La diplomatie s’invite aux commémorations du Débarquement

Plus de 25 chefs d’État étrangers ont été conviés à assister aux commémorations des 80 ans du Débarquement du 6 juin 1944. Parmi eux, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky et le président des Etats-Unis Joe Biden. Vladimir Poutine, lui, n’a pas été invité en raison de son agression envers l’Ukraine.

La présence du président Ukrainien aux côtés d’Emmanuel Macron est une manière de rappeler le soutien du chef d’état français aux troupes ukrainiennes qui luttent, actuellement, contre l’énième offensive russe dans le nord du pays, près de la région de Kharkiv.

Vincent Danilo

« Aucun accord » signé avec la Corée du Nord, affirme le Kremlin

Le Kremlin a assuré ce vendredi qu' »aucun accord » n’avait été signé pendant la visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un en Russie. Les Occidentaux soupçonnent Moscou de vouloir acheter des armes à Pyongyang pour le conflit en Ukraine.

« Aucun accord n’a été signé et il n’était pas prévu d’en signer », a affirmé aux journalistes Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe. Il était interrogé sur la conclusion d’un contrat, qu’il soit militaire ou d’un autre type.

Au-delà des armements qu’elle pourrait potentiellement fournir à la Russie, la Corée du Nord est aussi suspectée de vouloir acquérir des technologies pour ses programmes nucléaires et de missiles. Au cours de leur rencontre mercredi dernier, le président russe Vladimir Poutine et Kim Jong Un s’étaient mutuellement offert un fusil, des présents vus comme symboliques étant donné les craintes occidentales.

Les deux hommes ont affiché leur proximité, Kim Jong Un assurant que le rapprochement avec Moscou était une « priorité absolue » de politique étrangère, tandis que M. Poutine vantait le « renforcement » de leur coopération. Le chef de l’Etat russe a notamment évoqué des « perspectives » de coopération militaire malgré les sanctions internationales visant Pyongyang à cause de ses programmes nucléaires et de mise au point de missiles.

Washington avait exprimé sa « préoccupation » quant au possible achat de munitions nord-coréennes, et Séoul avait mis « fermement en garde » contre toute transaction de ce type.

Coopération

Ce vendredi 15 septembre, Kim Jong Un s’est rendu dans des usines aéronautiques de l’Extrême-Orient russe. « Nous voyons le potentiel pour une coopération à la fois dans le domaine de la construction aéronautique et dans d’autres secteurs », a affirmé le ministre russe russe chargé de l’Industrie Denis Mantourov.

« Si la Corée du Nord parvenait à un quelconque accord concernant le commerce d’armes (…) avec la Russie », cela « menacerait sérieusement la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne », a réagi vendredi le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Park Jin, cité par l’agence de presse Yonhap.

Vladimir Poutine et Kim Jong Un devraient se revoir prochainement, le président russe ayant accepté « avec plaisir » l’invitation de son homologue à se rendre en Corée du Nord, selon Dmitri Peskov. Aucune date n’a cependant été communiquée.

 

Avec AFP

Russie – Corée du Nord : Un accord gagnant-gagnant

Vladimir Poutine a reçu mercredi Kim Jong Un au cosmodrome de Vostotchny à l’Est de la Russie. Premier déplacement du dirigeant nord-coréen à l’étranger depuis le début de la pandémie, cette rencontre multidimensionelle inquiète bien Washington.

Poignée de mains, démonstration militaire, visite d’usines d’équipements et de hautes technologies, tout cela dans une atmosphère fraternelle. La Russie et la Corée du Nord trinquent littéralement au « renforcement de l’amitié et de la coopération » entre les deux pays.

Le président russe, Vladimir Poutine, a ainsi levé mercredi son verre en l’honneur de son invité le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, en visite sur le cosmodrome de Vostotchny dans l’Extrême-Orient russe.

« Je suis très content de vous voir. Je vous remercie d’être venu en Russie », a déclaré M. Poutine précisant que les discussions porteront notamment sur la « situation dans la région », la « coopération économique » et « des questions humanitaires ».

Premier voyage à l’étranger de Kim Jong Un depuis le début de la pandémie de Covid-19, cette rencontre entre les deux dirigeants semble porter en elle multiples promesses.

Éventuel accord militaire

À la veille de ce sommet exceptionnel entre les deux dirigeants, Washington s’est inquiété que le rapprochement de ses deux ennemis ne consolide la possibilité que la Corée du Nord, elle-même sous sanctions, livre de l’armement à la Russie pour soutenir son invasion en Ukraine.

 Ainsi le gain majeur que pourrait récolter la Russie d’une telle rencontre serait avoir accès au stock d’obus d’artillerie de la Corée du Nord pour poursuivre son invasion de l’Ukraine.

