Pour les usagers de transports en commun en Ile-de-France, c’est le moment de faire sa demande d’abonnement ou de renouvellement pour la rentrée 2015. Avec la mise en place du tarif unique, de nombreux Franciliens vont faire des économies. Reste à savoir à qui s’adressent ces nouveaux tarifs et qui va vraiment y gagner.
Garantir l’unité régionale, amorcer la transition écologique et redistribuer le pouvoir d’achat, telles sont les ambitions du nouveau passe Navigo à tarif unique. Cette promesse électorale de la majorité régionale PS-EELV a été votée en décembre 2014 par le Syndicat des transports d’Ile de France (STIF) et entrera en vigueur dès la rentrée de septembre 2015.
À quoi sert le dézonage ?
Jusqu’à présent, la région Ile-de-France était découpée en cinq zones, la zone 1 correspondant à Paris intra-muros. Pour obtenir un passe Navigo, il fallait choisir au moins deux zones. Un habitant de la zone 5 travaillant à Paris, payait alors 113,20 €, tandis qu’un Parisien travaillant dans sa ville ne payait que 67,10 €. Le dézonage permet de mettre tous les Franciliens sur un pied d’égalité.
Qui bénéficiera du tarif unique ?
Les usagers sortis du système scolaire pourront bénéficier d’un tarif unique fixé à 70 euros par mois, soit 777 € annuel. Le passe unique est également élargi à la carte imagine R, dont bénéficient actuellement 825 000 jeunes dans la région. Le prix pour les étudiants est fixé au tarif de 37,10 euros par mois, soit 333,90 € annuel.
Les tarifs banlieue – Paris avant le dézonage*
* En rouge les tarifs pour les étudiants, en bleu les tarifs pour les usagers non scolarisés.
En revanche, les lycéens et les collégiens, qui dépendent également d’un abonnement imagine R, ne pourront pas bénéficier de ces nouveaux tarifs. De fait, un lycéen qui voudrait bénéficier d’une carte de transport sur toute la région paiera 741,50 € par an. C’est 400 € de plus que ce que va dépenser un étudiant pour un forfait dézoné.
Pourquoi les lycéens et les collégiens ne sont pas concernés par le tarif unique ?
Pour le moment, difficile de comprendre pourquoi la mesure ne s’applique pas aux élèves du secondaire. Interrogés sur la question, le STIF et la région Ile de France n’ont pas donné de réponse. « Les lycées et collèges sont souvent à proximité du lieu d’habitation, mais cela n’explique pas les écarts de prix. J’ai reçu la semaine dernière le formulaire de renouvellement d’abonnement pour ma fille au collège et en effet rien a changé ! », s’étonne Valérie Thomas, parent d’élève à la FCPE dans les Yvelines.
Est-ce que tout le monde y gagne ?
La nouvelle mesure permettra à 55 % des usagers de faire des économies. Mais d’autres verront le prix actuel de leur abonnement progresser. C’est le cas des 35 % d’usagers non scolarisés des zones 1 et 2 ( Paris et sa proche banlieue) : ils payaient des mensualités de 67,10 € alors que leur prochain abonnement leur coûtera 70 € par mois. Le problème ne se pose pas pour les étudiants : le tarif des zones 3, 4 et 5 est aligné sur celui des zones 1 et 2, soit 37,10 € par mois.
Même problème pour les usagers ayant des forfaits ne couvrant que la banlieue ( zone 2-3, 3-4 et 4-5). Le surcoût sera de 81,6 à 132 euros par an.
Maëva POULET.