Les salariés d’ArcelorMittal réunis au siège français pour protester contre la suppression de centaines de postes

Les salariés d’ArcelorMittal – deuxième plus important producteur d’acier au monde – se sont rendus mardi à Saint-Denis pour demander le retrait du plan social. 636 postes sont en jeu depuis les annonces du groupe le 23 avril dernier.

« Du métal sans Mittal » scandent les quelques centaines d’employés d’ArcelorMittal réunis ce mardi 13 mai devant le siège social à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Tous réclament la fin du plan social lancé par le groupe de sidérurgie menaçant plus de 600 postes, mais aussi la nationalisation de l’entreprise.

Le 23 avril dernier, le siège français a annoncé un « projet de réorganisation pour faire face à la crise de l’acier » alors même que la production d’acier ne cesse de baisser, menacée par la concurrence de l’acier chinois, la hausse des prix de l’énergie, et l’augmentation de 25 % des droits de douane sur l’acier et l’aluminium imposée par Donald Trump. ArcelorMittal a indiqué que 636 postes seraient supprimés, 210 à 260 postes de support seraient délocalisés, et 400 postes de production seront supprimés.

« Ils ont moins d’argent car ils investissent dans des actions partout ailleurs. Donc forcément, après il n’y a plus rien pour nous et ils doivent supprimer des postes. Mais on ne va pas se laisser faire, on est venus pour gagner », estime un salarié d’un groupe venu du site industriel de Montataire.

Le site de Dunkerque particulièrement touché

Les négociations officielles, débutées ce mardi 13 mai, dureront quatre mois. « Vingt personnes devraient pouvoir monter [dans les bureaux – ndlr] dans l’après-midi », ont expliqué des employés anonymes venus de Dunkerque, site le plus touché. Sur sept des quarante sites français d’ArcelorMittal, 636 postes sont menacés dont 295 sur le site de Dunkerque (Nord).

Ensuite, si le plan social est adopté, « on aura un mois de départ volontaire. Après ils auront jusqu’au 6 décembre pour prévenir des licenciements » qui ne pourront donc être effectifs qu’à partir du 6 décembre 2025, a indiqué un employé venu de Montataire (Oise).

Nationaliser le groupe pour sauver la production européenne

Le géant de la sidérurgie est accusé de profiter du savoir-faire français, délaissant les infrastructures françaises jugées moins rentables au profit de celles aux États-Unis, au Brésil ou encore en Inde. Et aussi d’avoir profité d’aides de l’Etat. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT et présente au rassemblement, accuse le groupe d’avoir stoppé la décarbonation des usines, qui était alors « financée à moitié par l’argent public ». En novembre, le leader européen de la sidérurgie avait déjà annoncé suspendre le projet de décarbonation de l’aciérie de Dunkerque pour laquelle 850 millions d’euros d’aides publiques étaient prévues.

Pour sauver leur emploi, les centaines d’employés, syndicats et partis politiques, rassemblés sous les fenêtres du siège français réclament la nationalisation et appellent l’État à prendre en charge la situation. Sophie Binet se porte garante de cette mission : « je remettrais ce soir à Emmanuel Macron le plan de licenciement et lui demanderai de prendre ses responsabilités pour sauver l’industrie française ».

Suzanne MAILLARD

Volkswagen envisage le licenciement de son PDG

 Le géant allemand de l’automobile Volkswagen a annoncé mardi dans un communiqué envisager des « évolutions dans la gouvernance du groupe » parmi lesquelles un potentiel « changement de PDG ».

Vorabendveranstaltung der Volkswagen AG zum Genfer Automobilsalon 2016
Matthias Müller est à la tête du géant de l’automobile allemand depuis septembre 2015. Sa nomination a fait suite à la révélation du scandale Dieselgate. Crédits photo : Wikipédia commons

Dans un communiqué publié le mardi 10 avril, Volkswagen a expliqué envisager « des évolutions dans la gouvernance du groupe » qui « pourraient inclure un changement de PDG », ce qui engendrerait donc le départ de l’actuel patron, Matthias Müller, à la tête du géant de l’automobile allemand depuis septembre 2015.

Le quotidien économique Handelsblatt évoque de son côté, citant « des sources au sein de l’entreprise », un remplacement de M. Müller par Herbert Diess, déjà directeur de la marque.

Le premier constructeur automobile au monde est confronté à des difficultés, et peine à se remettre du scandale du « Dieselgate », révélé en 2014 et qui l’a contraint à rappeler plusieurs millions de voitures dans le monde afin de les remettre aux normes anti-pollution. Volkswagen a depuis dû faire face à d’autres scandales, comme celui impliquant des pompes à essence déficientes sur certains de ses véhicules.

Axelle Bouschon avec AFP

La CGT annonce 1.900 licenciements prévus par Engie

Entre 2016 et 2019, la direction d’Engie a prévu de supprimer 1.900 postes de la partie énergie du groupe, qui en compte 25.000, a annoncé ce mardi la CGT. Dans son communiqué, le syndicat dresse la liste des secteurs touchés par les “suppression de postes en cours ou prévues”.

Le fournisseur de gaz et d’énergie explique aussi ce vaste plan social par l’externalisation de certains services à des prestataires qui “délocalisent dans des pays à faible coût de main d’œuvre, incités et assistés par Engie”. La CGT estime que “plus de 20%” de l’activité externalisée est délocalisée à l’étranger. Ce qui représenterait déjà 600 salariés.

 

Gautier VIROL