« Concernant la possible visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en Russie, les États-Unis suivront de très près les résultats de cette réunion et n’hésiteront pas à imposer de nouvelles sanctions« , avait déclaré Matthew Miller, le porte-parole du département d’État américain.

Rien à ce stade n’a toutefois été communiqué, ni de la part de Pyongyang ni de la part de Moscou, concernant un éventuel accord sur le sujet.  Pourtant, précédemment à la rencontre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait souligné que les deux homologues parleraient de « sujets sensibles » sans prêter attention « aux mises en garde » américaines.

« Du côté russe, il y a un réel sentiment d’urgence. La Russie cherche à obtenir de la Corée du Nord des obus d’artillerie. Elle a utilisé une grande partie de ses stocks dans le conflit contre l’Ukraine et doit désormais les reconstituer », a confié à FranceInfo James D. J. Brown, professeur en sciences politiques, qui considère que la coopération militaire entre Pyongyang et Moscou est inéluctable.

À noter que Kim Jong Un a assuré à Vladimir Poutine que la Russie remporterait « une grande victoire » face à ses ennemis, principalement occidentaux, faisant l’éloge de l’armée russe « héroïque » dans la zone « de l’opération militaire spéciale » en Ukraine, selon les agences de presses russes TASS et Interfax.

Il a également affirmé son « soutien total et inconditionnel à toutes les mesures prises par le gouvernement russe » assurant que la Corée du Nord serait « toujours avec la Russie ».

Des technologies avancées pour Pyongyang

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a qualifié mercredi de « priorité absolue » le renforcement des liens entre Moscou et Pyongyang, soulignant « être parvenu » avec Vladimir Poutine « à un consensus satisfaisant”.

En effet, la Corée du Nord souhaiterait, pour sa part du gâteau, obtenir de la Russie des technologies avancées pour moderniser ses équipements datant de l’ère soviétique, en particulier son armée de l’air et sa marine.

Le choix du cosmodrome pour tenir cette réunion est ainsi en cela fort symbolique.

De ce fait, Vladimir Poutine a souligné la possibilité que la Russie aide la Corée du Nord à construire des satellites. Cela après que Pyongyang a récemment échoué à deux reprises à mettre en orbite un satellite militaire espion.

« C’est pourquoi nous sommes venus ici. Le dirigeant de la Corée du Nord montre un grand intérêt dans la technologie des fusées. Ils essaient de développer leur programme spatial », a dit M. Poutine selon des agences de presse russes.

Outre les technologies de pointe, « la Corée du Nord cherche surtout à recevoir de la Russie ce que cette dernière offre à Bashar al-Assad, autrement dit la reconnaissance internationale et la fin de son profond isolement », affirme Christian Taoutel, chef du Département d’Histoire et de Relations Internationales à l’Université Saint Joseph de Beyrouth.

Un accord économique 

Pour Carole Grimaud, experte de l’Observatoire Géostratégique de Genève et enseignante de la géopolitique de la Russie, la rencontre en question n’est pas totalement centrée sur le militaire. Elle porte également un fort aspect économique.

« La Russie qui, comme la Corée du Nord, croûle sous les sanctions, tente de les contourner en établissant des relations avec d’autres états qui pourraient pourvoir les manques profonds de l’économie russe », explique la chercheuse, faisant allusion au taux de chômage et à la pénurie de main d’œuvre, extrêmement graves en Russie.

« Quelques centaines de milliers de nord-coréens travaillent en Russie aujourd’hui », ajoute-elle.

L’accord pourrait, de plus, se baser sur des échanges commerciaux alimentaires, selon la chercheuse. « La Russie a, grâce à la Corée du Nord, entre autres, pu exporter sa production de blé malgré toutes les difficultés auxquelles elle fait face suite aux sanctions », détaille mme Grimaud.

En effet, selon la chercheuse, les échanges commerciaux entre la Russie et la Corée du Nord ont toujours été très faibles variant aux alentours de 2 à 3 %. « Cet accord économique pourrait augmenter ce taux de plus de 10 points », affirme la spécialiste.

« Un vieil ami vaut mieux que deux nouveaux »

Lors du déjeuner officiel réunissant les deux dirigeants, Vladimir Poutine a regardé droit dans les yeux son homologue nord-coréen lui assurant qu’« Un vieil ami vaut mieux que deux nouveaux ».

D’autant plus, le président russe n’a pas hésité à rappeler que les relations entre la Russie et la Corée du Nord « ont été établies lors de la lutte pour la liberté de la Corée en 1945, lorsque les soldats soviétiques et coréens ont écrasé côte-à-côte les militaires japonais ».

C’est cette vieille alliance entre les deux pays, que met en emphase Christian Taoutel.

« Cette rencontre est loin d’être étonnante », souligne-t-il. « Il ne faut pas oublier que l’URSS a longtemps été l’allié de la Corée du Nord dans sa guerre face à la Corée du sud qui a duré pratiquement un demi-siècle ».

