Les retraités réclament une augmentation de leurs pensions

Plusieurs centaines de personnes ont défilé à Paris, de Montparnasse aux Invalides, pour demander une augmentation des pensions et l’annulation totale de la hausse de la CSG pour tous les retraités.

« Augmentation des pensions, droit à la santé et aux loisirs ». C’est le message qu’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants en début d’après-midi, dans le quartier Montparnasse à Paris. Sous une pluie battante, les retraités étaient dans la rue, parapluie à la main, pour faire entendre leurs revendications. A savoir : l’augmentation des pensions et la suppression de la hausse de la CSG. 

En milieu de cortège, Martine Soret fait part de ses inquiétudes. A 70 ans, cette ancienne secrétaire indique toucher 560 euros de retraite par mois. « Heureusement que mes deux enfants m’aident à payer les factures », témoigne cette adhérente à la CGT et au Parti communiste.

Si le montant de sa pension est faible, c’est parce que Martine Soret a cotisé pendant 20 ans, au lieu de 43 pour avoir une retraite à taux plein. Selon elle, le gouvernement devrait augmenter les retraites, gelées depuis plusieurs années.

Revaloriser les salaires

Casquette CGT sur la tête et banderoles à la main, Martine Soret n’a pas manqué une seule manifestation depuis 1968. Elle aimerait par ailleurs bénéficier d’une retraite minimale à 1000 euros par mois. Une option envisagée par Emmanuel Macron, mais seulement pour les carrières complètes.

Pour Didier Le Reste, conseiller PCF de Paris, il faut agir en revalorisant les salaires des actifs, car ce sont eux qui payent les cotisations sociales, et donc les pensions de retraite. Selon lui, le gouvernement doit abandonner le système à points, car « il va faire baisser le niveau des pensions ». Puis de conclure : « Il faut s’opposer à cette réforme, qui en réalité concerne tous les retraités ».

Alexandre Cool

La « rébellion » des militants écologistes continue à Paris

Depuis lundi 7 octobre, les militants du collectif « Extinction Rébellion » occupent la place du Châtelet en plein cœur de Paris. Ils se sont associés avec de nombreuses associations écologistes pour organiser une semaine de mobilisation ancrée dans l’esprit de la désobéissance civile.  Le temps du débat est dépassé, il s’agit maintenant pour ces militants de prendre les commandes.

 

 

De nombreuses tentes ont étés installés à même le sol sur le carrefour de la place du Châtelet. / Crédit : Thomas Coulom

Paul Feutra, 19 ans, est l’un de ces militants. Étudiant en design à Toulouse, il sèche les cours toute la semaine pour suivre “Extinction Rébellion” et occuper la place du Châtelet.

Paul Feutra, étudiant Toulousain venu à Paris occuper la place du Châtelet.
/crédit : Thomas Coulom

Assis à l’abri sous une bâche il raconte : “ C’est un truc de fou ce qu’on vit ici. J’ai fait le déplacement dimanche avec un ami, j’avais prévu de rester seulement lundi et mardi mais maintenant que je suis là, je veux occuper la place toute la semaine.  C’est ma première vraie action militante. J’étais sensibilisé à la question mais c’est vraiment “Extinction Rébellion” qui m’a interpelé. Notamment le fait qu’ils soient radicaux et non-violents. Mon but c’est de tenir toute la semaine ici”, argue le jeune homme tout sourire.

Lundi 7 octobre, il participait à une action nommée “le plastique nous intoxique” organisée par le collectif écologiste. Accompagné de plusieurs militants ils ont proposé aux clients d’un supermarché avoisinant de troquer leurs emballages plastiques contre des bocaux et des sacs en tissus. Ils prévoient de stocker ces déchets dans de grands filets de pêche puis de les renverser sur un des “lieux de pouvoir” de Paris. Interrogé sur les conditions de vie sur le campement éphémère, le toulousain se remémore une nuit difficile : “J’ai somnolé une heure à peu près, dormir comme ça dans la rue, surtout avec la pluie c’est difficile… Mais l’ambiance générale fait que ça passe. J’ai rencontré beaucoup de monde avec qui je sympathise depuis hier.”

