Pour pallier au manque de données concernant le nombre de personnes tuées par la police plusieurs initiatives ont été lancées. C’est le cas du site Copwatch, lancé en France en 2011, qui se veut être un outil de surveillance des policiers. Depuis, il a été interdit par la justice, à la demande du ministère de l’Intérieur.
Directement inspiré du « copwatching », pratique en vogue aux Etats unis, la version française du site a été lancée le 20 septembre 2011 et permet à n’importe quelle personne de publier photos et vidéos de policiers procédant à un contrôle d’identité musclé. Objectif : faire la lumière sur les agissements de la police et répertorier précisément ses dérives autoritaires, violentes ou racistes.
Pourtant, d’entrée de jeu, le site a été vivement décrié par les policiers qui ont demandé sa fermeture. Mettant à disposition une base de données sur plus de quatre cent cinquante policiers, parfois identifiés nommément : « N’aime pas les “minorités ethniques” » ; « Porte la marque néo-nazi “thor steinar” pendant l’exercice de ses fonctions » ; « N’hésite pas à taper dans les cellules ».
Phénomène nouveau en France, le copwatching est largement répandu aux Etats-Unis. Il est apparu en Californie à Berkeley en 1990, sous l’impulsion de quelques « patrouilles-vidéo » décidées à mettre en lumière les brutalités dont la police du comté se rendait régulièrement coupable. Jugé très radical dans ses positions, Copwatch Nord-Paris IDF est l’œuvre d’internautes anonymes.
Interdit par la justice, à la demande du ministère de l’Intérieur, qui estimait que révéler l’identité des policiers constituait un risque pour leur sécurité, un blog a été créé pour lui succéder. Intitulé l’Oeil sur la police, cette fois il ne révèle pas l’identité des policiers mais est tout autant critiqué par les forces de l’ordre qui estiment que ce genre d’initiatives ajoutent de la tension à la tension.