Le modèle économique des parcs zoologiques à l’épreuve du confinement

Chant des oiseaux, rugissement des lions et vagissement des crocodiles résonnent dans les allées vides des parcs zoologiques français depuis le début du confinement. Si les animaux profitent du calme qui règne dans le parc, le personnel et la direction en pâtissent. 

Un soignant du parc zoologique de la Barben entre Pélissanne et Aix-en-Provence. (Crédits : Page Facebook Zoo de la Barben)

Habitués à une forte fréquentation et d’importantes rentrées d’argent au printemps, les parcs zoologiques doivent faire face à des pertes économiques inédites en raison du confinement lié à l’épidémie de coronavirus. Le zoo de Beauval, parc animalier le plus visité en France, a déjà enregistré une perte de 15 millions d’euros. Si les recettes dépendent exclusivement de la fréquentation du lieu, les charges liées à la nourriture et aux soins vétérinaires des animaux restent fixes.

« Le plus embêtant, c’est que les pertes économiques vont perdurer après la réouverture du parc » explique Louisiane, responsable pédagogique et conservation au Zoo de la Barben, au chômage partiel depuis le 15 mars. Après avoir perdu 30% de son chiffre d’affaires annuel en l’espace de deux mois, la direction du parc devra effectivement s’adapter à une reprise progressive. Les écoliers ne seront autorisés à revenir qu’à partir de l’automne, l’offre de restauration restera toujours limitée voire absente et l’idée des animations en groupe doit être abandonnée. Du côté des emplois, aucune embauche n’est envisagée jusqu’à l’été, période pourtant florissante pour les contrats saisonniers en temps normal.

Au vu du pouvoir d’achat des Français après des mois de chômage partiel, une réticence à fréquenter les lieux publics ou en cas de conditions météorologiques défavorables – alors qu’elles sont décisives dans ce secteur, « il ne faut pas attendre les 300 000 visiteurs habituels et espérer compenser les pertes trop rapidement  » explique la responsable pédagogique du zoo de la Barben.

Le soutien financier du gouvernement ne fait pas l’unanimité

Face à la crise, un accompagnement financier de 19 millions d’euros pour soutenir parcs zoologiques, cirques et refuges a été voté à l’Assemblée nationale le 20 avril dernier. Destiné à subvenir aux besoins en nourriture et aux soins des animaux, ces aides ne convainquent pas Louisiane. Selon elle, les conditions d’attribution ne sont pas encore claires.

« Pour l’instant il y a une enveloppe, mais comment elle va être distribuée ? Si c’est en fonction du nombre de visiteurs, les petits zoos comme le nôtre risquent d’avoir une trop faible part pour s’en sortir »

Pour les associations de défense animale, l’aide versée par le gouvernement est le symbole de l’acceptation de la captivité des espèces sauvages en France. Alexandra Morette, présidente de l’association Code Animal, dénonce le manque de chiffres officiels sur le nombre de zoos en France et surtout, le trop faible suivi de l’argent public versé aux parcs et cirques privés.

En rapprochement avec le ministère de l’Ecologie depuis peu, l’association discute des fonds accordés par l’État aux structures qui accueillent des animaux. Code Animal dénonce notamment l’absence de fonds d’urgence en cas de faillite des parcs zoologiques. En effet, le prix du billet d’entrée au zoo finance la nourriture et les soins des animaux, mais aucune caisse n’est prévue pour replacer les animaux en cas de fermeture des parcs.

« Si les zoos mettent la clé sous la porte, que fait-on des animaux? Le ministère de l’Ecologie est complètement dépassé par ces questions, il n’a pas d’alternatives. Il doit tirer des conclusions de cette crise »

⛔ 19M€ pour aider les cirques et les zoos à nourrir leurs animaux.
Quel suivi? Quelles conditions d’attribution?D’où vient cet argent? De nos impôts? Quelles contreparties? A quand une loi d’interdiction des animaux sauvages dans les cirques? A quoi a servi la commission FSC?🆘 https://t.co/DacsJQCubv

— Code Animal (@code_animal) April 18, 2020

Une opportunité pour l’économie locale dans les zoos ? 

