Une piste s’ouvre dans l’enquête sur la disparition au Portugal en 2007 de la petite Madeleine McCann, dite Maddie. D’après les médias portugais, les enquêteurs auraient recueilli des échantillons de terre et rassemblé plusieurs lambeaux de tissu. Les fouilles ont eu lieu près d’une retenue d’eau à Silves, dans le sud du Portugal. Les policiers étaient à la recherche d’une couverture rose ou du pyjama que portait Maddie le soir de sa disparition.
Ces nouvelles recherches ont été ordonnées par les autorités allemandes autour du barrage d’Arade, situé à une cinquantaine de kilomètres du lieu de la disparition de Maddie. Selon les médias locaux, le suspect principal, Christian Brueckner, un pédophile allemand multirécidiviste ayant vécu plusieurs années dans la région, s’y rendait régulièrement. La zone avait déjà été ratissée en 2008, y compris par des plongeurs qui n’avaient trouvé que des restes d’animaux.
Cependant, le parquet de Brunswick (Allemagne) indique qu’il est « encore trop tôt » pour déterminer si les éléments retrouvés sont en lien avec l’affaire. « Certaines pièces ont été saisies dans le cadre de cette opération. Elles seront analysées dans les jours et semaines à venir », a-t-il précisé.
3 mai 2017. Dix ans que la petite Maddie a disparu. Dix ans de recherches pour la retrouver, vivante ou non. Retour sur une énigme non résolue.
Les grands yeux verts de la petite fille hantent encore les médias britanniques. Dix ans après, les parents de Maddie ont accepté de répondre à une interview de la BBC le dimanche 30 avril. L’émotion est palpable pendant l’entretien. Ils ressentent une douleur immense en pensant à leur fille qui devrait être âgée de 13 ans aujourd’hui. « Je continue toujours à lui acheter des cadeaux de Noël et d’anniversaire en pensant à l’âge qu’elle a pour que ça lui corresponde et que ça lui plaise le jour où on a la retrouvera« , confie Kate McCann, la mère de Maddie. Les parents ne perdent pas espoir de retrouver leur fille, même dix ans après la disparition.« Aucun parent n’abandonnerait quand il s’agit de son propre enfant. À moins qu’il soit certain qu’il est mort, et nous n’avons aucune preuve de quoi que ce soit », déclare Gerry McCann, le père de Maddie. Retrouver à tout prix Maddie, qu’elle soit vivante ou morte.
Un enlèvement mystérieux
Le 3 mai 2007, vers 22 heures, Kate McCann découvre le lit de sa fille vide. La famille passe ses vacances dans la station balnéaire de Praia da Luz au Portugal pour une semaine. Les parents partent dîner dans un restaurant de tapas à 120 mètres du bungalow. Chacun leur tour, ils viennent vérifier que leurs trois enfants, Maddie et les jumeaux Sean et Amelie, dorment bien. Le père surveille ses enfants une première fois à 21 heures puis c’est ensuite la mère à 22 heures. Mais cette fois-ci, le lit de Maddie est vide et la fenêtre grande ouverte. Les parents ainsi que le personnel du complexe hôtelier et des habitants partent à la recherche de la petite fille âgée de trois ans. Aucune trace de l’enfant. L’alerte est donnée à 22 heures 41 à la gendarmerie. Les recherches se poursuivent jusque tard dans la nuit. La police des frontières et les aéroports portugais et espagnols sont mis en alerte. La piste de l’enlèvement se précise lorsqu’une famille irlandaise atteste avoir vu un homme tenant dans ses bras une petite fille en pyjama rose peu avant 22 heures. Le 9 mai 2007, Interpol diffuse une alerte enlèvement à tous ses pays membres pour la disparition de Maddie.
Toutes les pistes sont étudiées. Les parents sont suspectés d’avoir masquer un accident domestique. La thèse d’un enlèvement par un réseau pédophile est également étudiée. Mais les enquêtes n’aboutissent pas. La petite fille reste introuvable.
Une médiatisation qui mobilise l’Europe
La disparition de Maddie est très largement couverte par les médias européens. Ils s’intéressent de près à cette disparition mystérieuse. Le visage de Maddie fait la une des tabloïds britanniques. Les parents sont d’abord accusés d’avoir tuer leur enfant puis quelques jours après, les médias se rétractent.
Les grandes stars de l’époque se mobilisent également à la télévision et lancent des appels : David Beckham ou encore Richard Branson, le patron de Virgin, qui finance pendant des années des détectives et des enquêteurs pour retrouver l’enfant. Les parents rencontrent le Pape à Rome. Années après années, les recherches continuent. Des images de la fillette vieillie par des logiciels sont diffusées régulièrement.
Mais le ministère public portugais classe finalement l’affaire en juillet 200 en conservant le droit de rouvrir le dossier. Il y a dix ans, la Metropolitan Police Service de Londres mobilisait pour l’affaire une trentaine d’enquêteurs et ils ne sont désormais plus que quatre. « Aujourd’hui nous avons une équipe d’enquêteurs plus resserrée et qui se concentre sur un petit nombre de pistes cruciales, des pistes que nous croyons prometteuses. Si elles ne l’étaient pas, nous n’aurions pas continué », affirme Mark Rowley, le directeur adjoint de la police.