Cannabis : un « or vert » pour l’économie française ?

Serpent de mer de la politique française, le débat sur la légalisation du cannabis revient sur le devant de la scène. Ses partisans mettent aujourd’hui en avant l’intérêt économique qu’il y aurait à légaliser. Toutefois, il reste difficile d’évaluer ce que la France y gagnerait vraiment.  

Deux milliards d’euros de recettes fiscales. Entre 27.500 et 80.000 nouveaux emplois. C’est ce qu’engendrerait la légalisation réglementée du cannabis récréatif en France, d’après le rapport de la députée La République en Marche (LREM) Caroline Janvier rendu le 6 mai 2021. Les députés arrivent à cette estimation en comptabilisant économies policières, taxes perçues sur les ventes et cotisations des salariés de la filière nouvellement créée. Autrement dit, la « légalisation encadrée » prônée par la mission parlementaire serait l’opportunité d’accroître la richesse nationale, tout en sortant d’une d’une prohibition jugée inefficace.

Chaque année, la France dépense plus d’un milliard d’euros pour lutter contre le trafic et la consommation de cannabis. Sans compter le coût du passage des consommateurs et des petits trafiquants devant des tribunaux surchargés, ni le coût social exorbitant de la violence et de la misère des banlieues gangrenées par le trafic. « Le statu quo n’est donc pas tenable » conclut la députée de la majorité dans le texte de la mission d’information parlementaire. Alors, légaliser, serait-ce la solution miracle ? 

© Joséphine Boone

Le débat ressurgit en France alors qu’Emmanuel Macron expliquait en avril vouloir « un grand débat national sur la consommation de drogue », tout en excluant la légalisation du cannabis récréatif. Le pays fait aujourd’hui figure d’exception par rapport à ses voisins qui ont pour bonne partie dépénalisé ou légalisé la consommation de cannabis. Or, l’Hexagone est le champion de la consommation de cannabis en Europe : cinq millions de Français affirment consommer une fois par an au moins, et ils sont même 900 000 à le faire quotidiennement. 

L’opinion publique en est consciente : dans un pays où l’Etat pratique une politique très répressive, celui-ci s’avère impuissant à juguler le trafic et limiter la consommation. « Le marché des drogues illicites en France serait de l’ordre de 1,5 à 3,2 milliards d’euros, avec une estimation préférentielle à 2,3 milliards d’euros. Le cannabis représenterait la moitié de ce chiffre d’affaires (48 %) » estime le rapport Janvier. Un chiffre encore sous-estimé selon d’autres observateurs, qui font plutôt état d’un marché du cannabis s’élevant à 3,2 milliards d’euros.

Un secteur porteur et générateur d’emplois

Quel que soit le chiffre retenu, ce marché reste pour le moment illicite, et l’Etat en est totalement exclu. Organisé de façon pyramidale, il permet à des gérants, au sommet de la pyramide, de percevoir l’essentiel des revenus, tandis que les « petites mains du trafic » – qui représentent la majorité des « salariés » dans le secteur – exercent une activité intérimaire précaire et faiblement rémunératrice. Citée par la mission d’information, le rapport sur « L’Argent de la drogue en France » relève ainsi que « la différence de rémunération est très importante entre un dirigeant pouvant gagner 20 000 euros par jour de bénéfices (…) et un coupeur rémunéré 600 euros par mois ». Co-auteur du rapport, Christian Ben Lakhdar précise que « les plus gros points de deal embauchent des migrants illégaux ». Pour le chercheur, ces trafics symbolisent « l’exploitation de l’homme par l’homme, dans des conditions révoltantes ».

Combien rapporte un point de deal ? 

Une situation qui amène la mission parlementaire à mettre la justice sociale au cœur des arguments en faveur de la légalisation. Face à de telles inégalités de rémunération et de statut, l’autorisation encadrée du cannabis récréatif permettrait de créer des milliers d’emplois plus sécurisés pour cette main-d’œuvre. L’idée ne sort pas de nulle part : l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT) fait état de 300.000 emplois directs et indirects générés par l’industrie du cannabis aux Etats-Unis en 2019 au moment de la légalisation dans plusieurs Etats. Ces emplois prennent part à la production, la vente et la commercialisation du cannabis, mais aussi dans des activités parallèles directement revitalisées par la légalisation, comme la biopharmacie ou le tourisme.

Un modèle de régulation encore à définir

La légalisation est souvent avancée comme la solution miracle face aux violences que génère le trafic. Mais reste à préciser comment elle serait encadrée. Le rapport Janvier ne se prononce pas, et présente plusieurs options sans pour autant trancher. 

L’une des possibilités serait de mettre en place un monopole d’État, comme l’a fait l’Uruguay depuis 2013 ; le cannabis y est vendu uniquement en pharmacie. Cela permet à l’Etat de fixer les prix, d’assurer l’encadrement de la production et de la vente. Ainsi, la qualité des produits peut être garantie et l’interdiction de vente aux mineurs est respectée, car il est nécessaire de s’inscrire sur une liste pour se procurer du cannabis. 

