Besançon: un anesthésiste, déjà poursuivi pour empoisonnements, en garde à vue pour « une cinquantaine » d’autres cas

« Des faits d’empoisonnement susceptibles d’avoir été commis à la clinique Saint-Vincent de Besançon », a indiqué le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux. – Photo : Google Street View

Il avait déjà été mis en en examen en mai 2017 pour sept cas d’empoisonnement. Un médecin-anesthésiste de Besançon, Frédéric Péchier a été placé en garde à vue ce mardi matin dans les locaux de la police judiciaire de la ville pour être interrogé sur « une cinquantaine » d’autres cas, a appris l’AFP de source proche du dossier.

Cette garde à vue s’inscrit dans une enquête préliminaire conduite depuis deux ans, distincte de l’information judiciaire dans laquelle il avait été déjà mis en examen en mai 2017 pour sept premiers cas de patients, dont deux étaient décédés. Les faits remontent à une période allant de 2008 et 2017, rapporte France 3 Franche-Comté. Les incidents d’anesthésie s’étaient déroulés lors d’opérations sans difficultés particulières dans deux cliniques privées de Besançon. Selon les investigations de la police judiciaire, des doses létales de potassium et d’anesthésiques locaux ont été volontairement administrées aux patients.

Adrien Grange avec AFP

Roundup : Bayer condamné à verser plus de deux milliards de dollars à un couple californien

Le 26 avril, les actionnaires de Bayer ont voter contre la direction du groupe / Credit: Mike Mozart – Flickr – Creative Commons
C’est le troisième jugement d’affilée que perd Bayer aux États-Unis dans le dossier de l’herbicide controversé. La firme a immédiatement annoncé faire appel du verdict de la cour supérieure d’Oakland

Le jury a estimé que l’exposition au Roundup, produit commercialisé par Monsanto qui appartient désormais au groupe Bayer et dont la substance active est le glyphosate, aurait causé le cancer de Alberta Pilliod et de son mari Alva, deux septuagénaires américains atteints d’un lymphome. La cour reproche à la multinationale d’avoir failli à l’obligation de prévenir du grave danger que représenterait le désherbant pour la santé. Le jury a également reconnu que « Monsanto avait agi avec malveillance, oppression ou fraude et devait être puni pour son comportement », souligne la firme « Baum, Aristei & Goldman », l’un des cabinets qui défend le couple. Le jury a ordonné le versement de deux milliards de dollars de dommages compensatoires et plus de 50 millions de dommages punitifs au couple Pilliod.

Bayer dans la tourmente

Ce nouveau revers judiciaire aux États-Unis intervient un an après le rachat de Monsanto, spécialiste des désherbants et semences OGM, par l’industriel allemand Bayer pour 63 milliards de dollards. Le procès du couple Pilliod contre Monsanto s’est ouvert fin mars, quelques jours après la condamnation du groupe à verser 80 millions de dollars à un septuagénaire pour les mêmes raisons. En août 2018, Monsanto avait déjà dû verser 78 millions de dollars à un jardinier atteint d’un cancer, qu’il attribue à son utilisation prolongée du Roundup dans le cadre de son métier.

Aujourd’hui, le groupe est confronté à plus de 13.400 procédures similaires aux États-Unis. Il a vu sa capitalisation boursière dégringoler de 45% depuis le rachat du groupe américain. Mais Bayer persiste et écarte tout lien entre ces cancers et son produit. En 2015, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une institution qui dépend de l’OMS, avait pourtant considéré que le glyphosate était « probablement cancérigène ».

Une situation différente en Europe

De son côté, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) n’ont pas reconnu à ce jour le Roundup comme dangereux. Par ailleurs en France, une étude sanitaire, réalisée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, fait débat. Pour cause, les déclarations de Pierre Médevieille, vice-président de l’Office qui estime que le « climat d’hystérie » autour du produit est une « névrose française ».

 

L’étude sera rendue publique le 16 mai.

