Marine Le Pen a annoncé mercredi que le retour de la retraite à 60 ans ne serait pas possible sans le « retour à l’emploi ». En direct sur « Facebook Lounge » et LCI, la candidate du Front national a expliqué que la retraite avec 40 annuités de cotisations serait effective « probablement vers la fin du quinquennat ». Jusqu’ici son programme prévoyait que cette mesure serait effective dans « les deux premiers mois de son mandat ».
Mais Marine Le Pen a rétropédalé expliquant désormais que le retour à l’emploi était nécessaire. « On culpabilise souvent les Français en disant ‘ça coûte une fortune’…. En réalité, ça coûte 17 milliards d’euros. »
Une reculade qui était prévisible car Marine Le Pen laissait ouverte la possibilité d’un allongement de la durée du travail. « Si, en ayant fait tous (ces efforts), on s’aperçoit qu’il y a encore un problème avec le système des retraites, je me tournerai vers les Français et je leur dirai ‘J’ai fait tout ce qui est nécessaire, là je suis obligée de me tourner vers vous pour faire un effort’« , avait-elle déclaré en mars.
Ce recul n’est pas le premier. Le wee-end dernier, Marine Le Pen avait nuancé son projet de sortie de l’euro lors de son accord avec Nicolas Dupont-Aignan. Comme en témoigne la réaction du maire LR de Bordeaux, Alain Juppé.
Sortie de l’€, retraite à 60 ans… C’est la valse-hésitation au FN. Comment voter pour une candidate qui se renie avec autant de cynisme ?
Chez Emmanuel Macron comme Marine Le Pen, les mesures culturelles se noient dans de plus vastes projets présidentiels. Le premier lie la culture à la question de l’éducation et la seconde à la promotion de la culture française.
A l’approche du second tour de la présidentielle, ceux qui donnent une grande importance à la culture peuvent se sentir démunis face au choix qui leur est proposé. Lors des précédentes campagnes, la culture n’était pas le centre des préoccupations. Nicolas Sarkozy a remporté l’élection en 2007, avec la formule « travailler plus pour gagner plus » et François Hollande en nommant son ennemi « la finance ». Les candidats de 2017, ne prévoient pas non plus de convaincre les électeurs par leurs mesures culturelles. Lors du premier débat télévisé à 11, les journalistes ont mis l’accent sur trois aspects: comment créer des emplois, comment protéger les Français et comment mettre en oeuvre votre modèle social. Au-delà des thèmes mis en avant par les journalistes, les programmes des candidats ne donnent pas non plus une grande place à la culture. Cette question est abordée dans une seule section sur 33 dans le programme de Benoît Hamon, une sur 38 dans celui de Jean-Luc Mélenchon et une seule également sur les 39 sections du projet de François Fillon. Et concernant les deux candidats restants, il n’existe pas dans leur programme de chapitre réservé à la culture. En dépit de ce point commun, ils proposent deux visions bien différentes du rôle de la culture en France.
Emmanuel Macron : une culture ouverte, plus accessible aux jeunes
Le candidat d’En Marche! dit vouloir faciliter l’accès à la culture pour les jeunes et encourager les passerelles avec l’Europe.
Parmi ses mesures phare, on compte le pass-culture d’un montant de 500 euros. Il serait alloué à tous Français de moins de 18 ans. Ils auraient la possibilité d’utiliser ce crédit pour toutes leurs dépenses culturelles (cinéma, théâtre, livres, etc). L’ancien ministre de l’Économie promet également de faire entrer l’activité artistique à l’école. Cela passerait par le soutien à des associations, des clubs qui interviendraient dans le milieu scolaire.
Pour encourager les échanges avec les pays européens, Emmanuel Macron veut créer un Erasmus de acteurs de la culture (artistes, commissaires d’exposition…).
Ces propositions sont regroupées principalement dans la section éducation de son programme. C’est le signe que la culture est considérée par le candidat d’En Marche! comme faisant partie de la formation des nouvelles générations.
Marine Le Pen : protéger la culture made in France
Le Front national souhaite lui encourager la création française et protéger les traditions. Symbole fort de son programme, Marine Le Pen, voudrait inscrire la protection des pratiques traditionnelles de la « civilisation » française dans la Constitution. Cela pourrait se traduire pas un soutien financier aux artistes qui défendent ces traditions.
Autre mesure importante, l’ancienne présidente du FN compte augmenter de 25% le budget alloué à la rénovation, la protection et la revalorisation du patrimoine. Et pour éviter que les joyaux de l’Hexagone échappent à la communauté nationale, elle propose d’interdire la vente de « palais et bâtiment français » aux acheteurs étrangers et privés.
Contrairement à son rival, qui souhaite soutenir le mécénat privé en allégeant les taxes qui pèsent sur lui, Marine Le Pen, voudrait créer un mécénat populaire. Une plate-forme numérique serait mise en place afin de recueillir les fonds de tous ceux qui le désirent.
Les mesures directement liées à la culture ne représentent cependant que cinq engagements sur les 144 que compte le programme de Marine Le Pen, qui mise sur d’autres aspects de celui-ci, comme l’économie, pour mettre en avant sa préférence nationale.
A travers ces quelques mesures, on peut donc voir clairement vers quels chemins se dirigent les candidats. Aux électeurs de choisir entre une culture, axe principal de formation de la jeunesse, et une culture pro-nationale.
François Baroin met en garde les élus Républicains. Invité au micro de RTL ce mercredi, il a menacé « d’exclure du parti » tous les élus « qui se rapprochent du Front national pour la présidentielle » ainsi que ceux « qui se rapprocheront d’Emmanuel Macron » avant les législatives. Malgré tout, celui qui vient d’être désigné pour mener la campagne législative du parti Les Républicains (LR), a appellé à soutenir le candidat d’En Marche ! pour le second tour de la présidentielle.
Adoubé la veille par le bureau politique LR pour être le « chef de file du comité de campagne de la droite est du centre« , le sénateur-maire est pressenti pour être nommé à Matignon, en cas de victoire du parti aux élections législatives qui se tiendront les 11 et 18 juin prochains.
A six jours du second tour, le candidat Emmanuel Macron est crédité de 60% selon l’enquête de France télévision et Radio France, publiée ce mardi.
L’ancien ministre de l’Economie disposerait d’un réservoir de voix plus important que sa rivale Marine Le Pen, selon l’enquête. 49% des électeurs de François Fillon, 47% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 76% des électeurs de Benoît Hamon se reporteraient sur lui.
Cependant, le candidat d’En Marche perd 2 points par rapport au sondage réalisé au soir du premier tour par Ipsos Sopra Steria.
Marine Le Pen, elle, a progressé de deux points et peut-être encore davantage. L’enquête a été réalisée avant l’annonce de l’accord entre Nicolas Dupont-Aignan et la candidate frontiste. Elle ne prend donc pas en compte les potentiels reports de voix de Debout la France, qui représentent 4,7% des électeurs au premier tour.