Bruno Le Maire appelle à ne pas « revenir en arrière » en matière d’impôts en partant de Bercy

Le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a plaidé jeudi pour que la France ne revienne « pas en arrière » en matière de redressement des finances publiques et de baisses d’impôts, dans un discours dressant le bilan de son septennat à Bercy.

L’heure du bilan pour Bruno Le Maire. Le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances quitte Bercy ce jeudi. Dans un discours de remerciements, il lance ses préconisations pour son successeur qui doit encore être nommé dans le gouvernement du nouveau Premier ministre Michel Barnier. Le locataire de Bercy a déjà confirmé ne pas vouloir faire partie du futur gouvernement.

« La France ne doit pas revenir en arrière sur le rétablissement de ses comptes publics. Elle doit continuer de se fixer pour objectif de revenir sous les 3% de déficit (public) en 2027 » par rapport au PIB, déclare le ministre devant des centaines d’invités à Bercy. « La France ne doit pas revenir en arrière non plus sur les impôts », baissés à hauteur de 55 milliards d’euros depuis 2017, ajoute-t-il.

« Redonner l’espoir salarial aux Français »

Le ministre démissionnaire a également dit partager les inquiétudes de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), sur le décrochage de l’économie européenne par rapport à celle américaine. « Il est temps de réagir, vite et fort », martèle-t-il. Le prochain enjeu, selon l’homme politique français, sera également de « redonner l’espoir salarial aux Français ».

« Demain je retournerai donc à ma première vocation : l’enseignement », conclut Bruno Le Maire, assurant être « heureux de reprendre le chemin des cours, cette fois sur les sujets économiques et géopolitiques », lui qui était auparavant professeur de lettres.

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Le député insoumis Eric Coquerel demande une loi de finances rectificative pour 2024

Le président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale a demandé sur France Inter une loi de finances rectificative pour 2024, avant le budget pour 2025, pour compenser « l’annulation de 16,5 milliards » d’euros de crédits qui ont été gelés.

Le projet de loi de budget pour 2025 n’est pas le seul à faire l’objet de discussions. Eric Coquerel, député La France insoumise (LFI) et président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale a demandé une loi de finances rectificatives pour 2024, sur France Inter ce jeudi.

L’élu insoumis a notamment évoqué le ministre démissionnaire de l’Economie Bruno Le Maire qui « conseille qu’aux 10 milliards qui ont été annulés au début de l’année » soit ajoutée « l’annulation de 16,5 milliards qui ont été gelés ».

« Ça ferait 26,5 milliards d’économies sur le budget » pour l’année en cours, a précisé le député, évoquant « 20% d’annulation » de crédits pour le budget des Sports ou « 14% » pour celui de l’Ecologie. Ce sont « des sommes conséquentes », a-t-il souligné, dénonçant « une cure d’austérité ».

Bercy prend acte

Lundi, lors de son audition devant la Commission des finances de l’Assemblée, Bruno Le Maire avait ainsi reconnu la nécessité d’une loi de finances rectificative, plaidant même pour qu’elle inclue des « recettes complémentaires ». Mais le ministre démissionnaire qui fait ses adieux à Bercy ce jeudi a confié que ces « choix politiques » ne lui appartenaient plus.

Eric Coquerel a également dit avoir demandé que les « lettres-plafonds » – qui fixent les crédits par ministère pour 2025 -, soient communiquées à la Commission, alors que le calendrier du budget pour 2025 est de plus en plus serré. « On a déjà six semaines de retard par rapport à ce que prévoit la loi sur la transmission des informations budgétaires au Parlement », a de nouveau avertit le député de La France insoumise.

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Intelligence artificielle : comment Nvidia est devenu le champion du secteur

Inconnue du grand public il y a encore quelques années, Nvidia, le géant américain des microprocesseurs informatiques, vient de dépasser Apple en capitalisation boursière. Valorisée à 3 000 milliards de dollars, l’entreprise talonne maintenant Microsoft et s’impose comme le grand gagnant de la course à l’intelligence artificielle

Nvidia, le géant américain des processeurs informatiques, pèse désormais plus que toutes les entreprises du CAC 40 réunies. Ce jeudi soir, l’entreprise a atteint la valeur de 3 000 milliards de dollars en bourse, se hissant à la deuxième place des entreprises à la plus grande capitalisation boursière devant Apple. Et ce tout juste un an après avoir atteint une valeur de 1000 milliards de dollars.

Une envolée spectaculaire, permise par le développement fulgurant de l’intelligence artificielle, dans lequel Nvidia est devenu un acteur indispensable. En cause : la grande capacité de calcul de ses microprocesseurs, les seuls suffisamment puissants pour le bon fonctionnement des modèles d’apprentissage des intelligences artificielles.

Ascension fulgurante

En quatre ans seulement, Nvidia s’est imposé comme un des groupes les plus puissants de secteur informatique. En témoignent les chiffres : à la fin de l’année 2023, l’entreprise approchait des 61 milliards de dollars de revenus. Ses bénéfices approchaient des 30 milliards de bénéfices, un chiffre multiplié par six en une année seulement.

D’autant que l’année en cours promet des résultats encore plus vertigineux : pour le premier trimestre de l’année 2024, groupe de Santa Clara (Californie) a dégagé un bénéfice net de 14,9 milliards de dollars, soit une multiplication par sept de son bénéfice à la même période, l’année dernière.

Monopole sur le marché

Car si Nvidia est présente sur le marché de la tech depuis les années 90, c’est l’essor de l’intelligence artificielle en 2022, avec le développement de Chat GPT par Open AI, qui a fait croître de façon exponentielle la valeur de l’entreprise. Au cœur du cette envolée : le développement par Nvidia de ses GPUs, des processeurs informatiques qui excellent dans les calculs nécessaires au fonctionnement des modèles de machine learning (apprentissage machine), que nécessitent les intelligences artificielles.

Et Nvidia est une des entreprises de la tech, si ce n’est la seule, à proposer des microprocesseurs aussi puissants. L’entreprise a distancé son principal concurrent Advanced Micro Devices (AMD), le spécialiste américain de la carte graphique, et a su attiré les développeurs pour capter jusqu’à 88% des parts de marché. Nvidia exerce aujourd’hui un quasi monopole sur le secteur des GPUs.

Noa Jacquet

Infographie réalisée par Eléonore Claude