Au Mondial de la moto, on mise sur la sécurité 2.0

En France, le nombre de motards tués sur la route a augmenté en 2017. Reportage à Porte de Versailles où prévention et sécurité sont omniprésents.

Plusieurs startups française allie nouvelles technologies et prévention routière. Ici le feu connecté de Cosmo Connected. ©Hugues Garnier

Plusieurs startups française allie nouvelles technologies et prévention routière. Ici le feu stop pour casque de Cosmo Connected. ©Hugues Garnier

“On verra quand j’aurai 18 ans.” Pour le moment, Léo joue les curieux. Avec ses camarades de classe, ce lycéen passe la journée au Mondial de l’auto… et de la moto. C’est la première fois cette année que les deux salons se tiennent au même endroit au même moment. Même si la voiture vole la vedette au deux-roues, ce dernier a droit à son propre pavillon Porte de Versailles.

Là encore, les constructeurs se sont donné rendez-vous : Honda, Kamasaki, Yamaha… les motos japonaises sont de sortie. Tout comme les emblématiques marques américaines Triumph ou Harley Davidson. Les stands adoptent des couleurs vives et fluos, diffusent des playlists rock et country et proposent moult goodies et animations. Objectif : séduire la future clientèle. Mais les plus jeunes sont réticents à l’idée de conduire plus tard en deux-roues. “A la maison mes parents sont stricts : pas de motos pour mon frère et moi!”, explique Léo, non sans une certaine incompréhension.

669 motards tués en 2017

Trop risqué, trop vulnérable, trop dangereux. Ici au pavillon 3 les familles sont moins nombreuses, les visiteurs sont majoritairement des hommes, aussi bien âgés que jeunes. Si le marché de la moto se porte relativement bien en France, le nombre de morts sur deux-roues a augmenté de 9% l’année dernière. Avec 669 motards tués sur les routes l’année dernière, les motocyclistes ont représenté près de 20% des morts sur la route. Un chiffre énorme alors que les deux-roues ne constituent que 2% du trafic motorisé en France selon la Sécurité Routière. L’une des raisons : l’absence d’équipements.

Les stands de prévention et de sécurité se sont multipliés depuis quelques années. Equipements motos, gilets airbags… même les assurances ont leur propre emplacement. Parmi ces dernières le leader AMV qui propose à tous les visiteurs du salon de remporter des dorsales, unique protection contre les lésions de la colonne vertébrale en cas d’accident. Bien qu’indispensables, elles ne sont pas obligatoires contrairement au port des gants.

Feu stop connecté et écran GPS oculaire

Plusieurs startups françaises se sont penchés sur la sécurité des motards. R-Pur et son masque antipollution, le gant connecté de Liberty Racer… Des accessoires faciles à adopter et qui fonctionnent via une application sur son smartphone. C’est le cas notamment de Cosmo Connected. Cette jeune boîte française a lancé l’année dernière un feu de stop facile à attacher derrière son casque. “Dès que le motard ralentit ça s’allume. Comme c’est sur le casque c’est à hauteur des yeux des automobilistes qui sont derrière lui. C’est le comme le principe d’un troisième feu stop d’une voiture”, précise Alexandra Weil, responsable du stand. Outre sa fonction d’allumage, l’accessoire possède également une fonction de détecteur de chute et alerte des proches ou des secours en cas d’accident.

Pour l’avant du casque, il y a Eyelights. Un application qui récupère votre vitesse, la distance qui vous sépare de la prochaine intersection et prochainement les zones de dangers et de radars fixes. De nombreuses informations qui sont ensuite envoyées directement à votre lunette GPS. “Cela vous évite de regarder constamment votre guidon et votre compteur, vous avez les yeux sur la route”, explique la startup. Une sécurité additionnelle qui a tout de même un prix : 650 € pour ce GPS oculaire. 

H.G. 

France-Biélorussie : les Bleus enfin d’attaque ?

L’équipe de France affronte la Biélorussie ce mardi soir (20h45), au Stade de France, à l’occasion du dernier match de qualifications pour le Mondial 2018. Une victoire, et le ticket pour la Russie sera assuré. Mais les Bleus en ont-ils seulement les moyens, après leurs dernières prestations laborieuses sur le plan offensif ?