S’il présente des avantages non négligeables, force est de constater que ce monopole public a ses limites : le nombre de produits est limité, et les ventes sont conditionnées par les horaires d’ouverture des officines. Pour Bernard Basset, médecin spécialisé en santé publique et président d’Addictions France, ce modèle pose aussi des problèmes éthiques. « Rappelons-nous ce qu’il s’est passé en France avec la SEITA [Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes] qui était un monopole public après-guerre. L’Etat jouait le rôle de gendarme du marché. Mais il avait aussi intérêt à ce que ce marché se développe pour avoir des revenus », décrit-il.

La seconde option, choisie par plusieurs Etats américains, est celle d’un marché privé, concurrentiel, pro-profit et business friendly. Dans ce schéma très libéral, le marché est peu encadré. Les entreprises se développent librement et payent des taxes. Le prix est fixé selon l’équilibre de l’offre et la demande, il est le plus attractif possible pour les consommateurs et la quantité d’achat n’est pas limitée pour pouvoir assécher les concurrents du marché noir ; l’achat est toutefois interdit aux mineurs.

Christian Ben Lakhdar, chercheur à l’Université Lille 2, lors de son audition par la mission d’information parlementaire, s’est dit partisan d’une solution “basée sur le modèle de celui des jeux d’argent”. Un marché hybride, c’est-à-dire concurrentiel mais également encadré par une autorité de régulation, semblable à l’Autorité Nationale des Jeux. Cela permettrait un développement tout en laissant l’Autorité contrôler les produits et les systèmes de production et de vente. D’autres sont plutôt en faveur de la mise en place d’une « Loi Evin du cannabis », à l’image du modèle français de régulation et de taxation du tabac qui interdit la vente aux mineurs et la publicité. 

Marché noir : l’improbable fin d’une économie souterraine

Ce que l’expérience démontre, en tout cas, c’est que quel que soit le modèle choisi, le marché noir est difficile à tarir. Dans la plupart des pays ayant légalisé, il n’a pas disparu. Aux Etats-Unis, les ventes illicites de cannabis représentaient encore 66 milliards de dollars (54,4 milliards d’euros) en 2019 d’après l’observatoire indépendant New Frontier Data. L’un des principaux objectifs fixés par le rapport Janvier, à savoir « mettre fin aux trafics qui génèrent d’insupportables violences, dans une logique de sécurité publique » paraît utopique. 

« Je ne crois pas du tout au fait d’assécher le marché noir, aucun pays n’a réussi à le faire », affirme Maria Melchior, épidémiologiste affiliée à l’INSERM. « Une légalisation permettrait peut-être de contrôler un peu plus ce qui est vendu. Mais en réalité, les Etats américains où les régulations ont été les plus strictes pour restreindre le niveau de THC [Tétrahydrocannabinol, molécule responsable des effets psychotropes] dans les produits mis en vente, ont vu fleurir le marché noir ». Pour Christian Ben Lakhdar, beaucoup de trafiquants se réorienteront également vers d’autres drogues, comme la cocaïne.

Pour beaucoup d’acteurs, l’autorisation du cannabis récréatif est donc moins une opportunité de sortir d’une prohibition que de s’ouvrir à un secteur très porteur.

Pour beaucoup d’acteurs, l’autorisation du cannabis récréatif est donc une opportunité de s’ouvrir à un secteur très porteur. « J’ai beaucoup d’étudiants d’école de commerce qui sont prêts à se lancer. Ils sont dans les starting-blocks pour faire des millions une fois le marché ouvert » s’amuse Christian Ben Lakhdar. Cet engouement se retrouve aussi chez certains décideurs politiques : Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et co-rapporteur de la mission d’information sur l’encadrement du cannabis en France, serait tenté de voir dans la légalisation une opportunité de revitaliser son propre département, un territoire dont l’économie repose sur l’agriculture.

Vers l’établissement de lobbies du cannabis ?

La principale leçon qui ressort des expériences de légalisation au Canada et aux Etats-Unis est l’apparition d’un « Big cannabis industry » : un oligopole de groupes industriels ou pharmaceutiques qui contrôlent la majorité du marché, fixent les prix et rendent difficile toute régulation par l’Etat. Un phénomène comparable aux lobbies de l’alcool en France, qui demeurent très influent aujourd’hui encore. 

Profitant du manque de clarté juridique aux Etats-Unis entre le niveau fédéral et celui des Etats, de nombreuses entreprises américaines ont déjà commencé à vendre des produits alimentaires à base de cannabis ou de CBD (du cannabis contenant une dose de THC très faible supprimant les effets psychotropes indésirables de la molécule). Au Canada, cette composante du « cannabusiness » est autorisée depuis octobre 2019, et le cabinet Deloitte estime même à près de 2,7 milliards de dollars canadiens (un peu plus de 1,8 milliards d’euros) le marché annuel de ce « cannabis 2.0 ». 

© Joséphine Boone

S’ils permettraient de générer plus d’emplois, et d’améliorer l’attractivité de certains territoires sur le modèle de Denver – surnommée aujourd’hui la « capitale mondiale du cannabis » – ces produits dérivés plébiscités par les grandes multinationales posent problème en termes de santé publique. Le nombre de passage aux urgences suite à une intoxication au cannabis a augmenté au Colorado ainsi que dans l’Etat de Washington – deux états précurseurs dans la légalisation. Pour l’OFDT, ces pics sont liés à « des produits alimentaires (infusés au cannabis) et/ou fortement dosés ».

