Les Français sont-ils accros aux sites et applis de rencontres ? Une nouvelle étude prouve que les sites de rencontres ne sont pas des incubateurs de la romance.
Selon un étude de 2014, un tiers des Français trouve l’amour (ou les coups d’un soir) en ligne. C’est sûr que Tinder, EasyFlirt ou e-Darling ont trouvé en France des fidèles. Mais selon Marie Bergström, auteure d’un étude Ined publié ce mercredi, la réalité du modern love à la française se montre bien différente des idées reçues auparavant. Dans son enquête, la sociologue révèle que l’on n’est pas tant accros que ça aux sites de rencontres que l’on croyait, et présente les premières statistiques fiables sur les sites de rencontre en France.
En 2006, alors que 42% des ménages français avaient accès à Internet, 10% étaient déjà connectés aux sites de rencontres. Le marché de l’amour en ligne s’est gonflé avec la démocratisation des smartphones et des applis basées sur la géolocalisation. AdopteUnMec, Happn et même le récent Once sont des technologies made in France pour persévérer dans sa quête de l’amour. Mais si on se sert de plus d’une centaine des outils aujourd’hui, le nombre des utilisateurs n’aurait apparemment pas suivi la production massive des sites et applis de rencontres.
Draguer en ligne, c’est pour les jeunes ?
Par sa majorité de célibataires, le marché des sites de rencontres s’est en fait concentré sur les jeunes de 18 à 30 ans, et plus particulièrement les hommes. Selon l’étude, ceux-ci se mettent en couple plus tardivement que les femmes. Mais à partir de 46 ans, la balance s’inverse du côté des femmes, plus nombreuses à cette âge-la à vivre seules, et donc davantage promptes à faire des rencontres en ligne.
Pour toujours ou pour une soirée ?
Selon l’étude, les sites donnent plus souvent lieu à des relations éphémères qu’à des couples stables. Sur l’ensemble de la population, seuls 2 % déclarent avoir trouvé leur compagnon en ligne, tandis que 7% avouent avoir connu des relations soit amoureuses, soit uniquement sexuelles. Pour ce qui est des personnes homosexuelles, les sites apparaissent comme le moyen principal par lequel lesbiennes et gays rencontrent leur conjoint. Parmi les personnes ayant connu leur partenaire actuel (de même sexe) entre 2005 et 2013, une personne sur trois l’a fait sur un site.
Si des rencontres sur Internet se finissent rarement en échange d’alliances, la toile représente encore une seconde chance pour ceux qui tentent de refaire leur vie après un premier mariage. Entre 2005 et 2013, 10% des secondes unions résultent d’une rencontre sur internet, alors que c’est le cas pour seulement 5 % des premières unions.
Finalement, Bergström conclue que « si les sites de rencontres sont largement utilisés, ils jouent un rôle modeste dans la formation des couples. » C’est-à-dire que les vieilles astuces pour trouver sa moitié sont encore les plus efficaces. Mais par où commencer ? Par ordre de chance de réussite, Bergström cite le lieu de travail, les soirées entre amis, les lieux publics ou « l’espace domestique » (chez soi ou chez des autres) comme potentiels contextes de rencontre. Alors si vous n’avez pas trouvé le grand amour quelques jours avant la Saint-Valentin, laissez l’iPhone de côté et tentez le flirt a l’ancienne.
Fernanda Moura Guimarães