Le contexte épidémique a incité les zoos à se réinventer et cela semble profiter à l’économie locale. A la suite des fermetures de frontières, certains fournisseurs étrangers notamment allemands ont mis fin à leurs contrats avec le zoo de la Barben. « Ça a bouleversé notre approvisionnement en fruits et légumes, viande et insectes » explique Louisiane.

Contraint de trouver des alternatives, le parc s’est alors tourné vers des bouchers et producteurs de fruits et légumes locaux et a même élaboré un système d’élevage d’insectes en interne. Des pratiques inhabituelles qui resteront probablement inchangées à la sortie du confinement.

 

Victoire Radenne

Coronavirus : en Tchéquie, le déconfinement laisse place à l’incertitude

Alors que la Tchéquie est entrée lundi dans sa seconde phase de déconfinement avec la réouverture de certains magasins et de plusieurs services, la possible prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 25 mai et la précarité économique découlant de la pandémie questionnent la gestion de la crise par le gouvernement.

Le port du masque est obligatoire en cas de sortie, à Prague comme dans le reste du pays. (Photo by Michal Cizek / AFP)

Une remise en marche progressive en cinq étapes, du 20 avril au 8 juin. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement d’Andrej Babis mardi 14 avril aux habitants de la Tchéquie, confinés depuis mi-mars. Élaboré en raison de la baisse du nombre d’individus testés positifs au Covid-19, il prévoit une reprise progressive de l’économie tchèque.

Une reprise de l’activité économique en cinq étapes

Les marchés fermiers, les artisans et les vendeurs de voiture d’occasion ont repris leurs activités depuis une semaine déjà. La deuxième étape, prévue ce lundi 27 avril, autorise la réouverture des boutiques de moins de 2500m2 à condition qu’elles ne soient pas situées dans les centres commerciaux et qu’elles disposent de leur propre entrée, des bibliothèques, des salles de gym et des jardins botaniques. Le dernier temps devrait concerner la réouverture des bars, cafés, hôtels, restaurants et galeries. Les interdictions des déplacements non-essentiels et de sortie du pays ont d’ores et déjà été levées, et les rassemblements jusqu’à 10 personnes sont désormais autorisés dans les lieux publics.

« Les choses commencent à rouvrir doucement. Depuis aujourd’hui, on peut aller dans les librairies, les salles de sports, dans les petits magasins… mais en général, c’est encore très restreint, et tout le monde doit porter un masque », explique Daniel Hendrych, étudiant tchèque habitant à Prague. En ce qui concerne les écoles, les élèves de primaire sont censés retourner en classe, par petits groupes de quinze, dès le 25 mai. Pas le même son de cloche en revanche pour les collégiens et lycéens qui ne devraient pas retrouver les bancs des établissements scolaires avant la prochaine rentrée, exceptés ceux devant passer le baccalauréat ou des examens d’entrée dans le secondaire ou à l’université.

Depuis la semaine dernière, les Tchèques peuvent même circuler librement dans le pays, et ont le droit de se rendre à l’étranger pour des voyages d’affaires ou pour rendre visite à leurs proches, à condition de se soumettre à un isolement de quatorze jours à leur retour. Les frontières ont également été rouvertes pour les étrangers en voyages d’affaires et les étudiants de l’Union européenne.

Le vice-Premier ministre Karel Havlicek n’a toutefois pas manqué de rappeler que le plan pourrait à tout moment être bouleversé en cas de reprise de l’élévation du nombre de cas de coronavirus : « Le scénario prévoit que le coronavirus reste sous contrôle comme c’est le cas actuellement. Il pourrait y avoir des modifications. » Alors que le pays d’Europe centrale compte 7.404 cas de Covid-19 et n’a enregistré que 221 décès depuis le 1er mars, les autorités se félicitent d’avoir endigué la propagation du virus.