Cette banalisation peut s’accompagner d’une hausse de la consommation du cannabis à court-terme. Au Canada, où la production, la vente, et l’utilisation de cannabis non-médical sont autorisées depuis 2018, 20% des Canadiens mentionnaient y avoir eu recours fin 2020, contre 14% quelques mois avant la légalisation. Même tableau aux Etats-Unis : les Etats ayant choisi de légaliser le cannabis non-médical assistent à une augmentation de l’usage de cannabis, particulièrement chez les personnes adultes. « La consommation est déjà très haute en France, mais il y a une possibilité qu’elle augmente encore avec la légalisation, affirme Christian Ben Lakhdar. Par effet de mode, des anciens fumeurs peuvent se remettre à consommer. »

La légalisation au service de la prévention 

Ce risque soulève des interrogations en termes de prévention, domaine où la France ne fait pas figure de pionnier. Outre le nombre élevé de consommateurs réguliers, le marché français est aussi de plus en plus inondé de produits hautement dosés en THC. « Légaliser dans ces conditions, ce serait faire une publicité énorme pour cette drogue, assène Jean Costentin. Il faut d’abord faire un gros travail de prévention en amont avant de songer à une légalisation. »

© Joséphine Boone

Pour Bernard Basset, médecin spécialisé en santé publique et président d’Addictions France, la légalisation permettrait au contraire de briser le tabou ; une étape essentielle pour prévenir les usagers. « Les mineurs auraient plus de facilité à en parler. A l’heure actuelle, c’est un produit interdit, pour lequel on peut être poursuivi. Cela n’encourage pas à aller consulter lorsque l’on a besoin d’aide », affirme-t-il. Ce nouveau cadre juridique permettrait à l’Etat de mettre la main sur une partie de la manne financière du cannabis « pour financer la prévention et les soins », précise le médecin.

Ce type de circuit est déjà en place pour le tabac : un fonds de lutte contre le tabagisme – alimenté par une taxe sur le chiffre d’affaires des fabricants de tabac – a été créé en 2017 au sein de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Renommé « Fonds de lutte contre les addictions » l’année suivante, ce dernier bénéficiait en 2020 d’un budget de 130 millions d’euros. « La taxe sur le tabac est une source pérenne pour ce fonds, confirme Maria Melchior. Elle sert à financer la recherche et la prévention contre l’addiction. »

« Actuellement, la prévention se résume à une venue de la gendarmerie pour expliquer aux élèves que le cannabis est interdit, et c’est tout » Jean Costentin, professeur en pharmacologue à la Faculté de Rouen

La légalisation serait d’ailleurs l’occasion de repenser toute la politique de prévention. « Il y a aujourd’hui une absence complète de pédagogie, regrette Jean Costentin. Cela fait des années que l’Académie de Médecine préconise une éducation scolaire au cannabis dès le primaire, mais rien n’a été fait. Actuellement, la prévention se résume à une venue de la gendarmerie pour expliquer aux élèves que le cannabis est interdit, et c’est tout ».

Un constat partagé par Maria Melchior, qui plaide pour une autre approche de la prévention. « Ce qui fonctionne pour lutter contre la consommation de produits psychoactifs, constate-t-elle, c’est le renforcement de compétences psychsociales. Ce sont des programmes qui existent pour aider les jeunes à développer leur confiance en eux, à gérer les effets de groupe, les émotions… Mais ils sont très rares en France, car ils ne rentrent pas dans le fonctionnement des établissements scolaires, et ils ne bénéficient pas de financements ».

Cannabis et CBD : quelles différences ?

Le CBD est l’acronyme de cannabidiol, une molécule que l’on retrouve dans un plant de cannabis. On oppose souvent celle-ci au THC (Tétrahydrocannabinol), une autre molécule faisant partie des cannabinoïdes – la famille des molécules recensées à ce jour dans une plante de cannabis.

Le cannabis vendu aujourd’hui – beuh ou haschich – contient une forte dose de THC. Celle-ci est à l’origine des effets psychotropes. A l’inverse, le CBD agit plutôt comme un calmant ou un sédatif, pouvant limiter le stress, l’angoisse et l’insomnie ; c’est ce qui lui vaut d’ailleurs son surnom de « cannabis thérapeutique ».

Si le cannabis demeure illégal en France, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé au contraire comme illégal d’interdire la vente et la consommation de CBD, car elle n’est pas considérée comme un stupéfiant. Selon le syndicat professionnel du chanvre, la France compte aujourd’hui près de 400 boutiques commercialisant des produits à base de CBD.

Comment fonctionne un point de deal ?

Loin des clichés, le trafic de cannabis est une activité bien organisée. Derrière chaque point de deal se trouve une structure avec ses règles, ses lois, ses détenteurs de capitaux et ses travailleurs.

Au sommet de la pyramide se trouve le dirigeant. Rarement présent sur les lieux de vente, il tient le trafic. Il jouit d’une rémunération confortable, bien que celle-ci soit difficile à estimer de manière précise. La gestion du point de deal revient à un ou plusieurs bras droits. Ils recrutent des chefs de ventes, qui doivent s’assurer de la bonne organisation du « commerce ». Pour stocker les revenus liés au trafic et une certaine quantité de drogues, ils ont recours à des « nourrices », qui mettent leurs logements à disposition.

