Des extraits du rapport de la commission d’enquête sur les ingérences étrangères ont fuité ce jeudi. Un rapport qui affirme « l’alignement » de l’ancien Front national (FN) au « discours russe ». Marine Le Pen dénonce un « procès politique ».
Marine Le Pen a estimé que le rapport parlementaire de la commission d’enquête sur les ingérences étrangères qui a fuité jeudi, est « malhonnête et tout à fait politisé ». Le Rassemblement national (RN) y est notamment accusé d’être une « courroie de transmission » du pouvoir russe. La présidente du groupe RN à l’Assemblée avait été auditionnée la semaine dernière par cette commission sur d’éventuelles contreparties politiques en échange d’un prêt russe contracté par l’ex-Front national en 2014.
« L’alignement » du FN au « discours russe »
Des extraits du rapport, rédigé par la députée Renaissance Constance Le Grip, ont été révélés jeudi par RMC et Mediapart. La rapporteuse pointe du doigt « l’alignement » du Front national, l’ancêtre du RN, au « discours russe » au moment de « l’annexion illégale » de la Crimée en 2014. Or, d’après une enquête de Mediapart, le Front national avait contracté un prêt auprès d’une banque tchéco-russe de 9,14 millions d’euros la même année. Un emprunt qui aurait servi à financer les campagnes des élections européennes et départementales du parti d’extrême droite. Depuis les révélations de Mediapart, Marine Le Pen ne cesse de renvoyer la balle aux banques françaises et européennes « qui ne prêtent pas ».
Adopté par 11 voix pour, 5 contre, et une abstention, le rapport reproche notamment à l’ancienne présidente du RN d’avoir déclaré que les habitants de Crimée avaient voté « librement » leur annexion à la Russie en 2014. « La violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale d’un État, l’Ukraine, amputée d’une portion importante de son territoire, n’est ainsi manifestement pas intolérable pour les grands défenseurs des souverainetés nationales que sont madame Le Pen et le Rassemblement national », peut-on ainsi lire dans le rapport. « Il n’y a rien, en fait », a assuré la leader d’extrême droite, dénonçant « un procès politique » lors d’une conférence de presse dans le Pas-de-Calais.