A partir de mercredi, la cour d’appel de Paris jugera une société et son gérant pour avoir fabriqué et vendu à l’étranger des œuvres produites à partir de moules originaux d’Auguste Rodin, sans l’autorisation du musée Rodin.
Parmi les reproductions se trouvent notamment « Le Baiser », « Le Penseur » et même « La main de Dieu ». Certaines ont même été exposées à Venise, Genève ou encore Toronto. Quatre prévenus, dont Gary Snell, patron américain de la société Gruppo Mondiale, sont poursuivis pour avoir édité et commercialisé des oeuvres d’Auguste Rodin, sans dire qu’il s’agissait, en réalité, de simples reproductions.
La justice avait été saisie en mars 2001 d’une plainte pour escroquerie et contrefaçon du Musée Rodin de Paris qui détient les droits moraux de l’artiste.
En novembre 2014, à l’issue d’un premier procès, le tribunal correctionnel de Paris s’était déclaré incompétent, estimant qu’il n’était pas démontré que les sculptures aient été fabriquées, exposées ou vendues sur le territoire français. Le parquet avait fait appel de cette décision et obtenu un nouveau procès.
La société poursuivie, Gruppo Mondiale, aurait produit, selon l’estimation d’un expert judiciaire, quelque 1.700 bronzes tirés à partir de 52 œuvres d’Auguste Rodin (1840-1917), pour un préjudice estimé à 60 millions d’euros. Lors du premier procès, Gary Snell n’avait reconnu que l’édition d’environ 500 pièces.
Marie Lecoq