Urgence climatique

“On est plus chauds, chauds, chauds que le climat !” Malgré la pluie, les militants du collectif écologiste “Extinction Rébellion” chantent en chœur et tentent de se réchauffer sous les bâches. Ils sont plusieurs centaines à continuer d’occuper ce mardi 8 octobre la place du Châtelet à Paris. La veille, ils dormaient dans des tentes aux abords des points stratégiques de blocage. Extinction Rébellion se définit comme un “mouvement international de désobéissance civile non-violente.” Leur but : “opérer un changement radical afin de minimiser le risque d’effondrement écologique.” Avec cette action ils espère faire entendre leurs voix et sensibiliser le public aux risques liés au réchauffement climatique. Toutes les causes écologistes sont les bienvenues, mais les militants ne visent pas un point de tension en particulier. Il s’agit surtout pour eux de communiquer sur « l’urgence » et la « nécessité » d’agir rapidement pour le climat.

Des militants tendent la corde qui maintient en place les bâches ou s’abritent les manifestants. / Crédit : Thomas Coulom

Une cause universelle

Si la mobilisation touche en majorité les plus jeunes, toutes les tranches d’âge sont présentes place du Châtelet. Hélène Clavereul, 40 ans, formatrice dans le domaine médico-social n’a pas hésité à “poser des jours de congés pour être présente aujourd’hui.” Une habitude qu’elle a prise depuis longtemps : “Ce n’est pas la première fois que je milite contrairement à beaucoup qui sont présents ici. La cause du climat est tellement importante qu’il ne faut pas hésiter à joindre des actions comme celles-ci.” Elle voit dans l’occupation pacifique d’”Extinction Rébellion”, une filiation avec les actions de “Nuit Debout” et des “Indignés” : “Sur certains points on est assez similaires, notamment de par nos organisations en assemblées citoyennes. On remet en question la démocratie aujourd’hui.”

 

Un militant prend la parole lors de l’assemblée générale du mouvement / Crédit : Thomas Coulom

Sur l’ensemble des points de blocages les militants s’organisent en assemblée pour proposer des actions diverses. Au programme, ateliers de cuisine ou encore formations juridiques avec la “legal team” (équipe juridique) du mouvement. Les militants précisent aussi leurs actions pour les journées à venir. Jeudi 10 octobre, le collectif organisera un nouveau blocage non violent en soutien aux migrants. Vendredi 11 octobre, ils entendent défiler à vélo sur les routes de la capitale pour freiner le trafic, symbolisant pour eux la consommation effrénée de nos sociétés. Les prises de parole se succèdent, chacun y va de sa petite idée, un militant blagueur propose de “créer une cagnotte pour acheter des lunettes à Ségolène Royale” en référence à sa prise de parole au micro de France-Inter dans laquelle elle demandait à ce que l’on “réprime très rapidement” le mouvement “Extinction Rébellion.” Les militants souhaitent apparemment par là lui rappeler le fondement non-violent du groupe.

Une action qui ne fait pas consensus

Dans le quartier, tous ne partagent pas les convictions de ces militants. Thomas est restaurateur place du Châtelet. Excédé par le blocage des militants il s’interroge sur le fondement de leurs actions : “J’aimerais bien voir comment ces gens agissent pour l’environnement au quotidien. Je suis actif personnellement, je m’approvisionne uniquement en circuit court et je choisis moi-même mes produits. C’est une cause importante mais il y a d’autres manières de faire que d’emmerder les gens.” Pour le restaurateur qui a fermé boutique le temps des blocages, il faudrait : “viser les vrais responsables et pas les gens qui travaillent. Pourquoi ils vont pas devant l’assemblée nationale?”

Ces “gens qui travaillent”, la gérante du kiosque de place du Châtelet en fait partie. Elle a fait le choix de rester ouverte, alors qu’elle réside au centre des points de blocage. “ça affecte mon commerce, c’est une certitude mais je suis d’accord avec ces actions. Je les voit de manière positive mais j’espère surtout qu’elles seront suivies par des actes politiques.”