Les attaquants bleus doivent reprendre confiance. Et rien de tel qu’un retour au 4-4-2 pour cela. Pour le match décisif de mardi soir face à la Biélorussie, Didier Deschamps devrait reconduire l’un des deux schémas qu’il affectionne, avec deux milieux offensifs ou ailiers. Une composition qui avait commencé à se mettre en place avec réussite pour favoriser le rayonnement de Paul Pogba, et qui offre plus de possibilités en attaque que le 4-3-3 (avec trois milieux). Ce dernier plan de jeu, mis en place contre la Bulgarie samedi dernier, n’avait pas permis aux flèches de l’attaque, et surtout Alexandre Lacazette, seul en pointe, de s’exprimer. C’est le milieu défensif Blaise Matuidi qui a inscrit l’unique but du match pour soulager les Bleus.

Les attaquants en plein doute

A l’aube du 9 juin 2017, pourtant, personne ne doutait que la France obtiendrait sans forcer son ticket direct pour le Mondial 2018. Les Bleus restaient sur 4 victoires en autant de matchs lors des éliminatoires, dont des succès face aux Pays-Bas (1-0) et à la Suède (2-1), les deux autres principaux prétendants à la qualification. Surtout, l’impression de puissance dégagée par l’attaque française faisait craindre le pire pour les défenses adverses. Le trio Payet-Griezmann-Giroud tournait à plein régime, et la nouvelle jeune garde sans complexes Dembelé-Mbappé commençait à être intégrée sur le terrain.

Moussa Sissoko aligné en ailier droit, le symbole des tâtonnements français en attaque. Crédits Wikimedia Commons, WamHeadley
Moussa Sissoko aligné en ailier droit, le symbole des tâtonnements français en attaque. Crédits Wikimedia Commons, WamHeadley

Mais ce 9 juin, au moment d’affronter la Suède une deuxième fois pour s’assurer une fin de qualifications tranquille, les Bleus balbutient leur football (1-2). Depuis, malgré des victoires éclatantes contre les Pays-Bas en qualifications (4-0) et l’Angleterre en amical (3-2), l’attaque française n’a pas totalement effacé les doutes. En attestent un match nul humiliant contre le Luxembourg (0-0) et une victoire plus que poussive face à la Bulgarie (1-0), donc. Face aux joueurs du Grand-Duché, les Bleus n’avaient cadré que 9 de leurs 34 tirs.

Giroud et Griezmann de nouveau ensemble ?

Contre la Biélorussie, le sélectionneur devrait donc miser sur deux attaquants pour peser davantage sur la défense adverse. Et pas des moindres, puisque Olivier Giroud est pressenti pour reprendre sa place aux côtés d’Antoine Griezmann. Le Gunner d’Arsenal et le Colchonero de l’Atlético Madrid apprécient de joueur ensemble, et leur complicité est assez évidente sur le terrain.

En alignant deux purs ailiers (probablement Thomas Lemar et Kingsley Coman selon L’Equipe), Didier Deschamps s’offre également plus d’options pour contourner la défense biélorusse sur les côtés. Kylian Mbappé devrait démarrer sur le banc pour apporter sa fraîcheur en fin de match si le verrou biélorusse tient bon. Enfin, Corentin Tolisso et Blaise Matuidi devraient être alignés dans l’entrejeu. S’ils n’ont jamais joué ensemble, les deux milieux relayeurs peuvent également se muer en buteurs. Tous les éléments tactiques semblent donc réunis pour se ruer vers les buts de Sergueï Tchernik, le gardien des Biélorusses. Reste simplement à savoir si ces Bleus en perte de confiance sauront mettre ce schéma à profit.

Douglas de Graaf

Qualifications au Mondial : quand les Bleus tremblent dans la dernière ligne droite

La qualification au Mondial est souvent un chemin de croix pour l’équipe de France. Comme à leur habitude depuis trente ans, les Bleus sont spécialistes des fins d’éliminatoires difficiles.

L’équipe de France de football joue sa qualification pour le Mondial 2018 ce mardi face à la Biélorussie après avoir laborieusement gagné contre la Bulgarie (1-0) samedi dernier. Depuis 1986, les Bleus n’ont terminé que deux fois à la tête de leur groupe. Or seule la première place est synonyme de qualification directe. Retour sur quatre moments où les Bleus ont retenu leur souffle.

