Pour Volodymyr Zelensky, les Occidentaux ont « peur » de dire qu’ils souhaitent aider l’Ukraine

Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est exprimé ce vendredi, à Kiev lors d’une conférence internationale organisée par la fondation de l’ukrainien Viktor Pintchouk, sur l’avancée de ses troupes, mais aussi sur ses attentes envers ses alliés occidentaux autour de l’épineuse question de l’utilisation des missiles à longue portée pour frapper le sol russe.

Pour le président ukrainien, les Occidentaux ont « peur » d’évoquer la possibilité pour son armée d’utiliser des missiles à longue portée pour frapper des cibles sur le sol russe. Une prise de parole accusatrice envers ses alliés, et ce à l’occasion d’une conférence internationale organisée par la fondation du milliardaire ukrainien Viktor Pintchouk. « Les alliés abattent conjointement des missiles et des drones dans le ciel du Moyen-Orient, pourquoi n’y a-t-il toujours pas de décision similaire pour abattre conjointement des missiles et des drones Shahed russes dans le ciel de l’Ukraine ? », a martelé Volodymyr Zelensky.

Une prise de parole qui intervient alors que le Premier ministre britannique Keir Starmer rencontre cet après-midi le Président américain Joe Biden à Washington. L’ordre du jour de cette rencontre se concentre sur l’autorisation pour Kiev d’utiliser des missiles longue portée contre des cibles sur le sol russe.

Le Président ukrainien assure qu’il va rencontrer au cours du mois de septembre Joe Biden afin de lui présenter « un plan pour la victoire ». Ce plan doit mettre en lumière « un ensemble de solutions interconnectées qui donneront à l’Ukraine suffisamment de pouvoir, suffisamment de choses, pour mettre cette guerre sur la voie de la paix ».

40.000 soldats russes combattent dans la région russe de Koursk

Dans son discours, Volodymyr Zelensky aborde la situation sur les différentes lignes de front actuelles. D’après ses informations, près de 40.000 soldats russes combattent dans la région russe de Koursk.

L’offensive menée par l’armée ukrainienne dans la région russe de Koursk a « donné les résultats attendus », assure le président ukrainien. Mais il tempère car, selon lui, « le chemin à parcourir est encore long » car même si la progression russe « a été ralentie », cela reste « très difficile là-bas ».

Ce jeudi l’armée russe a annoncé avoir repris du terrain depuis l’offensive ukrainienne lancée au début du mois d’août. Depuis le début de l’année, l’armée de Vladimir Poutine a enregistré des gains territoriaux records depuis l’automne 2022. Au début du mois, le président russe s’est exprimé sur cette offensive surprise affirmant qu’elle est un échec et que ses forces « ont accéléré les opérations offensives » sur le front oriental.

Un missile russe a touché un cargo transportant du blé, selon Kiev

Un missile russe a touché en mer Noire un cargo transportant du blé à destination de l’Egypte, a annoncé ce jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui appelle la communauté internationale a condamné cette attaque.

« La Russie a lancé une frappe aujourd’hui contre un navire civil ordinaire en mer Noire, juste après qu’il eut quitté les eaux territoriales ukrainiennes », a accusé Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, précisant que l’attaque n’avait pas fait de victimes.

Les forces navales ukrainiennes ont déclaré pour leur part que la frappe avait eu lieu tard dans la soirée de mercredi touchant un cargo ayant quitté le port ukrainien de Tchornomorsk, dans la région d’Odessa, et avait « subi d’importants dommages ».

Le président Zelensky a appelé la communauté internationale à condamner cette attaque. « Le blé et la sécurité alimentaire ne devraient jamais être la cible de missiles », a affirmé, tout en diffusant des images du navire endommagé.

La mer Noire, zone clef de la guerre 

La mer Noire est une voie commerciale cruciale pour l’Ukraine, qui est l’un des plus gros producteurs et exportateurs de céréales du monde, mais elle est devenue un champ de bataille navale depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. 

Malgré les menaces de Moscou de tirs sur les bateaux en mer Noire, l’Ukraine a mis en place à l’été 2023 un couloir humanitaire dans la zone pour exporter ses produits agricoles. Un couloir emprunté par 5.000 navires depuis sa création, a indiqué mercredi le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov.  

Marie Scagni

Plusieurs condamnations internationales après un raid israélien ayant causé la mort d’humanitaires à Gaza

Les Nations unies et l’Union européenne ont condamné ce jeudi la mort de collaborateurs de l’ONU dans une frappe lancée par Israël contre une école abritant des déplacés dans la bande de Gaza, qui a tué 18 personnes.

Les condamnations internationales se multiplient ce jeudi après l’annonce de la mort de plusieurs humanitaires dans la bande de Gaza, dans une frappe israélienne sur l’école de Nuseirat, transformée en abri pour déplacés. La Défense civile de Gaza a fait état de 18 morts au total, dont six employés de l’ONU.

« Une école transformée en refuge pour 12.000 personnes a de nouveau été visée par des frappes israéliennes. Six de nos collègues de l’Unrwa (l’agence pour les réfugiés palestiniens) figurent parmi les morts. Ce qui se passe à Gaza est totalement inacceptable », a dénoncé le patron de l’ONU Antonio Guterres. 

De son côté, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’est dit « scandalisé ». « Le mépris des principes fondamentaux du droit international humanitaire, en particulier de la protection des civils, ne peut et ne doit pas être accepté par la communauté internationale », a-t-il affirmé.

