De la neige en montagne et des températures 5°C en-dessous des moyennes, début septembre a l’allure d’un automne précoce. Une météo qui va continuer de se dégrader jusqu’à la fin de la semaine à cause d’une masse d’air polaire.
Manteaux et écharpes ont été ressortis des placards. Depuis lundi 9 septembre, les températures n’ont cessé de dégringoler dans toute la France. Le pourtour méditerranéen et la Corse ne sont pas non plus épargnés avec l’apparition de vents frais depuis ce jeudi. Mais alors pourquoi le mauvais temps s’abat sur la rentrée de cette année ?
Une masse d’air frais venue du pôle Nord
«Ce sont des masses d’air qui viennent de régions froides, ici du pôle Nord, et qui arrivent avec des vents assez forts pour qu’elles n’aient pas le temps de se réchauffer», explique Robert Vautard, météorologue, climatologue et directeur de recherche au CNRS, au CelsaLab. Ce phénomène, venu jusqu’en Europe, se manifeste alors par des pluies et des températures pouvant aller jusqu’à 5 à 7 degrés en-dessous des moyennes, « des niveaux dignes d’une fin octobre » selon Météo-France.
« On est certes en-dessous des normales de saison, mais on n’est pas sur des records », maintient de son côté Robert Vautard. Et d’ajouter : « Ce sont les premiers assauts de l’automne. » Pourtant, en altitude des records de froid pourraient être atteints pour un mois de septembre. Dès 1.500 mètres, de la neige devrait apparaître sur les Alpes et à 1.800 mètres sur les Pyrénées.
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On ne peut toutefois pas parler de « vague de froid » pour désigner cet épisode de fraîcheur. Pour qu’il soit qualifié comme tel, l’indicateur thermique national (IT) – calculé par la moyenne des températures quotidiennes sur un panel de trente stations météorologiques – doit passer au moins une fois en-dessous de -2°C. Ce ne sera pas le cas pendant cet épisode frais où l’IT ne descendra pas sous la barre des 12,5°C. « Pour parler de vague de froid, il faut qu’il fasse vraiment froid ! », insiste le chercheur.
Vague de froid ?
❌Non, parmi les critères, l’indicateur thermique national doit passer au moins une fois sous -2°C.
🔵Cette semaine, il va atteindre ≃12,5°C au plus bas.
Mais les températures sont bien en-dessous des normales et s’expliquent par la situation météo⬇️ pic.twitter.com/TBJFV1QS1n
— Météo-France (@meteofrance) September 11, 2024
«En moyenne, ces phénomènes durent deux ou trois jours, les températures devraient revenir à la normale à partir de ce weekend ou début de la semaine prochaine», explique le climatologue. Le phénomène devrait atteindre son point culminant vendredi avec les températures les plus basses de la semaine, avant qu’elles ne remontent petit à petit.
Un phénomène lié au dérèglement climatique ?
Les épisodes météorologiques inhabituels sont souvent associés au dérèglement climatique. Ici ce n’est pas le cas. « Avec la situation actuelle, les températures sont plus chaudes que sans changement climatique. C’est la chaleur qui est donc caractéristique du changement climatique, pas la fraîcheur », analyse Robert Vautard.
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Cette relative fraîcheur qui touche la France ne doit toutefois pas nier l’existence d’un changement climatique. « Tous les jours nous atteignons pratiquement toujours 2°C de plus que normalement », insiste le météorologue. Une affirmation appuyée sur le site Internet de Météo-France où l’on peut lire : « Une séquence plus fraîche au mois de septembre n’est pas incompatible avec le contexte de changement climatique. »
Camille Sciauvaud