Un tag « mort aux arabes » découvert au Conseil départemental à Marseille

Photo police

La présidente du département, Martine Vassal, a annoncé vouloir porter plainte. Il y a quelques jours, la maire de Marseille a elle aussi été ciblée par des menaces anonymes sur Internet.

Un tag « mort aux arabes » a été inscrit, jeudi 11 septembre, sur la porte d’un bureau d’une conseillère départementale, à l’hôtel du département des Bouches-du-Rhône, dans le 13e arrondissement de Marseille, selon les informations de ICI Provence (ex-France Bleu). La présidente du département, Martine Vassal, déclare qu’elle va porter plainte et « condamne fermement ces actes ».

Un « racisme décomplexé » jusqu’à « l’intérieur du bâtiment »

Audrey Garino, l’élue communiste concernée, regrette, « au-delà de l’attaque personnelle », le fait que « toute [la] ville est visée par le racisme et la haine, par les amalgames et ces idées immondes ». L’élue départementale dénonce « une menace de mort, une de plus ». Il y a quelques jours, le maire de Marseille a lui aussi été ciblé par des menaces anonymes sur Internet, après avoir participé à un couscous dans le quartier Noailles.

Face à ces nouvelles menaces de mort, Benoît Payan, maire de Marseille, a déploré sur X « le racisme décomplexé et les menaces de mort » qui « arrivent jusqu’à l’intérieur du bâtiment ». « Nous ne laisserons pas faire, Marseille est unie, fière et plus forte que la haine », ajoute l’élu.

Perpignan : une sexagénaire condamnée à 4 mois avec sursis pour l’agression de femmes voilées

Une sexagénaire a été condamnée, lundi 9 avril 2018, par le tribunal correctionnel de Perpignan, à quatre mois de prison avec sursis pour « injures à caractère raciste » et « violences aggravées ». En novembre, elle s’en était pris à sept femmes voilées qui venaient chercher leurs enfants dans une école en centre-ville de Perpignan, près du domicile de la femme âgée. Une croix autour du cou, les bousculant, elle s’était exclamée : « Vous n’avez rien à faire là, voilées », « rentrez chez vous », ou encore « l’Islam est un poison ».

Entendue par la police, la sexagénaire n’a pas nié, bien au contraire. « Je suis islamophobe et je hais cette religion », a-t-elle dit au tribunal. Alors que le parquet avait requis six mois de prison avec sursis, elle a été condamnée à quatre mois, ainsi que deux ans de mise à l’épreuve avec obligation de soins et suivi psychiatrique. Enfin, il lui est interdit de se présenter aux abords de l’école et elle devra 500 euros de dommages et intérêts à chaque plaignante.

Solène Agnès avec AFP

La mannequin de la publicité Dove ne considère pas être une victime

Une publicité de Dove a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Certains l’accusent de racisme. Une femme noire retirant son tee-shirt laisse apparaître une femme de peau plus claire. La mannequin qui apparaît dans la publicité, Lola Ogunyemi, ne trouve pas que la publicité est raciste.

Lola Ogunyemi, mannequin, s’est confiée au Guardian à propos de l’indignation des réseaux sociaux concernant la publicité Dove dans laquelle elle joue. Elle y enlève son t-shirt et laisse apparaître une femme de peau plus claire. Le gel douche nettoierait les peaux noires pour les rendre plus claires.  L’interprétation est confuse et, sur les réseaux sociaux, la marque est accusée de racisme. « J’ai grandi en ayant conscience de l’opinion de la société qui pense que les personnes à la peau foncée, en particulier les femmes, auraient une meilleure apparence si leur peau était plus claire. » Lola Ogunyemi dit avoir bien conscience qu’être une femme noire n’est pas facile tous les jours. Mais elle ne pensait pas que le rôle qu’elle joue dans la publicité Dove serait associé au racisme. « Si j’avais eu le moindre doute que cette publicité me ferait passer pour inférieure, j’aurais été la première à dire « non ». J’aurais (mal)heureusement marché tout droit vers la sortie et claqué la porte. C’est quelque chose qui va à l’encontre de tout ce que je représente. » 

Lola Ogunyemi dit avoir découvert que la publicité Dove, initialement de treize secondes, n’en faisait plus que trois sur les réseaux sociaux. La mannequin apparaît une seconde fois dans le clip publicitaire pour la télévision. Cela n’induirait donc pas que le gel douche « nettoie » sa peau. Selon la mannequin, la publicité valoriserait toutes les couleurs de peau et non le nettoyage de la peau foncée.

Mauvaise utilisation du spot publicitaire

Lola Ogunyemi n’excuse pas la marque, mais trouve qu’il y a une mauvaise utilisation du spot publicitaire. « Il y a certainement quelque chose à dire ici sur la façon dont les annonceurs doivent regarder ce qui se trouve derrière les images et tenir compte de l’impact qu’elles peuvent avoir, en particulier quand il s’agit de groupes de femmes marginalisées. » Elle aurait aussi voulu que la marque assume le choix artistique de ce spot publicitaire : « Bien que je sois d’accord avec la réponse de Dove pour s’excuser sans équivoque de toute infraction, ils auraient pu également défendre leur vision créative et leur choix de m’inclure, une femme noire sans équivoque, à la peau noire. » 

Alice Pattyn