Élections européennes : « Pas d’enthousiasme particulier » à Neuilly-sur-Seine

A Neuilly-sur-Seine, les taux de participation sont entre 5 et 10% au dessus de la moyenne nationale./ Thomas Coulom
À J-6  du dimanche de vote des élections européennes en France, comment le scrutin se prépare-t-il dans les mairies ? Nous avons posé trois questions à Anthony Berget, directeur de la citoyenneté et du service des élections de la ville de Neuilly-sur-Seine.

À l’approche des élections, comment s’organise-t-on dans les services de la mairie ?

On s’occupe à plein temps des élections car il y a donc un grand nombre de tâches à accomplir. En ce moment, on reçoit les bulletins de vote. Auparavant il a fallu organiser la gestion des bureaux de vote. Les présidents sont désignés principalement parmi les élus de la ville, mais il y a aussi les assesseurs à désigner ainsi que des agents municipaux, qui sont extérieurs au service des élections, mais qui viennent prêter main forte aux élus  pendant le dimanche des élections. Il y a également toute une logistique à assurer, prenez par exemple toutes les personnes qui passent la journée aux bureaux de vote, ils ont besoin de manger. Il y a toute la logistique d’affichage, de livraison de bulletins aussi.
Les panneaux sont mis en place dès le début de la campagne. L’affichage a été réalisé en partie mais comme on est sur une élection avec beaucoup de listes tous les candidats n’ont pas forcément les moyens d’imprimer suffisamment d’affiches ou n’ont pas nécessairement les militants disponibles pour le collage. C’est pour ça que vous verrez finalement assez peu d’affiches sur les panneaux. Aujourd’hui quasiment toute la logistique est lancée en fait. On attend maintenant le dimanche.

Les élections européennes intéressent-elles vos concitoyens ?

Personnellement je ne considère pas que ce soient les élections les plus importantes, le parlement européen a acquis de nouvelles compétences certes, mais on reste sur un organe qui n’a pas le même pouvoir législatif qu’une assemblée ou un parlement national.
Autour de moi je ressens plutôt une désaffection grandissante pour le projet européen. Même chez les plus jeunes chez qui on ressentait plus de ferveur auparavant.

Je ne ressens pas forcément d’enthousiasme particulier y compris au niveau municipal.

Finalement il n’y a pas beaucoup plus de listes que lors des élections européennes précédentes. On est toujours sur une trentaine. Par rapport à une élection présidentielle, ou législative, on sent qu’il y a moins d’enjeux. Ça galvanise moins qu’une élection locale aussi, faute d’enjeux de proximité. On sent que ça rassemble moins. On a enregistré moins de demandes de procurations par exemple. L’année prochaine, pour les municipales, on en aura beaucoup plus.

Finalement, les élections européennes mobilisent-elles beaucoup de moyens pour pas grand-chose ?

En effet, le nombre de listes qui se présentent aux élections complique la tâche des organisateurs. 34 listes c’est autant de bulletins de votes, d’affiches, de programmes et de complications dans les bureaux de vote. Ça demande beaucoup de moyens. Je pense que beaucoup de personnes sont assez éloignés des institutions de Bruxelles. Dans l’esprit des citoyens français on reste sur une machine assez largement technocratique, avec un fonctionnement assez difficile à distinguer. La répartition des rôles des institutions restent flous pour la plupart des citoyens. Cette difficulté que les citoyens ont à saisir les enjeux de l’élection fait qu’on observe une dissonance entre les moyens mis en place et les taux de participation. A Neuilly-sur-Seine, on a environ 40 bureaux de votes pour accueillir 1000 électeurs par bureaux. Pour les 60.000 habitants de Neuilly, c’est une grosse logistique à mettre en place en effet. 500 personnes interviennent d’une manière ou d’une autre sur l’organisation du dimanche des élections. 300 personnes rien que pour les bénévoles et environ 120 agents municipaux. C’est une machine importante, pour toutes les communes de France même si nos organisations diffèrent.

Thomas Coulom

A Neuilly, la bataille anti-mégots a commencé

Début septembre, la mairie de Neuilly a lancé une vaste campagne publicitaire anti-mégots. Le but est de responsabiliser les fumeurs et de réduire les coûts de nettoyage, qui reste à la charge exclusive des villes.

La campagne a commencé alors que des débats sur une possible taxation des industriels du tabac sont menés.

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A Neuilly-sur-Seine, les fumeurs n’ont qu’à bien tenir leurs cigarettes en main. Au sol, devant de nombreux magasins et entreprises, des graffitis blancs détonnent. « Les incivilités, c’est vous qui les payez », accompagné d’un mégot écrasé et écrit, en plus petit, « plus de mégots, c’est plus de budget pour les ramasser, c’est moins de budgets pour les fleurs ». Le message est clair.

« Trop de monde à la pause clope »

L’opération de communication, lancée le 5 septembre, a été menée des endroits stratégiques. Notamment devant le lycée Pasteur. Impossible de rater le graffiti, fraîchement peint, à la sortie de l’établissement.