 

Une économie à bout de souffle

Pourtant, le déconfinement est loin d’apaiser la population d’un pays aujourd’hui hyper intégré à l’économie mondiale ; la crise économique engendrée par le confinement a déjà largement endommagé la situation des travailleurs.

En première ligne, comme dans beaucoup d’autres pays d’Europe, les artistes et indépendants. Alors que l’industrie du film est à l’arrêt, Martina Smutnà, artiste trentenaire, déclarait au Courrier d’Europe centrale début avril que « le travail avec le cinéma était sa seule source de revenus fiables grâce à laquelle elle a pu vivre. » La semaine dernière, nombre de professionnels de l’industrie musicale tchèque ont également demandé aux radios de privilégier la diffusion de musique locale, afin d’aider les artistes privés de revenus en raison de l’annulation des événements musicaux pendant la période de confinement.

« Le ralentissement économique qui a déjà commencé ne va se sentir pleinement que plus tard. Une chaîne de dommages économiques et sociaux commence » explique Petr Koubsky, journaliste au journal tchèque Denik N. Alors que les mesures économiques sont encore limitées et que les aides financières sont soumises à de nombreuses conditions (revenus fixes sur plusieurs années par exemple), les indépendants critiquent un gouvernement trop lent à réagir : « On est en pleine incertitude » confie le photographe Petr Zewlakk Vrabec à nos confrères du Courrier d’Europe Centrale.

Si le gouvernement avait prévu une aide financière d’environ 600 euros pendant six mois pour aider les indépendants, il a annoncé le 31 mars que la somme distribuée ne serait finalement qu’un chèque unique de 1000 euros, et soumis à des conditions. Plus de 350 000 indépendants ont déjà demandé une aide d’urgence.  Même topo dans l’industrie du tourisme et de la restauration : « C’est comme un tsunami qui nous a frappés dès le premier jour », témoigne Marcus Bradshaw, guide touristique originaire d’Irlande pour le Courrier d’Europe Centrale.

Alors que le pays compte un grand nombre d’emplois à courte durée et d’indépendants, le Covid-19 révèle les failles d’un système économique tchèque fragile. Le 20 avril dernier, le gouvernement a annoncé qu’il creuserait son déficit public de 7 milliards d’euros supplémentaires afin d’amortir le choc provoqué par le confinement. Le déficit public devrait donc exploser à 12 milliards d’euros, doit 4.5% du PIB pour 2020.

La question de la dérive autoritaire remise sur la table

Dans un contexte où la Pologne et la Hongrie sont largement critiquées pour leur instrumentalisation de la crise à des fins politiques, la possible gestion autoritaire de la crise par la Tchéquie inquiète ; début avril, l’hebdomadaire Respekt a publié une information selon laquelle le ministère de la Défense devait présenter un document prévoyant les pleins pouvoirs au Premier ministre et à son gouvernement en cas de crises identifiées. Une information que s’est empressé de démentir le ministre de la Défense, Lubomir Metnar.

En revanche, le vote par les députés de la possible prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 25 mai, qui doit avoir lieu ce mardi 28 avril, et la possible mise en place d’un traçage numérique des individus – la « quarantaine intelligente » – continuent de faire craindre une éventuelle dérive identique à celle de la Hongrie. « Le gouvernement n’a pas consulté le Parlement pour les restrictions de mouvement, ça a fait scandale » explique Daniel Hendrych. Mais pour David Indracka, interrogé par Radio Prague International, même si la « tentative autoritaire est d’autant plus séduisante » en cas de situations d’urgence, il rappelle que « le contrôle public est nécessaire » dans la gestion de la crise. Une situation tchèque à surveiller de près.

