Université des Antilles : des formations encore limitées malgré une diversification

c/Alix Wilkie

Avec quelque 4 500 étudiants inscrits chaque année, l’Université des Antilles reste le principal acteur de l’enseignement supérieur en Martinique. Sur le campus, les filières généralistes — lettres, droit, sciences humaines, économie ou biologie — structurent une offre académique classique. À cette base s’ajoutent des formations plus professionnalisantes, proposées notamment à l’IUT avec des BUT en informatique, logistique ou gestion des entreprises.

Dans le champ de la santé, la filière médecine attire un nombre croissant d’étudiants, avec environ 200 places proposées. Mais comme pour d’autres disciplines, le parcours reste partiel : au-delà des premières années, les étudiants doivent poursuivre leur cursus en Guadeloupe ou en métropole. Même contrainte pour les études de pharmacie ou de kinésithérapie, inexistantes localement.

L’université dispose également d’un pôle de formation aux concours de l’enseignement, avec des préparations aux concours du professorat des écoles, du CAPES ou de l’agrégation. Elle développe par ailleurs des partenariats à l’international, notamment via le programme Erasmus+, offrant aux étudiants des possibilités de mobilité en Europe ou aux États-Unis.

Malgré ces évolutions, l’offre reste insuffisante pour répondre à la diversité des aspirations étudiantes. Faute de masters spécialisés, d’écoles intégrées ou de filières dans le domaine de l’ingénierie, des arts ou des sciences politiques, plusieurs centaines de bacheliers quittent chaque année le territoire pour poursuivre leurs études ailleurs. Un départ souvent présenté comme provisoire, mais qui s’inscrit dans un phénomène de mobilité durable, voire définitive, faute de conditions suffisantes de retour.

Christiane Taubira, l’Outre-mer au cœur de la République

Née à Cayenne en 1952, Christiane Taubira quitte la Guyane à 18 ans pour poursuivre ses études en métropole. Elle obtient un diplôme en économie à Paris II, en sociologie à la Sorbonne, et passe par Sciences Po. Issue d’un milieu modeste, elle construit un parcours universitaire solide, qui la mène jusqu’à l’Assemblée nationale. Élue députée de Guyane en 1993, elle s’impose par son indépendance et sa liberté de ton. En 2001, elle fait adopter la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Militante indépendantiste dans sa jeunesse, cofondatrice du Parti walwari, elle a également été candidate à l’élection présidentielle de 2002. Nommée garde des Sceaux en 2012, elle défend avec force le mariage pour tous, devenant une figure centrale du quinquennat Hollande. Première femme noire à diriger un ministère régalien sous la Ve République, elle s’est hissée au sommet de l’État sans jamais renier ses origines.

Européennes 2024 : les élections maintenues en Nouvelle-Calédonie

Les 222 831 électeurs de Nouvelle-Calédonie sont appelés aux urnes ce dimanche 9 juin afin de voter pour les élections européennes. C’est Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outre-mer qui l’a assuré au micro de RFI ce mercredi. « Ces élections vont se tenir normalement, je dirais sur 90% du territoire calédonien », a-t-elle assuré.

Avec les violences qu’a connues l’archipel depuis le 13 mai dernier, beaucoup d’écoles et de bâtiments municipaux ont été incendiés ou pillés, principalement à Nouméa et dans sa banlieue. À cause de cela, les 296 bureaux de vote que compte habituellement Nouméa, seront rassemblés en cinquante lieux. Cela permettra aussi de simplifier l’acheminement du matériel électoral et des urnes. Afin de savoir dans quel bureau ils doivent voter, les habitants de l’archipel vont devoir s’adresser à leur mairie d’ici aujourd’hui ou demain, une fois que l’arrêté sera publié.

Pour ce qui est des procurations, le courrier n’est plus distribué depuis le 14 mai. Le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, assure que des dispositions seront prises afin qu’elles puissent être effectives.

Le fonctionnaire annonçait, jeudi 6 juin, avoir reçu « de nouveaux renforts de gendarmes mobiles pour sécuriser le scrutin ». Pour rappel, plus de 3 500 gendarmes, policiers et militaires sont mobilisés sur l’archipel afin de rétablir le calme suite aux violences débutées le 13 mai dernier.

Le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie, Phillipe Dunoyer, juge ce maintien des élections « surréaliste ».

Noémie Julien

Grève du 10 octobre : c’est quoi les congés bonifiés ?

Des ultramarins en métropole manifestant pour garder leur droit aux congés bonifiés
Des ultramarins en métropole manifestant pour garder leur droit aux congés bonifiés. Crédits Photo : S. Spautz

En cette grève du 10 octobre, les fonctionnaires d’outre-mer manifestaient ce matin devant le ministère de l’Économie et des Finances contre les conditions de plus en plus compliquées pour bénéficier des congés bonifiés. Focus sur ces congés un peu spéciaux.

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D’où viennent les congés bonifiés ?

Ces congés spécifiques étaient auparavant réservés aux fonctionnaires métropolitains venus travailler dans les départements d’Outre-mer (DOM). Il s’agissait de congés dits « administratifs » leur permettant, tous les trois ans, de rentrer dans l’Hexagone, le billet d’avion ou de bateau étant remboursé par l’Etat. A l’inverse, les fonctionnaires ultramarins venus travailler en métropole, ne pouvait obtenir ce genre de congés que tous les cinq ans.

C’est finalement en 1978 qu’un décret rétabli l’égalité des droits entre les fonctionnaires : les congés bonifiés sont nés.

Qui peut en bénéficier ?

Les fonctionnaires originaires d’Outre-Mer travaillant en métropole et les métropolitains qui travaillent dans un DOM ou à St-Pierre-et-Miquelon.

Quels sont les critères à remplir ?

Il faut justifier que sa résidence habituelle se situe sur l’autre territoire. Pour cela il faut fournir des documents certifiant :

  • le domicile des parents ou à défaut des plus proches parents ;
  • la propriété ou la location de biens fonciers ;
  • le domicile occupé avant l’entrée dans l’administration ;
  • le lieu de naissance ;
  • les précédents congés bonifiés.

Mais comme le précise le site de l’administration française « cette liste n’est pas exhaustive » et les différentes administrations peuvent demander des documents qui précisent si le fonctionnaire est titulaire d’un compte bancaire sur le territoire en question, s’il est inscrit sur les listes électorales là-bas, s’il y paye certains impôts. Et, depuis quelques années, elles peuvent également demander le lieu de naissance des enfants et les études effectuées sur le territoire par le fonctionnaire.

Sarafina Spautz

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