Tout en bas de l’échelle, les vendeurs et les guetteurs sont le prolétariat de cette microsociété. Partie visible du trafic, ce sont eux qui s’exposent au plus grand risque, pour une rémunération faible et surtout incertaine.

Joséphine Boone & Mehdi Laghrari

Déconfinement : ce qu’il faut retenir du plan présenté par Édouard Philippe

C’était l’une des prises de parole les plus attendues de ces dernières semaines. Édouard Philippe s’est exprimé mardi durant une heure devant les députés pour présenter le plan de déconfinement du gouvernement, alors que l’épidémie de Covid-19 semble se stabiliser. 

Édouard Philippe s’est exprimé à 15 heures devant les députés pour présenter le plan de déconfinement. Flickr / Public Sénat

Les rangs de l’hémicycle étaient parsemés en ce mardi 28 avril : seuls 75 députés ont pu assister à la présentation du plan de déconfinement par Édouard Philippe, pour maintenir les règles de distanciation sociale.

Très attendu, le Premier ministre a abordé, comme annoncé, six domaines-clés : écoles, entreprises, commerces, masques, tests et isolements des malades, et rassemblements. Un maître-mot régnera pour tous : progressivité. Aucun secteur ne rouvrira de manière totale dès le 11 mai. Cette première date constituera la première phase du déconfinement, qui s’étendra jusqu’au 2 juin, pour aller jusqu’à l’été.

Des différenciations territoriales devront aussi s’observer en fonction de l’intensité de la circulation du virus. Dès jeudi prochain, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon présentera chaque soir une carte département par département. Le 7 mai sera ensuite déterminé quels départements basculeront le 11 mai dans la « catégorie rouge » – circulation élevée du virus – ou « verte » – circulation limitée.

Réouverture des écoles : pas de date pour les lycées

Après les annonces partielles de Jean-Michel Blanquer la semaine dernière, le Premier ministre a éclairci la situation quant aux écoles. En rappelant « l’impératif pédagogique et de justice sociale » de rouvrir les établissements scolaires, Édouard Philippe a expliqué les différentes étapes que devront suivre ces réouvertures.

Dès le 11 mai, les écoles maternelles et élémentaires accueilleront de nouveau des élèves, à raison de groupes de dix enfants maximum. La présence de ces derniers s’effectuera sur la base du volontariat des parents, et ce sur tout le territoire.

Pour les collégiens, les élèves de 6e et de 5e seront les premiers à pouvoir retourner à l’école à partir du 18 mai, dans une limite de quinze élèves par classe. Tous les enseignants et encadrants de la vie scolaire auront des masques qu’ils devront porter lorsqu’ils ne pourront pas respecter les règles de distanciation.

Le Premier ministre a affirmé que le port du masque ne sera pas obligatoire pour les enfants, mais que les collégiens devront en revanche en porter. « Nous fournirons des masques aux collégiens qui n’ont pas pu s’en procurer« , a-t-il précisé.

Quant aux lycées, leur réouverture ne sera décidée que fin mai en fonction de l’évolution de la situation. Le gouvernement se penchera dans un premier temps sur le cas des lycées professionnels, pour envisager une potentielle réouverture de ces derniers au début du mois de juin.

Enfin, les crèches rouvriront à partir du 11 mai par groupes de dix enfants maximum. Le port du masque sera « obligatoire pour les professionnels de la petite enfance. »

Le télétravail devra rester la référence

Le télétravail, lorsqu’il est possible, devra être maintenu au moins « dans les trois prochaines semaines » à compter du 11 mai. Pour permettre cela, « le dispositif d’activité partielle restera en place jusqu’au 1er juin. Il faudra ensuite l’adapter progressivement« , a affirmé Édouard Philippe.

Lorsque le travail en présentiel sera inévitable, le Premier ministre a appelé à mettre en place des horaires décalés, pour éviter le nombre de personnes en contact les unes avec les autres.

Le maintien de la généralisation du télé-travail devra notamment permettre de limiter les déplacements des personnes et l’utilisation des transports en commun.

Éviter au maximum les transports

Édouard Philippe s’est ainsi penché sur la question épineuse des transports en commun, dans lesquels la distanciation physique est particulièrement complexe à mettre en place.

« Nous allons augmenter au maximum l’offre de transport urbain. Nous voulons aussi baisser la demande, en continuant le télétravail, et en rappelant aux Français que les transports en heures de pointe doivent être laissés aux gens qui travaillent. »

Si 70 % de l’offre de la RATP sera théoriquement disponible au 11 mai, les citoyens continueront à être appelés à limiter au maximum leurs déplacements, afin de ne pas saturer les transports. « Le port du masque sera rendu obligatoire dans les transports, métros et bus », a expliqué Édouard Philippe.

Pour le cas des transports scolaires, seul un siège sur deux devra être utilisé, et les chauffeurs et collégiens devront obligatoirement porter un masque. Il en sera de même pour les taxis et VTC ne disposant pas d’une séparation en plexiglass.

