut basculer d’un moment à l’autre s’il intègre les grandes tournois de grands Chelem, où les salaires et les récompenses sont meilleurs. Un simple exemple : les trois meilleurs joueurs de tennis du monde Federer, Djokovic ou Nadal gagnent entre 30 et 60 millions d’euro par an. 

Wassim Sabri Alem

Conférence santé: les médecins dénoncent une mascarade

Ce jeudi 11 février, le Conseil économique, social et environnemental accueille la grande conférence de santé. Voulue par la ministre de la Santé Marisol Touraine, elle doit compléter la loi santé promulguée en janvier. Les principaux syndicats de médecins libéraux, eux, n’iront pas et dénoncent une « mascarade ».

 

French Health Minister Marisol Touraine (L) and French Finance Minister Michel Sapin leave the Elysee palace following the weekly cabinet meeting on February 10, 2016. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP / STEPHANE DE SAKUTIN
AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

 

Annoncée en mars après la manifestation qui avait réuni entre 19 000 et 40 000 professionnels de santé dans les rues de la capitale, la conférence de santé qui s’ouvre ce jeudi va réunir  plus de 300 représentants de médecins hospitaliers, d’organisations étudiantes, d’infirmiers, de paramédicaux ou de pharmaciens dans les locaux du Conseil économique et social et environnemental (CESE), à Paris. 

Face à des professionnels de santé échaudés par l’adoption en décembre de la loi santé et de sa mesure phare, le tiers payant généralisé, le premier ministre Manuel Valls devrait au contraire annoncer des mesures « consensuelles » destinées à répondre à diverses revendications syndicales en matière de formation ou d’amélioration des conditions d’exercice.

Qu’il s’agisse de l’amélioration de la protection sociale des médecins installés en secteur 1 ou d’une modulation régionale du numerus clausus pour mieux réduire les disparités d’implantation des médecins, ces petits gestes pourraient se montrer insuffisants pour répondre à la colère de médecins libéraux qui avaient été brutalement contraints d’interrompre leur mouvement de protestation contre le tiers payant après les attaques terroristes du 13 novembre.

Preuve de ce mécontentement, seul le syndicat MG France a répondu présent à l’appel du gouvernement. Les autres ont décidé de boycotter la réunion et tenir des assises de la médecine libérale dans un hôtel parisien.  À défaut des médecins libéraux, les représentants des professions paramédicales, des hospitaliers, des jeunes médecins et des patients seront eux présents. Chacun venant avec ses propres doléances. Au total, une vingtaine de propositions devraient être présentées par le Premier ministre ce soir. 

 

ADM avec AFP