Agathe Harel et Maëlane Loaëc
Une nageuse qui n’a pas froid au yeux
Marion Joffle a 20 ans. Victime enfant d’un cancer des tissus mous, elle rêve aujourd’hui de traverser la Manche à la nage. “Je suis une femme de défi, j’aime tenter de nouvelles expériences. Mon élément, c’est l’eau.” Après 11 ans de natation, Marion découvre la nage en eaux glacées. En janvier 2018, elle est la première Française à participer à une course de 1000 mètres, dans une eau à 3,8 degrés. Cette pratique soumet le corps à une forte pression et rentre dans la catégorie des sports extrêmes. “Il me faut toujours entre 10 et 30 minutes en sortant de l’eau pour vraiment me réchauffer. On ne peut pas parler, on a la bouche paralysée, les doigts et les orteils gelés. C’est un froid qui ne fait pas claquer les dents et qui ne donne pas la chair de poule mais qui vous brûle.“
Aussi déterminée soit-elle, Marion connaît les risques de sa discipline et s’applique à ne jamais franchir ses propres limites. “Si je sens que ça ne passe vraiment pas et que ma santé est en danger, je sors de l’eau. Mais je me bats pour tenir mes objectifs.” La jeune femme a espoir de voir un jour l’ice swimming au programme des Jeux Olympiques et souhaite voir se développer des structures en France.
A.H. & M.L.
Accompagner les jeunes et protéger leur santé
Le syndicat national de joueurs de rugby Provale, créé en 1998, offre notamment un suivi juridique et médical à ses quelque 500 adhérents, entre témoignages et conseils d’anciens auprès des plus jeunes et accompagnement à la reconversion des joueurs en fin de carrière. “On insiste auprès des jeunes sur le fait que le corps est leur outil de travail et qu’il faut prendre soin de soi, explique son vice-président Laurent Semperé, joueur au Stade Français. Dans la culture de ce sport, il n’est pas admis de dire quand on a mal. On pense que pour se dépasser, il ne faut pas parler de ses souffrances.”
La structure veille particulièrement à ce que les joueurs préservent leur intégrité physique et alerte sur les dangers, notamment en organisant une à deux visites annuelles dans les clubs. “Les jeunes que l’on forme découvrent souvent les risques. Lorsqu’un joueur confirmé apporte son témoignage, cela a du poids car il connaît le fonctionnement du système de l’intérieur.” L’organisation insiste également sur l’importance de ne pas délaisser une formation scolaire parallèle à la pratique sportive.
A.H. & M.L.