Débuté le 11 janvier dernier au matin, le procès de l’infante Cristina d’Espagne, de son mari et de 16 autres personnes reprendra demain matin. Accusée de fraude fiscale elle encourt jusqu’à 8 ans de prison.
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Déchue de son titre de duchesse par son frère Felipe VI, humiliée et bannie de la famille royale, l’infante Cristina comparaîtra demain devant la justice espagnole pour fraude fiscale. Un procès qui s’annonce historique car Cristina est le premier membre de la famille royale espagnole à apparaître sur le banc des accusés depuis le retour de la monarchie en 1975.
Accusée de fraude fiscale, L’infante a toujours soutenu qu’elle faisait une confiance aveugle à son mari. Son avocat, Miquel Roca, un des pères de la Constitution espagnole de 1978, mais aussi le parquet, représentant l’Etat, avaient demandé l’annulation de la mise en examen de l’infante. Sans succès. Elle encourt une peine pouvant aller jusqu’à 8 ans de prison. Son mari, Iñaki Urdangarin, encourt lui une peine beaucoup plus lourde. Accusé d’avoir détourné 6 millions de fonds publics à travers la fondation Noos, mais aussi de fraude fiscale, trafic d’influence, escroquerie et blanchiment d’argent, sa peine pourrait atteindre 19 ans de prison. Du jamais vu dans l’histoire de la famille royale espagnole.
– Felipe VI dans l’oeil du cyclone –
Même si ce procès n’est pas celui du palais, cette affaire de corruption à mis à mal l’institution monarchique. D’abord parce qu’il a été prouvé que l’époux de l’infante, Inaki Urdangarin utilisait le carnet d’adresse de son épouse pour faire des affaires avec les administrations publiques régionales de Valence et des Baléares. Ensuite parce que le refus du parquet de poursuivre l’infante a été perçu par beaucoup d’espagnols comme une manoeuvre politique pour lui éviter d’être jugée. C’est d’ailleurs cette affaire qui a contribué à la chute de popularité de Juan Carlos et à sa décision d’abdiquer en 2014.
Soucieux de ne pas commettre les mêmes erreurs que son père, le roi Felipe VI , s’est engagé lors de son couronnement le 10 juin 2014 à restaurer le prestige de la Couronne espagnole, promettant «une conduite honnête et transparente». Lors de la mise en examen de l’infante le palais royal a publié un communiqué prenant acte de la décision des juges et affirmant ne pas se mêler des décisions judiciaires. Figure du renouveau, son rôle dans l’élaboration d’un nouveau gouvernement à été salué par la presse comme par les hommes et femmes politiques de tous bords confondus.
Alexandra del Peral