Des actions sont prévues tout au long de la semaine à Paris, mais aussi simultanément dans d’autres grandes villes du monde comme Sydney, New York ou encore Londres. Les responsables du mouvement “Extinction Rébellion” parlent de plus de 700 militants déjà arrêtés dans le monde suite aux actions de blocages autour du globe.

Thomas Coulom

Manifestation des travailleurs en Ehpad : « On n’en peut plus »

Presque deux ans après le mouvement de grève national dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, la grogne persiste chez le personnel.

 

Les travailleurs dans les Ehpad et aides à domicile manifestaient ce matin devant le ministère de la Santé. Ils réclament une hausse des salaires, et l’ouverture de 40.000 postes sur tout le territoire. (Crédit : Alice Ancelin/CELSA)

 

Ils étaient une centaine à se mobiliser ce mardi matin devant le ministère de la Santé. Syndicats, directeurs d’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), aides-soignant(e)s, et aides à domicile réclament au gouvernement plus de moyens financiers et humains. Une mobilisation qui s’inscrit dans un mouvement de grève nationale de tous les travailleurs du « grand âge » aux quatre coins du pays. « Depuis près de deux ans, on tire la sonnette d’alarme concernant la prise en charge des personnes âgées, à domicile et en établissements, et le gouvernement reste sourd à notre demande, constate Jean-Paul Zerbib, représentant national de la CFE-CGC sur cette problématique. L’urgence, c’est la création de postes. »

Pourtant, la semaine dernière, le ministère d’Agnès Buzyn annonçait dans son Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020 (PLFSS) la création de 5.200 postes en Ehpad sur tout le territoire, ainsi qu’une enveloppe de 50 millions d’euros pour les aides à domicile. Des mesures largement jugées « insuffisantes » par l’intersyndicale, qui réclame la création de 40.000 postes, soit l’équivalent « d’une ou deux personnes de plus par établissement en France », selon Jean-Paul Zerbib. 

 

Un ratio de 6 soignants pour 10 résidents

S’ils réclament l’ouverture de postes, les manifestants interpellent aussi le gouvernement sur la nécessité de rendre attractif un corps de métier aujourd’hui à bout de souffle. « Et l’attractivité, ça passe par l’augmentation des salaires, c’est la première chose à faire si l’on veut que les choses évoluent, affirme Eric Fregona, directeur adjoint de l’AD-PA (Association des Directeurs au service des Personnes Âgées). En France, on a un ratio de 6 aides-soignants pour 10 résidents. Alors que pour s’occuper d’eux dignement, il en faudrait 8, minimum ».

Un manque de personnel que constate aussi Roger, résident de 81 ans à l’Ehpad de Saint-Maur-les-Fossés (94). « Il ne sont pas assez, c’est terrible, assure-t-il. Moi ça va, je suis encore assez autonome. Mais ce qui me chagrine, ce sont ceux en fauteuil, les plus dépendants, qui ne sont pas très bien assistés ». Mais Roger ne blâme pas pour autant les soignants. « La preuve, je suis venu manifester avec eux aujourd’hui, et je les soutiens totalement », souligne-t-il, bras dessus bras dessous avec une des aides-soignantes de son Ehpad. 

 

Martine,aide-soignante dans un Ehpad du Val-d’Oise : « J’ai l’impression de mal faire mon travail » (Crédit : Alice Ancelin/CELSA)

 

“On perd notre vocation”

 

Martine travaille dans un Ehpad du Val-d’Oise depuis près de 20 ans. « On fait tout vite : les toilettes, les repas, le coucher. C’est l’usine. Et c’est épuisant, on perd notre vocation, avoue-t-elle. J’ai 48 ans, et j’ai déjà été arrêté plusieurs fois pour des problèmes de dos à force de courir partout tout le temps ». Comme elle, nombreux sont les travailleurs en Ehpad qui ont des accidents de travail, et les arrêts à rallonge sont réguliers. « J’ai une collègue qui a fait un burn-out l’année dernière », ajoute Martine. Certains vont même jusqu’à quitter leur emploi, pour se reconvertir. « Les soignants sont en réelle souffrance, appuie Karine Halgrain, membre du syndicat UNSA Santé. Ils sortent des écoles avec une certaine éthique, mais sur le terrain ils n’arrivent pas à appliquer ce qu’on leur prodigue en formation ». Un avis que confirme Martine : « j’adore mon métier, mais j’ai l’impression de mal faire mon travail ».