L’offre de la SNCF continuera elle aussi à être réduite pour limiter les déplacements entre départements. Les attestations pour se déplacer près du domicile ne seront plus obligatoires, sauf pour les déplacements au-delà de 100 kilomètres qui continueront à être autorisés uniquement pour « motif impérieux, familial ou professionnel« , dans le but de « ne pas propager la circulation du virus. »

Une réouverture majoritaire des commerces

« Tous les commerces, sauf les cafés et restaurants, pourront rouvrir à compter du 11 mai », a déclaré le Premier ministre. Comme indiqué la semaine dernière, une date de réouverture des cafés et restaurants sera communiquée à la fin du mois de mai, et concernera donc la deuxième phase du déconfinement.

Pour l’heure, les commerces pourront rouvrir à condition de respecter les règles de distanciation d’un mètre entre chaque personne. Le port du masque grand public sera quant à lui recommandé lorsque ces mesures ne pourront être garanties. Les marchés seront « en général » autorisés à rouvrir, en suivant les mêmes mesures de sécurité.

« Les commerces devront respecter un cahier des charges strict (…) pour faire respecter les distances minimales. Le port du masque sera recommandé pour le personnel et les clients. Un commerçant pourra subordonner l’entrée au port du masque. »

À une exception près : le cas des centres commerciaux sera laissé à l’appréciation des préfets qui pourront décider de ne pas laisser ouvrir les centres de plus de 40 000 m2 « qui risqueraient de susciter d’importants mouvements de population« .

Des masques en quantité suffisante à partir du 11 mai

Le Premier ministre est revenu longuement sur la question des masques et a tenu à justifier le choix d’avoir réservé exclusivement ces derniers aux soignants.

« Réserver les masques aux soignants, c’est un choix difficile, contesté, mais que j’ai jugé nécessaire. »

Édouard Philippe a aussi justifié la pénurie qu’a connue la France dès le début de la crise sanitaire par le blocage de l’importation de masques, provenant de Chine, et la considérable augmentation de consommation de ces derniers en France. Il a toutefois été assuré qu’il y aurait « assez de masques dans le pays pour faire face aux besoins à partir du 11 mai. »

Pour cela, les collectivités territoriales seront soutenues par l’État à hauteur de 50 % pour l’achat de masques lavables. Les pharmacies et la grande distribution seront elles aussi invitées à mettre en vente des masques en tissu ou lavables.

« Progressivement, nous parviendrons à une situation classique, où les Français pourront, sans risque de pénurie, se procurer des masques grand public dans tous les commerces. »

Les personnes testées positives devront s’isoler

« L’objectif final de cette politique est de permettre d’isoler au plus vite les porteurs du virus. L’isolement n’est pas une punition ni une sanction. C’est une mesure de précaution collective », a affirmé Édouard Philippe.

Avec un objectif de 700 000 tests virologiques disponibles en France chaque semaine à compter du 11 mai, chaque personne testée positive devra procéder à un isolement. Deux options se présenteront à elle : s’isoler dans le domicile familial, entraînant l’isolement de toute la famille pour une durée de 14 jours, ou s’isoler dans des « hôtels réquisitionnés« . Ces tests seront pris en charge « à 100 % par l’Assurance maladie. »

Les cas contacts – autrement dit les personnes ayant été en contact avec une personne déclarée positive – seront eux aussi incités à procéder au test virologique.

Le Premier ministre a ainsi rapidement évoqué l’application StopCovid, qui suscite selon lui un « débat prématuré ».

« Lorsque l’application fonctionnera, nous organiserons un débat spécifique, suivi d’un vote spécifique. »

Des rassemblements limités à 10 personnes

« La vie sociale va reprendre progressivement », a tenu à assurer le Premier ministre à l’hémicycle et aux Français. Il sera par exemple possible de se rendre à nouveau dans les parcs et jardins, mais uniquement dans les départements où le virus ne circule pas « de façon active« .

Un certain nombre de lieux publics ne pourront toutefois pas accueillir du public avant la deuxième phase du déconfinement. Les plages resteront inaccessibles « jusqu’au 1er juin« . Même son de cloche pour les « salles de fêtes et salles polyvalentes » qui rouvriront leurs portes le 2 juin.

Les lieux de culte pourront quant à eux rester ouverts mais ne devront pas organiser de « cérémonies religieuses » avant cette même date. Les cérémonies funéraires continueront à être organisées dans les mêmes règles que celles qui valent durant le confinement : pas plus de 20 personnes, personnel funéraire compris. Les cimetières seront néanmoins ouverts dès le 11 mai.

Les « grands musées, cinémas et théâtres » ne pourront pas rouvrir pour le moment. Enfin les grands rassemblements de plus de 5 000 personnes ne s’organiseront pas avant le mois de septembre. Cela met fin notamment à la saison sportive 2019-2020.

