La violence entre jeunes et forces de l’ordre n’est pas une problématique franco-française. Coup de projecteur aux Etats-Unis où ces violences défraient la chronique et où, comme en France, les policiers sont dans la majeure partie des cas relaxés par des jurys populaires.
Michael Brown ou encore Eric Garner. Tels sont les noms qui ont émaillé l’actualité américaine ces derniers mois. Tous deux étaient noirs et ont été tués par des policiers blancs. Suite à ces décès, des vagues d’émeutes se sont déroulées dans tous le pays.
Tout commence en août dernier lorsqu’un jeune noir non armé est tué par un policier blanc à Ferguson dans le Missouri. C’est suite à l’acquittement du policier que l’indignation se répand : des manifestations sont alors organisées dans tout le pays par la communauté noire et des militants des droits civiques. Face à l’émoi, le département de justice publie un rapport accablant sur les pratiques racistes de la police et des responsables de la municipalité. Barack Obama, le président américain s’est même exprimé publiquement sur l’affaire et a affirmé que ce qui s’était passé à Ferguson « n’était pas un incident isolé ». Un bureau du ministère de la justice dédié à améliorer les relations entre les policiers et la communauté noire a notamment été créé.
Pourtant malgré de telles mesures la violence à l’encontre des jeunes noirs persiste. Début mars à Madison dans le Wisconsin, Tony Robinson un jeune noir est tué par un policier blanc ce qui entraine plusieurs jours d’émeutes dans la ville. Le 2 avril dernier, un autre jeune noir succombe au tir mortel d’un officier judiciaire de réserve américain provoquant encore une fois des vagues de manifestations. Ce qui provoque l’indignation, c’est dans la plupart des cas, les policiers blancs sont acquittés par des jurys populaires : « le problème est avant tout racial », lâche Danielle Follett, enseignant chercheur en histoire américaine à l’Université de Franche-Comté. « Croire qu’il n’ya plus de racisme envers la communauté noire est une abbération ! Comparer ces violences avec ce qui se passe en France n’est pas entièrement pertinent même si l’on peut relever que les jeunes dont il est question dans les banlieues françaises sont pour la plupart issus de l’immigration africaine… Néanmoins, et j’insiste, les sociétés françaises et américaines sont aux antipodes et ne peuvent être comparées ».