Le Ministère de la Santé reste pour l’instant inactif face aux revendications des travailleurs en Ehpad et aides à domicile. « Un dialogue est installé, mais on nous répète qu’il n’y a pas d’argent, déplore Karine Halgrain. Jusqu’où devra-t-on aller pour se faire entendre ? ».

 

Alice Ancelin

Le difficile parcours pour la scolarisation des enfants handicapés

La scolarisation de l’enfant en situation de handicap.

La scolarisation des élèves en situation de handicap : Les différentes difficultés rencontrées et les démarches à entreprendre pour réussir son intégration

A la rentrée 2019, plus de 12 millions d’élèves ont franchi les portes des écoles. Dans le même temps, l’accueil des enfants en situation de handicap a sensiblement diminué. Comme chaque année, des milliers d’enfants handicapés n’ont pas pu rentrer en classe. Une situation inacceptable pour les associations. 

Quelles sont les difficultés rencontrées par les familles?

Aujourd’hui, il y a encore des parents qui n’ont pas leurs enfants handicapés à l’école, soit parce qu’ils n’ont pas les moyens qu’ils ne peuvent pas aller travailler pour s’occuper de leurs enfants, soit parce que c’est une instruction partielle avec quelques heures par semaine. Mais aussi, ils sont sur des listes d’attente sur des établissements médicaux spécialisés qui depuis des années n’ont pas de place pour leurs enfants.

Ainsi, parvenir à scolariser son enfant handicapé n’est jamais une mince affaire. Il faut dire que leurs parcours scolaire inquiètent les parents. Petit à petit, ces derniers se trouvent devant des choix difficiles à faire et des décisions plus difficiles à prendre.

Et les questions qui se posent et qui s’enchainent:

Faut-il scolariser les plus petits, et à partir de quel âge? Auprès de qui s’informer? Quelles démarches accomplir?

Depuis la rentrée 2019, la scolarisation est rendue obligatoire à partir de trois ans. Donc pour favoriser l’instruction, améliorer la qualité de scolarisation et répondre aux besoins éducatifs des élèves handicapés, la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) facilite les démarches et donc assure l’inscription dans l’école vers laquelle l’élève a été orienté, la mobilisation des adaptations pédagogiques nécessaires pendant l’instruction du dossier et le suivi pour garantir un accompagnement attentif et régulier.

  • L’école de référence : Les parents sont appeler à prendre contact avec l’école de leur secteur qui doit inscrire leur enfant. Ils doivent se tourner vers la MDPH si à un moment donné le responsable estime qu’un aménagement de la scolarité est nécessaire.
  • La MDPH : Sa première mission est d’accueil les personnes handicapées et leurs familles. Le premier rendez vous peut être accompagné d’une assistante sociale. C’est le fil conducteur de la scolarisation des élèves handicapés.
  • L’enseignant référent : Ce dernier est capable de recevoir et mener avec les parents une première réflexion sur la scolarisation de l’enfant en situation d’handicap. Le directeur de l’école fournira son adresse.
  • Les associations de parents : Indépendamment du handicap, les associations de parents sont considérés comme représentatives, ils ont un rôle reconnu par l’Education nationale. Ils participent aux conseils d’école, de classe et d’administration des établissements d’enseignement.

La mobilisation des moyens pour assurer la scolarisation des enfants en situation d’handicap

L’intégration des élèves en situation handicape souffre encore d’un déficit de formation des équipes éducatives. Malgré que le droit à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental. A la lumière de ce problème, l’éducation nationale consacre 2,4 milliard d’euros pour scolariser 340.000 élèves handicapés. Le budget dédié à la scolarisation de ces enfants a augmenté de 25% depuis deux années. Par la suite, cette dernière offre à chaque enfant en situation de handicap une rentrée similaire à celle de tous les autres enfants. 

 

Racha Miled