L’armée israélienne affirme avoir visé des membres du Hamas

L’armée israélienne s’est défendu d’avoir délibérément visé les humanitaires et a affirmé dans un communiqué avoir « mené une frappe de précision sur des terroristes qui opéraient dans un centre de commandement du Hamas » dans l’école. Ces derniers mois, Israël a frappé plusieurs écoles dans la bande de Gaza, accusant le Hamas d’y opérer.

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a pour sa part appelé à protéger les travailleurs humanitaires, évoquant « une question [qu’ils continuent] à aborder avec Israël ». « Nous continuons à voir le Hamas se cacher dans ces sites », a-t-il aussi affirmé lors d’une visite en Pologne.

Marie Scagni

Mission Polaris Dawn : L’espace est-il vraiment plus occupé par le secteur privé qu’avant ?

Avec la sortie extravéhiculaire d’astronautes non-professionnels, effectuée jeudi 12 septembre 2024, dans le cadre de la mission Polaris Dawn, une première dans l’histoire, la place des entreprises privées dans le milieu spatial est souvent évoquée. Le milieu était pourtant déjà occupé par des organismes autres que le public lors de la course à l’espace entre les États-Unis et l’URSS. Explications avec Pierre-François Mouriaux, journaliste et spécialiste de la question.

Le monde du spatial se souviendra du jeudi 12 septembre 2024 comme la journée ayant vu les premiers astronautes non-professionnels réaliser une sortie extravéhiculaire, comprenez une sortie en dehors de leur capsule. Cette opération risquée, est menée dans le cadre de l’opération Polaris Dawn à bord d’une Falcon 9 de la société privée SpaceX du milliardaire Elon Musk. À son bord, deux chanceux parmi les quatre membres se sont aventurés à l’extérieur de la capsule Crew Dragon : le milliardaire Jared Isaacman, commandant de la mission qu’il finance en partie, ainsi que Sarah Gillis, une employée de SpaceX.

Depuis des décennies, le milieu est composé d’acteurs étatiques comme la NASA (agence gouvernementale américaine), Roscosmos (pour les Soviétiques, puis les Russes), mais aussi d’entreprises privées (SpaceX, Virgin ou Blue Origin) comme l’explique Pierre-François Mouriaux, spécialiste de l’espace : « Le spatial a toujours été occupé par le public et le privé. Tout est question de communication ».

La course à l’espace

Vers la fin des années 60, c’est le début des avancées technologiques dans le domaine spatial. Innovations poussées par la guerre froide entre bloc de l’ouest et bloc de l’est. « Les Etats-Unis ont toujours sous-traité lors de la construction de leurs lanceurs, explique-t-il. Lors du programme Gemini, démarré en 1961, le constructeur était McDonnell. » Pour le spécialiste, ces relations ont toujours existé, mais étaient moins visibles : « La différence par rapport à avant, c’est la question des fonds propres. Lorsque la Nasa est allée sur la Lune, elle a fait appel à des sociétés comme Boeing pour construire le lanceur lunaire Saturn V, développe le journaliste. Maintenant, le privé investi plus avec un développement financé en partie par le public, les contrats sont juteux… » À l’époque, la communication était moindre comparée à l’époque actuelle.

Lire aussi : Tourisme spatial : quelles leçons retenir de la première sortie extravéhiculaire ?

La communication des start-ups

Dès le début des années 2000, de nouveaux acteurs privés s’intéressent au milieu. C’est le début des start-ups, fondées par des milliardaires comme Elon Musk ou Jeff Bezos. L’objectif pour eux ? Développer l’aérospatial, nouveau terreau fertile pour y développer une économie, notamment le tourisme pour les ultra-riches (vols paraboliques dans la New Shepard de Blue Origin, vol aux limites de l’atmosphère dans le VSS Unity de Virgin Galactic jusqu’aux missions chez SpaceX comme la dernière en date, Polaris Dawn, ce jeudi). « On est à l’ère de la com. Aujourd’hui, Elon Musk dispose d’une grande aura et d’une base de fans qui fait caisse de résonance. Le privé est très médiatisé », précise Pierre-François Mouriaux.

Depuis plus de 20 ans et pour le futur, la Nasa continue ses appels d’offres vers ces nouvelles start-ups qui ne le sont plus vraiment, « SpaceX possède maintenant des milliers d’employés ». Contrairement à avant, certains de ces organismes privés possèdent leurs véhicules. Les appareils permettant d’aller sur la Lune étaient détenus par la Nasa. Maintenant, l’entreprise d’Elon Musk possède par exemple ses lanceurs comme la Falcon 9.

Lire aussi : Comment SpaceX va récupérer les astronautes d’une mission de Boeing «bloqués» dans l’ISS

Un tourisme spatial innovant ?

Avec cet essor du tourisme spatial qui reste cependant très restreint, de l’ordre de « 3 vols privés par an actuellement », Pierre-François Mouriaux reste sceptique quant aux avancés technologiques que cette économie peut développer : « Est-ce que la mission Polaris Dawn avec Jared Isaacman va vraiment servir à quelque chose de concret ? Est-ce que la science a vraiment besoin de ça ? Ce sont des questions qui méritent d’être posées. »

Déjà commandant lors de la mission Inspiration4, lancée en 2021 par SpaceX (premier vol spatial où les gens à bord ne provenaient pas d’une agence gouvernementale), le milliardaire Jared Isaacman ne compte pas s’arrêter là. L’homme d’affaires a, en effet, prévu deux retours dans l’espace, toujours dans le cadre de la mission Polaris qu’il organise en partie.

Yan DANIEL