Débuté samedi dernier, la semaine du développement durable se terminera vendredi 5 juin. Pour l’occasion, l’association Le Chaînon Manquant, créée en 2014, récupère les invendus des enseignes du 14e arrondissement pour les redistribuer aux associations du secteur. Toute la journée, Julien Meimon, directeur exécutif de l’association, et Ninon Chappet ont sillonné les rues à bord de leur fourgon réfrigéré, afin d’apporter des denrées alimentaires aux plus démunis.
Mettre en lien professionnels et acteurs sociaux
La lutte contre le gaspillage alimentaire, c’est toute l’année pour les deux salariés et la dizaine de bénévoles de l’association. Leur but : redistribuer les surplus des professionnels de l’alimentation aux personnes qui en ont le plus besoin.
Avec le soutien de la mairie du 14e arrondissement, ils ont pris l’initiative d’organiser jusqu’à jeudi une collecte et une distribution en coordination avec les acteurs du secteur. Les denrées non vendues ne sont pas jetées, et peuvent profiter à des personnes en difficulté. Une idée simple, mais qui a besoin du Chaînon Manquant pour pouvoir se réaliser concrètement.
Catherine Chevalier a suivi le projet depuis ses débuts. Conseillère déléguée à la mairie du 14e arrondissement chargée de l’économie circulaire, elle s’est chargée de contacter les différents restaurants, épiceries et supermarchés du secteur pour leur faire part de cette initiative. Les enseignes participantes ont ensuite été mises en relation avec l’association qui passe récupérer les denrées chaque matin.
Récupération et distribution
Le circuit est on ne peut plus court. Après avoir contacté les enseignes, Julien et Ninon s’activent pour récupérer au plus vite les invendus. Le parcours n’est pas encore tout à fait rodé, mais l’accueil des commerçants est chaleureux.
Au menu: fenouil, oignons, yaourts, salade, harengs, carottes rapées, sandwichs, plats préparés et plateaux repas en tout genre. Chaque jour, des produits différents mais un même objectif: livrer les denrées aux associations avant le repas du soir, tout en respectant la chaîne du froid. Le timing est serré, et Julien et Ninon doivent jongler entre les produits dont ils disposent et ce dont les associations ont besoin.
De Walid, employé dans une épicerie participante, à Nicolas, qui travaille pour l’association Coallia, tout le monde est gagnant. Les enseignes font un bon geste qui profitera ensuite aux personnes en difficulté de l’arrondissement.
Après plusieurs arrêts aux Enfants du Canal, à Coallia et à Urgence Jeunes, les deux compères font un écart et concluent leur journée dans le 13e arrondissement, avec un passage boulevard Vincent Auriol. Chaque soir, l’association Aurore accueille plus de 300 personnes pour le dîner. Pour ces individus en difficulté, se nourrir correctement n’est plus une priorité. L’action du Chaînon Manquant devient alors primordiale. Dominique Kabongo, agent d’accueil pour l’association, se félicite de l’arrivée de produits frais et de qualité qui amélioreront le repas du soir.
Au-delà de la mission première de l’association, certes indispensable, c’est également une certaine idée du vivre ensemble qui est défendue par Le Chaînon Manquant. Au sein d’un même arrondissement, il est possible de faire en sorte que tout le monde puisse manger à sa fin. Les inégalités ne seront pas réduites, mais l’envie et l’effort sont là. Au contact des restaurateurs, des commerçants, des bénévoles des associations, la mission de l’association prend tout son sens et chacun se sent utile.
Demain matin, Le Chaînon Manquant a une nouvelle fois rendez-vous à Roland Garros pour récupérer les denrées alimentaires non-utilisées. Le tennisman Gaël Monfils est même devenu le parrain de l’association en juin dernier. L’occasion de mettre en lumière tous les services (gagnants) rendus par l’association.