  • Qualifications pour le Mondial 1990 : l’obstacle chypriote

Les Bleus sont plutôt confiants en vue des qualifications. Ils sont dans le groupe de la Yougoslavie, l’Ecosse, la Norvège et la petite équipe de Chypre. Après une première victoire contre la Norvège (1-0), la France se déplace à Chypre le 22 octobre 1988. Un match que les Français abordent avec sérénité. Sauf qu’ils signeront l’une des pires prestations de l’équipe de France. Les Bleus ne font pas mieux qu’un match nul. Le sélectionneur Henri Michel est limogé dans la foulée et remplacé par Michel Platini. Et cette rencontre n’est que le début de la longue descente aux enfers des Bleus : ils s’inclinent face à la Yougoslavie (3-2) puis l’Ecosse (2-0). Ils finissent finalement troisième de leur groupe, à un point de la qualification pour le Mondial. Les Chypriotes peuvent eux se targuer d’avoir gagné… un point.

 

  • Qualifications pour le Mondial 1994 : le traumatisme bulgare

Ce mercredi 13 octobre 1993, les Bleus accueillent l’équipe d’Israël au Parc des Princes. L’objectif est simple : les Tricolores n’ont besoin que d’un nul pour s’envoler vers le mondial disputé aux Etats-Unis. Ils tiennent leur ticket pour le Mondial… jusqu’à la 93ème minute. Les Israéliens reprennent alors l’avantage et remportent le match (3-2). Cet épisode est annonciateur de la débâcle à suivre. Le 17 novembre 1993, ultime chance pour la France de se qualifier, face à la Bulgarie cette fois-ci. Mais à la 90e minute, David Ginola rate une passe. Le Bulgare Emil Kostadinov récupère le ballon et, en trois petites passes, arrive dans la surface française. Il marque alors son deuxième but et crucifie les Bleus. Le soir-même de la défaite, le sélectionneur Gérard Houllier charge son joueur : « David a commis un crime contre l’équipe », déclare-t-il. Une phrase polémique qui ne changera rien au destin des Bleus : ils regarderont la Coupe du Monde devant leur poste.

 

  • Qualifications pour le Mondial 2010 : la main victorieuse de Thierry Henry

Après un Euro 2008 déplorable, les Bleus veulent se racheter. Ils débutent leurs éliminatoires pour le Mondial 2010 par un match contre l’Autriche. Une équipe à leur portée. A priori. Car les Autrichiens humilient les Bleus (3-1) qui signent ainsi une troisième défaite d’affilée. Un record dans l’histoire de l’équipe de France. Les Français doivent donc passer par les barrages pour espérer se qualifier. Le 18 novembre 2009, ils reçoivent les Irlandais. A la 103e minute, Thierry Henry contrôle le ballon de la main et fait une passe décisive pour William Gallas qui marque. Le but est validé malgré les réclamations irlandaises. Même si Thierry Henry se dit « extrêmement désolé pour les Irlandais qui méritent vraiment d’être en Afrique du Sud », le mal est fait. Même les politiques s’en mêlent. Le Premier ministre irlandais Brian Cowen exige de rejouer le match. Les Bleus s’envoleront tout de même pour l’Afrique du Sud avec la suite que l’on connaît : élimination au premier tour et grève de l’entraînement à Knysna après le renvoi de Nicolas Anelka qui avait insulté le sélectionneur Raymond Domenech.

 

  • Qualification pour le Mondial 2014 : l’Ukraine battue

Les Bleus, entraînés dorénavant par Didier Deschamps, se retrouvent dans le même groupe que l’Espagne, tenante du titre. Un tirage difficile donc. Les Français s’inclinent, logiquement, face aux Espagnols au Stade de France (1-0). Mais ils se retrouvent ensuite en difficulté quand l’attaquant Karim Benzema ne trouve plus le chemin du but (1222 minutes sans marquer !). Les Bleus n’ont d’autres choix que de passer par les barrages face à l’Ukraine pour se qualifier. Ils laissent échapper la victoire au match aller (2-0) mais se rattrapent à domicile (3-0). Les Tricolores sont ainsi qualifiés pour le Mondial et atteindront même les quarts de finale. Moralité : des qualifications ratées peuvent être synonyme de beau parcours en Mondial.

 

Chloé Tixier