Lila, en première année de classe préparatoire PCSI (Physique chimie sciences de l’ingénieur), cigarette à la main, avoue que cela lui a fait quelque chose. « J’évite au maximum de jeter mes cigarettes par terre mais parfois, y a trop de monde à la pause clope. » Si l’étudiante reconnaît que l’excuse est « facile », le fait qu’il n’existe qu’un point de collecte est un problème, rapporte-t-elle en pointant justement une poubelle dédiée aux mégots qui déborde. « Les collégiens la prennent pour une poubelle normale », déplore-t-elle.

« Discipliner les individus »

Autre endroit stratégique, l’avenue Charles de Gaulle et ses nombreux sièges d’entreprises. « Car, qui dit entreprises, dit pauses café et beaucoup de mégots par terre… », souligne Eve Boulangé, directrice adjointe à la communication de Neuilly. Sur l’avenue, les marquages au sol reviennent à chaque coin de rue.

David, est justement en pause cigarette, devant le siège de RTL. A l’entrée, encore ce même marquage blanc. « Ca n’a pas changé grand chose selon moi. Les salariés avaient déjà l’habitude de jeter leurs mégots. Jusqu’alors, je n’ai jamais été choqué par la quantité de mégots par terre devant l’entreprise », affirme ce salarié qui reconnaît cependant l’utilité d’une telle campagne, au niveau national.

« Ces graffitis doivent servir à faire émerger une prise de conscience personnelle », selon Eve Boulangé. « Le but est de discipliner les individus et de les rendre responsables : tant pour l’impact environnemental qu’économique. »

A Neuilly, pas d’amende de prévue

Car cette incivilité a un coût pour les communes. Et dans un contexte de restriction budgétaire, « il faut faire des économies », précise la communicante. « A Neuilly, nous avons réfléchi à installer des écrase-mégots mais dans certaines villes, certaines poubelles ont pris feu. Nous avons préféré ne pas tenter l’expérience. »

Exit l’amende également. « Le maire [Jean-Christophe Fromentin ndlr] n’a pas évoqué cette option pour le moment. » Contrairement à Paris. Depuis 2015, dans la capitale, jeter un mégot au sol est en effet sanctionné d’une amende de 68 euros.

Si la question de la taxation n’est pas encore évoquée, Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique a annoncé vouloir faire appliquer le principe de pollueur-payeur auprès des industriels du tabac.

Guillemette de Préval

Dans l’actualité de ce mardi à Paris

Plan de rénovation des logements sociaux de la mairie de Paris, des cours en Facebook Live ou encore une campagne contre les animaux sauvages dans les cirques… Voici un récapitulatif de l’actualité 100% Paris de ce mardi 10 avril.

Plusieurs cours sont dispensés en Facebook Live à l'Université Paris-I, suite au blocage de l'Université.
Plusieurs cours sont dispensés en Facebook Live à l’Université Paris-I, suite au blocage de l’Université.
  • La Mairie de Paris présente son plan « Réparer et embellir » 

Anne Hidalgo se rend cet après-midi, à 16 heures, dans le 19e arrondissement pour présenter le plan de la ville de Paris « Réparer et embellir ». Destiné aux familles en logement social, le plan est doté de 20 millions d’euros permettant la rénovation des parties communes, la réfection des cages d’escaliers, ou encore l’amélioration des espaces extérieurs. Anne Hidalgo a fait du bien-être des habitants en logement social l’une des priorités de sa mandature. Le plan cible en priorité les immeubles des quartiers populaires. Les 20 millions d’euros bénéficieront à 30 000 logements.

  • Dernier jour de campagne pour l’association « Paris Animaux Zoopolis »

L’association de défense des intérêts des animaux mènent depuis le 3 avril une campagne d’affichage dans le métro parisien en faveur des cirques sans animaux. 130 affiches, montrant notamment un petit singe vêtu d’un costume d’arlequin, corde autour du coup, avec le slogan « exigeons une loi », ont été réparties dans les couloirs du métro. Lundi, les bénévoles de l’association ont mené un happening devant le ministère de la Transition écologique et solidaire. Cette action se termine aujourd’hui.

 

  • Blocus des Universités : des cours en Facebook Live

Lundi, le CelsaLab vous a proposé un reportage aux côtés des étudiants de Nanterre, bloquant l’accès à leur université pour protester contre la loi Vidal, qui impose la sélection à l’entrée des universités. Le site Tolbiac de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a voté le blocage illimité jusqu’au retrait de la loi. Cette dernière propose d’ailleurs de suivre les cours avec des Facebook Live afin de palier le blocage de l’université. Lundi, la professeure Laurence Dubin a entamé son cours de « Relations internationales et introduction au droit international public » non pas en amphithéâtre, mais face à son écran d’ordinateur. L’expérience est renouvelée aujourd’hui.

 

 

Noémie Gobron