Selon l’historien, « cette relation n’est pas nouvelle et devient de plus en plus étroite puisque les deux pays sont aujourd’hui ensemble sur le banc de la communauté internationale ».

Selon les deux experts interrogés, cette poignée de main entre Moscou et Pyongyang est avant tout un message menaçant à la communauté internationale.

« Les deux pestiférés du globe cherchent ainsi à faire comprendre qu’ils sont invincibles ensemble, ce qui explique le tir d’un missile balistique de la Corée du Nord vers la mer de l’Est dès l’arrivée de Kim Jong Un en Russie », détaille Christian Taoutel.

Yara EL GERMANY

Kim Jong Un en visite en Russie assure à Poutine « une grande victoire » face à ses ennemis

Vladimir Poutin serrant la main du président nord coréen Kim Jong Un lors de leur rendez-vous sur le cosmodrome de Vostotchny. (Photo by Mikhail METZEL / POOL / AFP)

Ce mercredi le dirigeant nord coréen Kim Jong Un est en visite officielle en Russie. Un rendez-vous crucial pour les deux pays qui se promettent entraide et coopération.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a qualifié mercredi de « priorité absolue » le renforcement des liens entre Moscou et Pyongyang lors d’une rencontre avec Vladimir Poutine sur un cosmodrome en Extrême-Orient russe. La première rencontre des deux dirigeants depuis un précédent voyage de Kim Jong Un à Vladivostok en 2019.  Après avoir visité des installations du cosmodrome de Vostotchny, notamment un atelier d’assemblage de fusées russes Angara de nouvelles générations, les deux dirigeants ont mené des discussions qui se sont achevées après plus de deux heures. Rien à ce stade n’a toutefois été communiqué concernant un éventuel accord pour des livraisons de matériel militaire à la Russie afin de soutenir son invasion de l’Ukraine, comme Washington l’avait évoqué à la veille de ce sommet exceptionnel.

Aide pour la construction de satellites

Le choix du cosmodrome pour tenir cette réunion est symbolique. Mercredi, Vladimir Poutine a évoqué la possibilité que la Russie aide la Corée du Nord à construire des satellites, après que Pyongyang a récemment échoué à deux reprises à mettre en orbite un satellite militaire espion. « C’est pourquoi nous sommes venus ici. Le dirigeant de la Corée du Nord montre un grand intérêt pour la technologie des fusées. Ils essaient de développer leur programme spatial », a dit M. Poutine selon des agences de presse russes.

La Russie s’intéresse au stock d’obus d’artillerie de la Corée du Nord, probablement utilisé en Ukraine, tandis que Pyongyang cherche à obtenir de l’aide pour moderniser ses équipements de l’ère soviétique, en particulier pour son armée de l’air et sa marine. La semaine dernière, la Maison Blanche a averti que la Corée du Nord « paierait le prix » si elle fournissait à la Russie des armes pour le conflit en Ukraine.

Un déjeuner afin de renforcer une futur coopération entre les deux pays

Une visite qui s’est suivie d’un déjeuner où le président russe Vladimir Poutine a dit trinquer mercredi au « renforcement futur de la coopération » avec Pyongyang, à l’occasion d’un déjeuner organisé en honneur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, en visite sur un cosmodrome dans l’Extrême-Orient russe. « Aujourd’hui encore, nous nous efforçons de renforcer les liens de camaraderie et de bon voisinage, en agissant pour la paix, la stabilité et la prospérité dans notre région commune », a encore fait valoir M. Poutine, selon les images diffusées par la télévision d’Etat russe.

De son côté, Kim a affirmé que la Corée du Nord fera des liens avec Moscou la « priorité absolue » de sa diplomatie. « Je saisis cette opportunité pour affirmer que nous serons toujours avec la Russie », a-t-il insisté, précisant que cette rencontre était « un tremplin » pour des relations plus étroites avant de faire l’éloge de l’armée russe « héroïque » en Ukraine. Le dirigeant nord-coréen a assuré à son homologue que la Russie remporterait « une grande victoire » face à ses ennemis, principalement occidentaux. « Nous sommes convaincus que l’armée et le peuple russes remporteront certainement une grande victoire dans la lutte sacrée pour punir le rassemblement du mal qui prétend à l’hégémonie et nourrit une illusion expansionniste », a déclaré Kim devant son homologue russe, selon des propos en coréen traduits par par les agences russes.

Pendant que le dirigeant nord coréen se trouve en Russie, la Corée du Nord a tiré mercredi « un missile balistique non identifié en direction de la mer de l’Est », a déclaré l’état-major interarmées de Séoul, en employant le nom coréen de la mer du Japon. Tokyo a évoqué le lancement de deux missiles balistiques.

Alyssia Gaoua avec AFP