La Chine a saisi l’Organisation mondiale du commerce en réponse à la décision de l’administration Trump d’imposer des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium.
Selon un document publié mardi 10 avril par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pékin a porté plainte contre les Etats-Unis devant cette instance chargée de réguler les relations commerciales internationales
Cette plainte fait suite à la décision prise le 8 mars par Donald Trump d’imposer une taxe de 25% sur les importations d’acier aux Etats Unis et de 10% sur celles d’aluminum. Ce virage protectionniste fait depuis planer le risque d’une guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques.
Pour Pékin, ces mesures sont contraires aux règles de l’OMC. La Chine a donc exigé « l’ouverture de consultations avec le gouvernement des Etats-Unis ». Une première étape dans ce processus de règlement des conflits commerciaux pouvant durer plusieurs années.
La Chine favorisée par l’OMC selon Trump
Quelques jours auparavant, Donald Trump avait accusé l’OMC de faire le jeu de la Chine, appelant l’organisation à réviser les conditions dans lesquelles la Chine y a adhéré en 2001. « Nous sommes mal représentés. L’OMC est inéquitable envers les Etats-Unis », a estimé vendredi 6 avril sur Twitter le président américain.
China, which is a great economic power, is considered a Developing Nation within the World Trade Organization. They therefore get tremendous perks and advantages, especially over the U.S. Does anybody think this is fair. We were badly represented. The WTO is unfair to U.S.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 6 avril 2018
Hasard du calendrier, cette saisie de l’OMC survient alors même que Xi Jinping se déplaçait ce mardi au « Davos chinois », le Forum de Boao pour l’Asie. Loin des accusations de protectionnisme de la part de son homologue américain, le président chinois s’y est posé en défenseur de la mondialisation. « La Chine va entrer dans une nouvelle phase d’ouverture. Nous espérons sincèrement muscler nos importations », a assuré Xi Jinping devant un parterre de chefs d’entreprise et de hauts responsables internationaux.
Alexandre Berteau (avec AFP)