 

Colette AUBERT

Plan de déconfinement : la polémique autour du vote des députés en quatre questions

Deux votes distincts – l’un sur le projet d’application StopCovid, l’autre sur le plan de déconfinement – devaient initialement avoir lieu. Des députés issus de l’opposition comme de la majorité demandaient un délai de 24h pour prendre connaissance des propositions du gouvernement avant de voter. Ces deux options ont été écartées.

Il n’y aura finalement qu’un seul débat et un seul vote sur le plan de déconfinement du gouvernement dans sa globalité, ce mardi 28 avril 2020. Flickr

Réouverture des écoles, port du masque de protection, application de traçage… Autant de sujets que devrait aborder Edouard Philippe, ce mardi 28 avril 2020. A 15h, le Premier ministre présentera le plan de déconfinement du gouvernement aux députés à mettre en place le 11 mai.

Si sa déclaration sera finalement suivie non seulement d’un débat mais aussi d’un vote de l’Assemblée nationale, ce programme parlementaire fait débat.

1. Quel était le programme parlementaire initial ?

Lors de son allocution télévisée du 13 avril dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, a exprimé son souhait qu’un débat ait lieu au Parlement sur les techniques de traçage des données de téléphone pour lutter contre le Covid-19.

Initialement, un débat spécifique portant sur le projet d’application StopCovid était prévu en accord avec cette déclaration. Dans un premier temps, il ne devait pas être suivi de vote. Face aux critiques des oppositions de tous bords, le gouvernement a finalement accepté d’en organiser un.

Contrairement au Sénat, à l’Assemblée nationale, deux débats suivis de votes devaient donc avoir lieu. Le 28 avril, les députés devaient s’intéresser à la question du traçage numérique, et en particulier à l’application StopCovid. Ils ne devaient se pencher sur le plan de déconfinement du gouvernement que dans un second temps, le 5 mai.

2. Quel est le nouveau programme de ce mardi 28 avril ?

Dans la soirée de samedi 25 avril, à trois jours du premier débat, le gouvernement est revenu sur ce programme : au lieu des deux débats et des deux votes distincts initialement prévus, il a annoncé la tenue d’un seul débat et d’un unique vote portant sur le plan de déconfinement dans sa globalité, traçage compris.

Quant au vote, l’opposition réclamait qu’il soit organisé dans un délai de 24h après la tenue du débat, afin de bénéficier d’un délai de réflexion. Dans la matinée de lundi 27 avril, la conférence des présidents de groupe de l’Assemblée nationale en a décidé autrement : le vote aura lieu mardi 28 avril, dans la foulée du débat.

Objectif affiché : que les Français soient informés le plus rapidement possible des mesures qui vont s’appliquer.

3. Pourquoi ce programme fait-il polémique ?

La polémique est résumée en ces termes par le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, anciennement affilié LREM, sur son site internet : « Les députés ne pourront se prononcer que pour ou contre l’ensemble des mesures de la stratégie de déconfinement et ce, seulement quelques minutes après les avoir découvertes. »

Le programme parlementaire fait polémique pour deux raisons. Il est d’abord reproché au gouvernement d’avoir supprimé le débat spécifique relatif au projet d’application StopCovid. Depuis plusieurs semaines, ce dernier a rencontré l’opposition de certains élus LREM (La République en marche), à l’image du député des Deux-Sèvres Guillaume Chiche. Si bien que les détracteurs du gouvernement le soupçonnent de chercher à cacher les divisions qu’un deuxième débat aurait révélé au sein de la majorité.

« L’ordre du jour AN est bouleversé in extremis. Ce sera un vote unique sur le déconfinement, tracking inclus. Silence exigé dans les rangs LREM! », a par exemple raillé le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure.

Un soupçon partagé par Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé une « mise en quarantaine politique » destinée à « faire taire les députés LREM frondeurs » sur Twitter.

Lundi 27 avril, quelques élus de la majorité se sont également joints à ceux de l’opposition pour déplorer que le vote ait lieu dans la foulée du débat.