 

Thomas Coulom

 

Lire aussi : http://celsalab.fr/2019/05/13/une-etude-sanitaire-juge-le-glyphosate-moins-cancerogene-que-la-charcuterie/

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Amiens : un proxénète de 17 ans condamné

Jugé lundi devant le tribunal pour enfants, un adolescent a reconnu avoir vendu les services de deux mineures début 2018. Il a été condamné.
Pensionnaires d’un foyer pour mineurs, les deux jeunes femmes s’étaient prostituées à plusieurs reprises sous la contrainte d’un autre adolescent de la maison d’enfants. -/ Crédit : Google Street View

C’est la première condamnation dans l’affaire de proxénétisme qui touche des mineurs d’un foyer du quartier Henriville à Amiens. Un jeune homme de 17 ans a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour proxénétisme, lors d’une audience qui s’est déroulée à huis clos au tribunal pour enfants d’Amiens lundi 13 mai. Il devra également respecter son placement en foyer et verser 2500 euros aux deux adolescentes auxquelles il a porté préjudice.

Selon les informations du Courrier picard, l’adolescent avait posté, sur le site internet de chat en ligne Coco.fr, le profil des deux jeunes femmes, elles aussi pensionnaires du foyer. Elles devaient ensuite avoir des relations sexuelles tarifées avec des hommes majeurs. Le proxénète, qui a plusieurs fois accompagné les adolescentes sur les lieux des passes qu’il choisissait lui-même, empochait l’argent de la prostitution.

Une autre prévenue était à l’audience, rapporte France Bleu Picardie. Mineure à l’époque des faits, elle est poursuivie, elle aussi, pour proxénétisme. Un avertissement solennel lui a été prononcé.

Les clients devant la justice en octobre

Le second volet de cette affaire aura lieu le 1er octobre prochain au tribunal correctionnel d’Amiens. Fin avril, les enquêteurs avaient réussi à identifier treize clients, depuis renvoyés devant la justice.  L’un d’entre eux, chirurgien au CHU d’Amiens, avait été placé sous contrôle judiciaire. Il a reconnu avoir consulté le site de rencontres mais affirme avoir renoncé à avoir une relation sexuelle avec les jeunes femmes après avoir découvert leur âge.

Adrien Grange

36 ans après son accident de la route, un septuagénaire va être indemnisé de près de 5 millions d’euros

Il se battait depuis trente-six ans.  Victime d’un accident de la route en 1982, Michel Monsacré va finalement être indemnisé de 4,5 millions d’euros, 36 ans après les faits. C’est ce qu’a décidé la Cour d’appel de Paris lundi.

Michel Monsacré se battait depuis plusieurs décennies pour être indemnisé d’un accident de la route survenu en 1982. – Crédits : Benh LIEU SONG

« Il y a 3,5 millions d’euros pour le préjudice subi par mon entreprise, un million pour moi », détaille le septuagénaire domicilié dans le Calvados. « Avec les intérêts sur dix ans, cela fait un total d’un peu plus de 5 millions d’euros », précise Méhana Mouhou, une des avocates de Michel Monsacré avec Me Nathalie Timotei.

De graves séquelles physiques et neurologiques

Le combat de Michel Monsacré a connu son épilogue lundi. Il avait commencé le 17 octobre 1982 à Paris quand ce dynamique patron de Triton International, société importatrice de matériels de pêche, a vu sa vie basculer après un accident de la route à Paris. Roulant trop vite et ne respectant pas la priorité,  un chauffard l’avait alors violemment percuté. Grièvement blessé, il a survécu, donnant tort à tous les pronostics médicaux. Mais il a conservé de sérieuses séquelles physiques, neurologiques et psychiatriques, le rendant incapable de diriger son entreprise.

Il faudra attendre 2005, après de multiples expertises médicales, pour qu’un neuropsychiatre estime sa reprise de travail impossible. En mars 2017, la justice lui avait déjà donné raison en condamnant l’assureur du conducteur à lui verser 396 000 euros. Michel Monsacré estimait cette somme « très loin du compte » et avait décidé de faire appel.

Adrien Grange