Matthieu Orphelin et François-Michel Lambert plaident pour mettre fin à la « spirale de violences » et « protéger » l’ensemble des personnes sur le site.
Deux jours après le début des expulsions sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, deux députés LREM redoutent que l’évacuation ne dégénère. Dans un communiqué publié ce mercredi, le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, proche du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, « appelle l’État à une pause (…) afin de permettre l’arrêt des affrontements en cours et la reprise du dialogue pour la régularisation des situations de ceux qui veulent participer au grand projet agricole de NDDL ». » La multiplication des blessés des deux côtés et la spirale de violences montrent l’urgence à apaiser la situation. Aujourd’hui, l’opération telle qu’elle se déroule fait courir trop de risques à nos gendarmes et à ceux, non violents, qui tentent de construire l’avenir de ces territoires », a-t-il estimé.
3ième jour affrontements à #NDDL. J’appelle à une pause dans l’opération pour permettre arrêt des affrontements et reprise du dialogue. Là, les risques sont trop importants pr nos gendarmes et pr militants non-violents, en raison notamment afflux de personnes ultra-violentes. pic.twitter.com/o5RSr4TzMj
— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) 11 avril 2018
« Une telle pause permettrait de protéger l’ensemble des personnes sur place, et en premier lieu les gendarmes face à l’afflux de personnes ultraviolentes sur le site », a expliqué le député du Maine-et-Loire, appelant chacun à « la responsabilité ». L’opération doit selon lui être « recentrée sur ce pour quoi elle a commencé : rendre à la circulation la D281 et nettoyer ses abords ». M. Orphelin rappelle en outre que « ceux qui veulent déposer un projet agricole doivent le faire ».
« À chaque fois que la force est trop importante, le drame arrive trop vite »
Matthieu Orphelin rejoint le député des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert. Mardi soir, ce dernier s’est demandé s’il n’était « pas temps de faire une pause dans l’opération ». « Il ne faudrait pas qu’un homme, une femme tombe », a-t-il déclaré sur franceinfo. « Certains sont déterminés, je ne les cautionne absolument pas, mais à la fin, ça peut être un gendarme qui tombe, un journaliste… », a-t-il ajouté, soulignant que tout le monde « a en tête le drame de Sivens et de Rémi Fraisse ». « Arrêtons-nous ! », a-t-il lancé : « À chaque fois que la force est trop importante, le drame arrive trop vite ».
Merci à @M_Orphelin de soutenir mon appel hier soir à une pause à #NDDL
L’anéantissement d’un camp par l’autre n’est jamais une victoire
Seul le dialogue est la voie politique pour se projeter positivement dans le futur https://t.co/PoFG0PBAXI— FM LAMBERT (@fm_lambert) 11 avril 2018
Ce mercredi, la confrontation se poursuit entre gendarmes mobiles et zadistes retranchés derrière des barricades, tandis que les opposants historiques, choqués par l’ampleur des destructions, battent le rappel de leurs soutiens. Mardi, les heurts avaient été plus violents que la veille, avec 28 gendarmes blessés dont 10 déjà renvoyés sur le terrain, selon un dernier bilan officiel. Selon le bilan de l’équipe médicale des zadistes, ce mercredi une vingtaine d’opposants ont été blessés, dont un a été hospitalisé, et une trentaine mardi, dont deux ont été hospitalisés.
Lucas Martin avec AFP