Droits de l’enfant : la France doit prendre des « mesures urgentes », estime l’ONU

Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a publié un rapport ce vendredi 2 juin qui évalue les politiques publiques françaises mises en place pour protéger les mineurs. Il évoque notamment la hausse de la pauvreté touchant les enfants, mais aussi l’accès trop facile à la pornographie sur Internet. Le pays doit « bloquer les sites qui offrent des contenus pornographiques sans vérifier l’âge des utilisateurs », précise le comité.

Le comité, basé à Genève, se dit également préoccupé par « le nombre croissant d’enfants » touchés par la pauvreté. Cette situation est d’autant plus présente dans les familles monoparentales. De nombreux mineurs seuls rencontrent aussi des difficultés à avoir accès aux structures de protection de l’enfance, « à la santé et à l’éducation, ainsi qu’à l’hébergement. »

Le rapport estime que le gouvernement doit arrêter de détenir des enfants immigrés dans les aéroports, et dénonce d’ailleurs des « conditions [qui] ne sont pas adaptées ». L’ONU pointe enfin le manque de fiabilité des tests osseux réalisés pour évaluer l’âge des jeunes arrivants.

 

Elena Gillet / AFP

En Syrie, près de 500 000 morts depuis le début du conflit

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme révèle ce mardi 1er juin que la guerre en Syrie a fait près d’un demi-million morts. Débuté en 2011, le conflit est encore en cours, malgré une baisse d’intensité suite à un cessez-le-feu partiel en 2020.

Ruines mosquée Azaz Syrie
Ruines d’une mosquée à Azaz, en Syrie, en 2021. © Christiaan Triebert

La guerre civile syrienne a fait près d’un demi-million de morts dans le pays, depuis qu’elle a débuté en 2011, selon le nouveau bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), publié ce mardi 1er juin. Ce nombre comprend 100 000 victimes supplémentaires confirmées par l’ONU.

Le bilan réel pourrait être encore plus élevé, car selon l’OSDH, 606 000 personnes auraient été tuées en Syrie depuis 2011. 494 438 morts ont pu être comptabilisées par l’ONG, entre le 15 mai 2011 et le 30 mai 2021, dont environ 25 000 enfants.

Drapeau syrien et oiseau
Parmi les morts liés au conflit, 25 000 étaient des enfants. © Rafael Medina

L’OSDH, basé en Grande-Bretagne, dispose d’un réseau de sources militaires et médicales en Syrie. Les attaques du régime syrien et de milices alliées sont responsables de la majorité des décès.

Un conflit qui s’enlise

Le conflit débute en 2011 avec la répression de manifestations pro-démocratie par Damas. Depuis, de multiples acteurs régionaux et internationaux y ont pris part, forçant des millions de Syriens à l’exil.

L’intensité des combats diminue depuis 2020, en raison d’un cessez-le-feu dans le nord-ouest du pays, près d’Idleb. Le contrôle de la Syrie est encore réparti entre plusieurs belligérants, et seuls les deux tiers du territoire sont contrôlés par Damas.

Bachar Al-Assad réélu à 95,1 % des voix

Bachar Al-Assad accède à la présidence en 2000, après les 30 ans de règne de son père. Il est réélu le 27 mai 2021 pour un quatrième mandat. Son score de 95,1 % des voix est douteux, car le nombre d’électeurs avancé par le régime semble impossible.

Cette élection survient en plein marasme économique, avec une dépréciation historique de la monnaie, une inflation galopante, et plus de 80 % de la population vivant dans la pauvreté. Il s’agissait de la deuxième présidentielle depuis le début du conflit.

Jean Cittone

Afghanistan : l’ONU enquête sur une frappe aérienne américaine

Le ministère de l’Intérieur afghan a annoncé que des opérations aériennes ont permis de détruire 68 « laboratoires » de fabrication de drogues synthétiques dans la province de Farah (Ouest) / Crédit : Pixabay.

La mission de l’ONU en Afghanistan (Manua) a lancé une enquête sur des frappes aériennes américaines menées contre des laboratoires clandestins de drogue la semaine dernière dans l’ouest du pays. Celle-ci aurait possiblement entraîné de grandes pertes civiles. Outre l’aviation afghane, seule l’armée américaine procède à des frappes aériennes en Afghanistan. Fin avril, un rapport de la Manua avait indiqué que les forces américaines et afghanes avaient, pour la première fois, tué davantage de civils au premier trimestre 2019 que les talibans et autres groupes insurgés, principalement dans des bombardements.

Cécile Da Costa

Malgré le véto de Moscou, les Occidentaux continuent leurs menaces contre Damas

Les Occidentaux maintiennent intacte leur détermination à riposter fermement à l’attaque chimique présumée imputée au régime de Bachar El Assad et faisaient toujours planer mercredi la menace de frappes militaires en Syrie malgré un veto russe à l’ONU.

Emmanuel Macron, Theresa May et Donald Trump envisagent de frapper le régime de Damas. (© Number 10)
Emmanuel Macron, Theresa May et Donald Trump envisagent de frapper le régime de Damas.  (© Number 10 – Licence)

La confrontation entre les Etats-Unis et la Russie sur le dossier syrien s’est durcie : Moscou, soutien indéfectible de Damas, a posé mardi son veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d’enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie. L’ambassadeur de Russie aux Nations unies, Vassily Nebenzia, a justifié le 12e veto russe en sept années d’un conflit qui a fait plus de 350.000 morts, par la volonté de « ne pas entrainer le Conseil de sécurité dans des aventures ».

Mais en face, les Occidentaux, Etats-Unis et France en tête, ont redoublé de détermination après avoir déjà fait clairement planer la menace de représailles militaires. « La France mettra tout en oeuvre contre l’impunité chimique », a assuré l’ambassadeur français François Delattre. La France annoncera donc « dans les prochains jours » la « décision » sur sa riposte, en coordination avec les alliés américain et britannique, a précisé à Paris le président Emmanuel Macron.

S’inscrivant dans cette fièvre diplomatique, Donald Trump et la Première ministre britannique Theresa May sont aussi « tombés d’accord », lors d’une conversation téléphonique, « pour ne pas laisser l’usage d’armes chimiques se poursuivre », a rapporté la Maison Blanche. Le président américain, qui avait promis lundi une décision « très bientôt », a annulé un déplacement prévu en fin de semaine au Pérou afin de continuer à gérer le dossier syrien, renforçant le sentiment d’une action imminente.

La classe politique française divisée

La France doit-elle intervenir ? Le dilemme s’était déjà posé pour François Hollande, avec Barack Obama, en 2013, quand la Syrie avait franchi la fameuse « ligne rouge ». Peu suivie, la France avait laissé Damas agir. Invité du journal de 20 heures de France 2 mardi soir, François Hollande s’est aligné sur la position de l’exécutif, qui promet une réponse forte. « Ne rien faire serait une impunité et conduirait le régime de Bachar El Assad à continuer à massacrer son peuple. » Mais ces menaces sont loin de faire l’unanimité dans la classe politique française.

Interrogé par RFI, le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan rappelle l’intervention américaine en Irak en 2003. « Je regrette tellement Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Eux n’avaient pas fait la connerie du siècle d’intervenir en Irak. Et ils veulent nous refaire le coup des armes chimiques en Syrie ? C’est une honte. D’abord on vérifie« , a-t-il martelé. Une position partagée par la présidente du Front National, qui s’est dit étonnée de l’absence d’enquête approfondie sur le sujet.

Colin Gruel avec AFP