Un homme de 25 ans meurt à Châteauroux après une bagarre

À la suite d’une bagarre armée sur la voie publique, un homme de 25 ans a perdu la vie, ce vendredi 7 juin, vers 2 heures 30 du matin, à Châteauroux (Indre). L’événement intervient moins de deux jours après la mort d’un autre individu dans la même ville, lui aussi âgé de moins de 25 ans. Il s’agirait, selon le parquet, d’un possible règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants. Une enquête pour homicide a été ouverte et confiée à la police judiciaire de Châteauroux.

À ce stade, rien ne permet d’affirmer l’existence d’un lien entre ce nouveau décès et les affaires criminelles précédentes ayant eu lieu dans la région dernièrement.

Le préfet de l’Indre, Thibault Lanxade, a annoncé la mise en place d’ « opérations de contrôle renforcé […] dans les jours à venir sur l’ensemble de l’agglomération castelroussine. »

Camille Dubuffet

Trafic de stupéfiants : “Quand tu sors de sept ans de prison, c’est dur de changer de vie”

Après sept ans passés derrière les barreaux, Ramzy, jeune homme d’une trentaine d’années, se retrouve une nouvelle fois dans le box des accusés pour des « infractions liées à la détention de stupéfiants”.  

Tribunal de Grande instance de Bobigny. À l’entrée de la 14ème chambre, une voix forte, celle d’un homme, résonne. Depuis le box où il est jugé aux côtés de quatre autres accusés, Ramzy est courbé pour atteindre le micro et se faire entendre. Vêtu d’un pull gris fermé jusqu’en haut, il comparaît pour “différentes infractions liées à la détention de stupéfiants” comme le rappelle le président du tribunal correctionnel. 

Lors de la perquisition, la police a retrouvé plus de 170g de résine de cannabis. Crédit: Pexels

“Vous avez déformé mes propos” argue Ramzy lorsque le président lui demande l’origine des 35 000 € trouvés lors d’une perquisition à son domicile 

“Je reprends simplement les déclarations faites devant le juge d’instruction” rétorque le magistrat, exaspéré par ce qu’il considère comme de la »mauvaise foi » de la part Ramzy. “Et les traces de cocaïne retrouvées dans votre véhicule, j’imagine que ce n’est pas vous non plus ?”

“ Non moi je suis un fumeur de résine de cannabis et d’herbe, mais pas de cocaïne », se justifie Ramzy en remontant ses petites lunettes rectangulaires, « J’ai sûrement fait monter des gens qui en consomment dans ma voiture”, argumente-t-il. 

Le président du tribunal préfère clore le sujet, voyant la résistance de Ramzy. Avant de passer la main à la procureure de la République, il s’assure que la cour n’a pas d’autres questions pour le prévenu. 

« Je ne suis pas un paria »

L’accusé en profite pour s’étirer. Courbé depuis le début de l’audience, la fatigue se fait ressentir. Décidée, la procureure se lève et commence son interrogatoire. Elle s’engage sur le sujet de l’argent, et plus spécifiquement sur l’origine des 4000€ que Ramzy aurait touché en sortant de ses sept années de prison. 

Celui-ci ne laisse pas la procureure achever sa question et répond : “C’est ma famille qui me l’a donné quand je suis partie en Tunisie, en sortant.” 

“Et donc votre famille vous a donné tout cet argent en espèces, ça fait beaucoup quand même”, rétorque-t-elle, ne cachant pas son doute face à la réponse du prévenu. 

“Vous croyez que je suis vu comme un paria par ma famille juste parce que je suis allé en prison” s’insurge Ramzy. La procureure est quelque peu désarçonnée par cette réponse intempestive.   

“Je n’ai plus d’autres questions” déclare-t-elle en se rasseyant sur son grand siège en cuir, surplombant les accusés. 

D’un ton désinvolte, le président donne la parole à l’avocat de Ramzy. Celui-ci se lève solennellement, se tourne vers son client et lui demande s’il est difficile de se retrouver à nouveau dans le box des accusés. Le prévenu hoche la tête, comme si, pour la première fois depuis le début de l’audience, on le comprenait enfin. “Quand tu sors de sept ans de prison, c’est dur de changer de vie” souffle-t-il dans le micro. Il semble enfin en confiance et parle d’une voix plus posée.


L’avocat de la défense revient sur quelques points abordés par le président et la procureure et laisse la parole à son client. “J’ai l’impression que depuis le début de la semaine on se comprenait plutôt bien Monsieur le juge, mais là vous avez fait beaucoup de fausses interprétations”. 

Le président enlève ses lunettes, un sourire en coin et conclut : “Ca me fait plaisir d’être jugé par vous Monsieur, la séance est suspendue jusqu’à 14h 15. Bon appétit à tous”

Aliénor de Matos

 

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