« D’une façon générale, il nous faut éviter les rassemblements qui sont autant d’occasions de propagation du virus. Les rassemblements sur la voie publique et dans les lieux privés seront dont limités à 10 personnes. »

Après une heure de prise de parole, le Premier ministre a donné rendez-vous aux Français à la fin du mois de mai pour « évaluer les conditions dans lesquelles nous pourrons poursuivre le déconfinement. » Édouard Philippe proposera aussi dès samedi d’adopter prochainement une loi « qui permettra de proroger l’urgence sanitaire au-delà du 23 mai et autorisera la mise en œuvre des mesures nécessaires à l’accompagnement du déconfinement. »

Dinah Cohen

Plan de déconfinement : les réactions des politiques au discours d’Édouard Philippe

Le Premier ministre a présenté aux députés ce mardi 28 avril la « stratégie nationale » du gouvernement pour préparer le déconfinement des Français à partir du 11 mai, sans relancer l’épidémie de Covid-19. Très attendu, le discours d’Édouard Philippe a été largement commenté par la classe politique française. 

Le discours s’est déroulé dans un hémicycle presque vide. (Christophe/Flickr)

Le gouvernement s’attendait à une journée houleuse et il n’a pas été déçu. La présentation du plan de déconfinement par Édouard Philippe ce mardi a été fraîchement accueilli par l’opposition. Sachant que les critiques s’étaient abattues sur l’exécutif avant même le discours du Premier ministre.

Profitant du temps de parole qui leur était alloué, l’opposition a fustigé aussi le plan du gouvernement depuis le perchoir. Jean-Luc Mélenchon a déploré une « gestion calamiteuse » et une « décision hasardeuse » tout en déclarant qu’il était « odieux de laisser les parents décider si leurs enfants doivent ou non aller à l’école après le 11 mai ». Damien Abad, le président du groupe des Républicains à l’Assemblée, moque un « 11 mai qui s’est transformé en  »11 mais » «  et met en avant « 50 propositions » élaborées par son groupe. Enfin, Olivier Faure attaque un déconfinement qui est « encore loin d’être prêt ».

La polémique des masques

Les critiques envers le plan du gouvernement sont aussi vives sur les réseaux sociaux après sa présentation. Le député de la France insoumise, Adrien Quatennens, dénonce sur Twitter un déconfinement qui n’est pas « celui des Français mais celui du travail ».

De son côté le président des Patriotes, Florian Philippot, a publié un communiqué sur sa page Facebook. Il y dépeint un plan de déconfinement « mal ficelé » et accuse le gouvernement d’avoir « menti » sur la question du port des masques. Rejoignant d’autres députés il condamne la « folie » de la réouverture des écoles. De son côté, le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a annoncé qu’il voterait contre ce plan « incohérent ».

Le délégué général de la République en Marche, Stanislas Guérini, a, quant à lui, défendu le plan de l’exécutif qui fixe un « cadre clair et cohérent ».

Etienne Bianchi

 

A REVIVRE. Édouard Philippe présente le plan de déconfinement devant les députés

Le Premier ministre Édouard Philippe a présenté mardi après-midi devant les députés les grandes lignes du plan de déconfinement prévu pour le 11 mai. Revivez ses annonces dans ce direct.

Édouard Philippe s’est exprimé à 15 heures devant les députés pour présenter le plan de déconfinement. Flickr / Public Sénat

16h07 :Après une heure de prise de parole, le Premier ministre Édouard Philippe remercie l’hémicycle et laisse la place aux députés qui s’exprimeront après une pause de quinze minutes.

16h05 : »Mesdames et messieurs les députés, la France est dans l’un de ces moments où ceux qui la servent doivent être à la hauteur. »

16h00 : « Dire ici ce que je viens de dire, plutôt qu’ailleurs, montre que la démocratie parlementaire reste vivante, exigeante, parfois bruyante mais indispensable toujours. »

Les députés applaudissent face au choix d’Édouard Philippe d’avoir présenté ces annonces à l’Assemblée nationale. « Nous avons décidé de réserver ces annonces à l’Assemblée nationale« , a affirmé le Premier ministre.

« Je proposerai au Parlement d’adopter prochainement une loi qui prorogera l’urgence sanitaire au-delà du 23 mai, autorisera la mise en oeuvre des mesures nécessaires à l’accompagnement du déconfinement. »

15h58 : « Si nous voulons éviter que la circulation du virus ne s’accélère dans des zones jusque-là préservées, il nous faudra limiter cette possibilité de se déplacer dans un premier temps. Il conviendra donc de légiférer. »

Édouard Philippe évoque l’aspect législatif des mesures nécessaires pour le déconfinement.

« Je donne rendez-vous aux Français à la fin du mois de mai pour évaluer les conditions dans lesquelles nous pourrons poursuivre le déconfinement. »

« D’une façon générale, il nous faut éviter les rassemblements qui sont autant d’occasions de propagation du virus. Les rassemblements sur la voie publique et dans les lieux privés seront dont limités à 10 personnes. »

15h55 : « Les cimetières seront à nouveau ouverts au public dès le 11 mai. »

« Les cérémonies funéraires pourront continuer à s’organiser dans la limite de 20 personnes. »

« Les lieux de culte pourront continuer à rester ouvert, mais je crois qu’il est légitime de demander de ne pas organiser de cérémonies avant cette barrière du 2 juin. »

« Les grandes manifestations sportives et culturelles, tous les événements qui regroupent plus de 5 000 participants, ne pourront se tenir avant le mois de septembre. La saison 2019-2020 de sport professionnel ne pourra pas non plus reprendre. »