C’est le cas d’Aurélien Taché qui a dit sur Twitter comprendre « que certains parlementaires demandent le report du vote sur la plan de déconfinement pour prendre connaissance de l’ensemble des mesures qui seront annoncées » alors que « des mesures inédites sont en jeu comme le traçage numérique ».

Le député LRM du Val d’Oise s’est notamment joint au président des députés Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale. Damien Abad a dénoncé « déni de démocratie ».

4. Le gouvernement pouvait-il modifier le programme initial ?

Débat et vote sont organisés sur la base de l’article 50-1 de la Constitution. Cette procédure, introduite en 2008, permet au gouvernement d’associer le Parlement à des choix importants de sa propre initiative. Il peut organiser un débat, et choisir de le conclure par un vote.

Concrètement, à 15h, le Premier ministre fera une déclaration devant l’assemblée. Cette déclaration sera suivie par un débat et un vote symboliques des députés – celui des sénateurs interviendra le 5 mai prochain. Si son report à 24h après le débat ne relevait pas de sa compétence mais de celle de la conférence des présidents de groupe, le gouvernement était parfaitement libre de choisir de n’organiser qu’un vote.

Il ne sera même pas obligé de suivre son résultat, pas plus qu’il n’engagera sa responsabilité – il ne sera pas contraint de démissionner si les députés ne soutiennent pas sa position.

 

Clémentine Piriou

 

INFOGRAPHIES. Le coronavirus, une aubaine pour le blé français ?

Depuis le début de l’épidémie, entre la hausse des exportations et la razzia sur la farine dans les supermarchés, tous les voyants semblent au vert pour la filière du blé en France.  

Au total, 13,2 millions de tonnes de grains de blé français devraient être vendus hors de l’Union européenne au mois d’avril 2020. Crédit: Gilles François

Le prix du blé a brutalement chuté, lundi 27 avril, en raison de la dégradation des prévisions météorologiques en Europe. Ces dernières semaines, il n’avait cessé de grimper avec l’accroissement de la demande mondiale due à l’épidémie et à d’autres facteurs, comme la sécheresse en Afrique du Nord.

Une aubaine pour la France, l’un des principaux producteurs européens, dont les exportations se sont envolées au mois d’avril, laissant présager « un record historique » des exportations d’après Marc Zribi, le chef de l’unité « grains et sucre » de l’organisme FranceAgriMer.

Un boum des exportations

Ainsi, à la mi-avril, 1,14 million de tonnes ont été envoyées en Chine et 1,6 million de tonnes vers le Maroc, selon FranceAgriMer.

L’organisme prévoit une hausse des exportations de 500 000 tonnes par rapport au mois de mars 2020. Au total, 13,2 millions de tonnes de grains de blé français devraient être vendus hors de l’Union européenne, notamment en l’Algérie et en Afrique de l’Ouest.

Cependant, l’épidémie a des répercussions négatives sur d’autres débouchés de la filière française de blé. Tout d’abord, les Français et leurs voisins européens se déplacent moins, ce qui diminue la demande en biocarburant. Une baisse évaluée à 150 000 tonnes, selon l’AFP.

Des rayons de farine dévalisés

Avec les mesures de confinement, les Français sont aussi moins nombreux à fréquenter les boulangeries artisanales qui déplorent une baisse de 30% de leurs ventes.

 

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En parallèle, les Français se sont mis à fabriquer leur pain à la maison et ont profité du confinement pour cuisiner plus. Dans les supermarchés, les rayons de farine ont été pris d’assaut avec des ventes en hausse de 229% la première semaine et n’ont pas pu être réapprovisionnés à hauteur de la demande.

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Alors, va t-on pour autant vers une pénurie de farine en France ? Non, rassurent les professionnels du secteur. Le réapprovisionnement des grandes surfaces a pris du retard, notamment à cause de problèmes d’acheminement, mais les rayons feront bientôt le plein. 

Juliette Guérit