15h53 : « Les grands musées, les cinémas, les théâtres, ne pourront pas rouvrir. Les salles des fêtes et salles polyvalentes resteront également fermées jusqu’au 2 juin. »

15h52 : « Les parcs et jardins ne pourront rouvrir que dans les départements où le virus ne circule pas de façon active. Les plages resteront inaccessibles au public au moins jusqu’au 1er juin. »

« Il sera à nouveau possible de circuler librement, sans attestation, sauf pour les déplacements à plus de 100 kilomètres du domicile, qui ne seront possibles que pour un motif impérieux, familial, ou professionnel. »

« La vie sociale va reprendre progressivement. »

« Je demande aux personnes les plus âges, les plus fragiles, de la patience« , affirme le Premier ministre. « En vous protégeant, vous protégez le système hospitalier, et les plus fragiles d’entre nous. »

15h51 : « Nos aînés doivent se protéger en limitant leurs contacts et leurs sorties, tout cela en se reposant sur le principe de la confiance. »

« Les bus scolaires pourront circuler, avec la même règle du un sur deux, et l’obligation du port du masque pour les chauffeurs et les écoliers à partir du collège. Il sera également obligatoire dans les taxis et VTC qui ne disposent pas de la séparation en plexiglass. »

15h49 : « Le port du masque sera rendu obligatoire dans les transports, métros et bus. La capacité du métro parisien sera drastiquement réduite. »

« 70 % de l’offre de la RATP sera disponible au 11 mai. »

« Nous allons augmenter au maximum l’offre de transport urbain. Nous voulons aussi baisser la demande, en continuant le télétravail, et en rappelant aux Français que les transports en heures de pointe doivent être laissés aux gens qui travaillent. »

15h47 : « Le respect des distanciations physiques et des gestes barrières est particulièrement difficile dans les transports. »

Édouard Philippe rappelle que l’annonce d’une date de réouverture des cafés et restaurants sera donnée à la fin du mois de mai.

15h46 : « Les préfets pourront décider de ne pas laisser ouvrir les centres commerciaux de plus de 40 000 m2 qui risquent de susciter d’importants mouvements de population. »

15h45 : « Tous les commerces, sauf les cafés et restaurants, pourront rouvrir à compter du 11 mai. Les marchés seront en général autorisés. Il faudra respecter les règles de distanciation d’un mètre entre chaque personne. Le port du masque grand public sera recommandé lorsque les mesures de distanciation physique ne peuvent être garanties. »

« Le dispositif d’activité partielle restera en place jusqu’au premier juin. Il faudra ensuite l’adapter progressivement. »

15h44 : « Le télétravail doit être maintenu partout où cela est possible pendant au moins les trois prochaines semaines. »

15h42 : « Il n’y aura pas de port du masque pour les enfants de moins de trois ans. »

15h41 : « Les crèches seront aussi rouvertes à partir du 11 mai avec des groupes de 10 enfants maximum. »

15h39 : « Le port du masque pour les enfants est prohibé, celui pour les collégiens sera obligatoire. Nous fournirons des masques aux collégiens qui n’auront pas pu s’en procurer. »

15h38 : Il n’y aura pas plus de 15 élèves par classe, et tous les enseignants et encadrants de la vie scolaire auront des masques qu’ils devront porter quand ils ne pourront pas respecter les règles de distanciation.

« Fin mai, nous déciderons s’il est possible de rouvrir les lycées début juin en commençant par les lycées professionnels. »

« À partir du 18 mai, nous verrons s’il est possible de rouvrir les collèges en commençant par les 6e et les 5e. »

« Nous souhaitons une ouverture très progressive des maternelles et écoles primaires à partir du 11 mai sur la base du volontariat dans tout le territoire. »

15h37 : « Le retour de nos enfants sur le chemin de l’école est un impératif pédagogique et de justice sociale. »

Édouard Philippe va désormais aborder la stratégie de déroulement du quotidien des Français, à savoir l’école, les entreprises, les commerces, les transports et la vie collective.

15h36 : « À compter de jeudi, le directeur général de la santé présentera tous les soirs la carte département par département. »

« Trois ensembles de critères pour identifier les départements où le déconfinement doit prendre un sens plus strict. Ces indicateurs seront cristallisés le 7 mai, afin de déterminer quel département bascule le 11 mai dans la catégorie rouge, circulation élevée, ou vert, circulation limitée. »

15h33 : « Si tout est prêt le 11 mai, alors commencera une phase qui durera jusqu’au 2 juin. Ensuite débutera la phase suivante, qui statuera jusqu’à l’été. »

« Nous préparons le 11 mai en surveillant tous les indicateurs pour vérifier département par département que nous pouvons en effet lancer le déconfinement à cette date. (…) Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconsignerons pas au 11 mai, ou de manière plus stricte. »

15h31 : Le déconfinement se fera de manière progressive, et selon les territoires. Le Premier ministre va d’abord aborder l’aspect progressif du déconfinement.

« Lorsque l’application fonctionnera, nous organiserons un débat spécifique, suivi d’un vote spécifique. »

Des voix contestataires s’élèvent dans l’hémicycle.

« Il me semble que le débat est un peu prématuré. »

15h30 : Le Premier ministre aborde la question de l’application StopCovid.

« Nous laisserons le choix à la personne testée positive de s’isoler chez elle, ce qui entraînera le confinement de tout le foyer pendant 14 jours, ou de s’isoler dans un lieu mis à sa disposition, notamment dans des hôtels réquisitionnés. »

15h28 : « Nous prévoirons des dispositifs de contrôle, mais notre objectif est de largement se reposer sur le civisme de chacun. »

15h27 : « L’objectif final de cette politique est de permettre d’isoler au plus vite les porteurs du virus. L’isolement n’est pas une punition ni une sanction. C’est une mesure de précaution collective. »

15h26 : « Tous les cas contacts sont testés et invités à s’isoler. »

15h25 : « Nous allons faire passer à 100 % la prise en charge de ces tests par l’Assurance maladie. »

15h24 : « Selon les estimations scientifiques, il devrait y avoir entre 1000 et 3000 nouveaux cas par semaine à compter du 11 mai. »

15h23 : « Nous nous sommes donnés comme objectif de réaliser au moins 700 000 tests virologiques par semaine au 11 mai. »

15h22 : « Les pharmacies et la grande distribution seront invitées à vendre des masques jetables ou lavables. »

15h21 : « Nous soutiendrons les collectivités territoriales pour l’achat de masques en prenant en charge 50 % du prix des masques lavables. »

15h18 : Le Premier ministre explique le choix du gouvernement qui a été fait de réserver les masques au personnel soignant, quitte à en priver une partie de la population.

15h17 : Édouard Philippe explique les deux obstacles qui ont mené la France à une pénurie de masques : « L’importation a été bloquée, et la consommation de masques a considérablement augmenté. »

Édouard Philippe aborde devant les députés la question du masque, en évoquant les voix discordantes qui ont pu se faire entendre depuis le début de la crise sanitaire.

15h16 : « Le respect des gestes barrière et des mesures de distanciation sociale prendra encore plus d’importance. »

15h15 : Edouard Philippe déclare que la mise en œuvre du plan de déconfinement sera faite autour du triptyque « Protéger, tester, isoler. »

15h14 : « Je rencontrerai dès demain des associations d’élus locaux, les préfets et jeudi les partenaires sociaux pour adapter le plan aux réalités de terrain. »

« Le troisième axe à prendre en compte est géographique. (…) Certaines parties ont été durement touchées (…) mais dans d’autres, le virus est quasiment absent. Cette circulation hétérogène du virus crée de fait des différences selon les territoires. »

15h13 : « Le deuxième axe de notre stratégie sera donc la progressivité. »

15h12 : « Le risque d’une seconde vague (…) qui imposerait un reconfinement est un risque sérieux. »

15h11 : « Notre système hospitalier a tenu. Il a tenu au prix d’une fatigue bien compréhensible des femmes et des hommes, au prix d’une consommation de médicaments de réanimation jamais constatée, au prix d’une déprogrammation des opérations chirurgicales non nécessaires à court terme, mais qui finiront bien par l’être. »

Certains députés siègent dans l’hémicycle avec leur masque, comme Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, Sébastien Chenu ou encore Ludovic Pajot du RN.

15h10 : « Toutes les stratégies reposent sur des constats. Le premier est médical : nous allons devoir vivre avec le virus, dès lors qu’aucun vaccin n’est prévu à court terme, qu’aucun traitement n’est à ce jour approuvé. Le virus va continuer à circuler. »

15h09 : « Il nous faut donc, progressivement, prudemment, mais aussi résolument procéder à un déconfinement aussi attendu que risqué et redouté. »

« Un confinement prolongé au-delà du strict nécessaire aurait des conséquences gravissimes. »

15h08 : « Le confinement aura permis d’éviter au moins 65 000 décès en un mois, et 105 000 lits de réanimation auraient manqué en l’absence de confinement. Je ne crois pas que notre pays l’aurait supporté. »

« Depuis le 8 avril, le nombre de cas de Covid-19 en réanimation diminue. Il dépassait 7500, il est désormais de 4600. La décrue est engagée, elle est régulière, lente, mais régulière. »

15h07 : « Le confinement a été un instrument efficace pour lutter contre le virus, pour protéger les Français les plus fragiles. »

15h06 : « Jamais, dans l’histoire de notre pays, nous n’avons connu cette situation. Ni pendant les guerres, ni pendant l’occupation, ni pendant les précédentes épidémies. »

« Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, voilà donc le moment où nous devons dire à la France comment la vie va reprendre. »

15h05 : Le Premier ministre Edouard Philippe débute sa prise de parole.

Richard Ferrand donne la parole à Edouard Philippe.

15h04 : Richard Ferrand s’adresse aux députés qui sont seulement au nombre de 75 pour respecter les gestes barrières.

« Puisse cet ébranlement général nous apprendre à aborder les sujets dans toute leur profonde complexité et non dans leur apparente simplicité. »

« Aujourd’hui, le Premier ministre, vous savez que vous ne gouvernez pas un domaine qui nous domine, et nous savons que la pandémie est plus forte que n’importe laquelle de nos lois« , déclare le président de l’Assemblée nationale.

15h00 : Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, ouvre la séance par un bref discours.

Dinah Cohen